Question :

Je pense que la religion est une béquille. D.ieu, c’est pour les faibles et les nécessiteux. N’avez-vous pas assez d’indépendance pour vivre votre vie par vous-même ?

Réponse :

Vous avez raison. La religion est une béquille, un signe de la faiblesse humaine. Et, pour être honnête, la religion n’est pas ma seule béquille. Je suis si faible qu’il me faut tout un ensemble de mécanismes de soutien pour me permettre de tenir le coup et d’aller de l’avant.

J’ai besoin de nourriture. Aussi honteux que cela soit à admettre, je suis totalement dépendant de la nourriture. Sans elle, je n’aurais probablement pas la force de faire grand-chose. Mon corps ne se nourrit pas lui-même. Il a besoin d’une assistance extérieure. Alors je mange.

J’ai une béquille émotionnelle, aussi. J’ai besoin d’autres personnes. Si ce n’était grâce au soutien de ma famille et de mes amis, je ne serais certainement pas là où je suis aujourd’hui. Et, puisqu’on en parle, je suis aussi assez dépendant de mes chaussures. Mes pieds seraient cruellement douloureux sans elles.

L’être humain est fragile. Nous ne sommes pas autosuffisants. Nous dépendons de sources extérieures pour notre survie. Nous avons besoin d’être nourris, nous avons besoin d’être aimés, et nous avons besoin de chaussures. Je remercie D.ieu chaque jour, car c’est Lui qui me prodigue nourriture, famille et de quoi me chausser.

Mais, avant tout, je Le remercie pour donner un sens à ma vie. De même que je ne peux me nourrir moi-même sans avoir recours à ce qui m’est extérieur, je ne peux pas attribuer un véritable sens à ma vie sans chercher au-delà de moi-même.

Peut-être cela me rend-il faible. Mais je pense que cela me donne de la force. Même si j’ai faim, que je suis seul ou bien pieds nus, tant que ma vie a un sens divin, je peux affronter n’importe quelle épreuve.