Lois relatives aux tsitsit :
Il y a un commandement positif, qui est de faire des tsitsit aux coins des vêtements. L’explication de ce commandement [se trouve] dans les chapitres suivants :
Chapitre Premier
1. Les franges faites sur les coins d’un vêtement du même [matériau] que le vêtement sont appelées tsitsit, parce qu’elles ressemblent à la chevelure, comme il est dit : « et il me prit par les mèches (tsitsit) de ma tête ». Ces franges sont appelées [fils] blancs, parce nous ne sommes pas enjoints de teindre [les fils]. Ces franges n’ont pas un nombre de fils [déterminé] selon la Torah.
2. On prend un fil teint de la même couleur que le firmament [bleu azur], qui est enroulé autour de la frange. Ce fil est appelé tekhelet [la nature de la couleur est définie au ch. 2]. Il n’y a pas un nombre de tours déterminé selon la Torah.
3. Ce commandement comprend donc deux obligations : faire des franges sur les coins et enrouler un fil de tekhelet autour de la frange, comme il est dit : « [dis-leur] de se faire des franges […] et d’ajouter à la frange de chaque coin un fil de tekhelet ».
4. [L’absence du fil de] tekhelet n’empêche pas [l’accomplissement du commandement avec les fils] blancs. [De même, l’absence de fils] blancs n’empêche pas [l’accomplissement du commandement avec le fil de] tekhelet. Comment cela s'applique-t-il ? En l’absence de fils de tekhelet, on fait [des franges constituées de fils] blancs uniquement. De même, si les [fils] blancs des [franges] faites de [fils] blancs et tekhelet sont rompus jusqu’au niveau du coin, de sorte que seul le [fil de] tekhelet reste intact, cela est valide . [En revanche, des tsitsit faits uniquement du tekhelet sans les fils blancs sont invalides.]
5. Bien que [le manque de] l’un d’eux n’empêche pas [l’accomplissement du commandement avec] l’autre, ce ne sont pas deux commandements [distincts], mais un seul commandement. Celui qui porte un vêtement [ayant des franges constituées de fils] blancs [uniquement], [d’un fil de] tekhelet [après que les fils blancs aient été rompus], ou l’un [les fils blancs] et l’autre [le fil de tekhelet, comme il se doit], accomplit un seul commandement positif. Les sages d’antan ont dit : « [Le verset dit :] “Cela formera pour vous des franges” ; cela nous enseigne que tous deux constituent un seul commandement positif ». [L’absence de l’une des] quatre franges empêche [l’accomplissement du commandement par] les autres, car toutes les quatre constituent un seul commandement.
6. Comment fait-on les franges ? [Les fils doivent être introduits à côté du] bord du vêtement qui est la fin de la partie tissée, non à plus de trois doigts [du bord] mais non à moins d’une phalange de pouce [soit deux doigts du bord]. Quatre fils [sont introduits dans un trou sur cette partie, étant ainsi] pliés en deux ; il y a donc huit fils qui pendent du coin. Ces huit fils doivent avoir une longueur minimale de quatre doigts. Si [leur longueur] est supérieure [à cette mesure,] même [s’ils font] une ou deux coudées, cela est valide. Toutes [ces mesures basées sur] le doigt [font référence à la largeur du] pouce. L’un des huit fils [c'est-à-dire la moitié d’un fil entier] doit être un fil tekhelet, et les sept [autres] doivent être blancs.
7. On prend l’un des [fils] blancs, et l’on fait un tour autour des autres fils à côté du bord du vêtement et on lâche [ce fil]. On prend alors le fil de tekhelet, et l’on fait deux tours à côté du tour [fait avec le fil] blanc et l’on fait un nœud. Ces trois tours sont appelés un segment. Un peu plus loin, on fait un autre segment au moyen du fil de tekhelet uniquement. Puis, un peu plus loin, on fait un troisième segment, et ainsi de suite jusqu’au dernier, où l’on fait deux tours [avec le fil] bleu azur et le dernier tour avec le [fil] blanc. [En effet,] ayant commencé par le [fil] blanc, on termine par celui-ci, car on augmente dans la sainteté et on ne diminue point . Pourquoi commence-t-on [les tours] par le [fil] blanc ? Pour que le [tour] proche du coin [du vêtement] soit similaire à celui-ci. C’est ainsi que l’on procède pour les quatre coins.
8. Combien de segments fait-on à chaque coin ? Pas moins de sept et pas plus de treize, ceci étant la meilleure façon d’accomplir le commandement. Si l’on ne fait qu’un seul segment, cela est valide. Si l’on entoure la majorité de la frange du [fil] bleu azur, cela est valide. La beauté du tekhelet consiste à ce que tous les segments s’étendent sur un tiers des fils, et que les deux tiers soient des [fils] qui pendent. Il faut séparer [les fils], comme les mèches de la chevelure.
9. Celui qui fait des [franges avec des fils] blancs sans [fil de] tekhelet enroule l’un des huit fils [blancs] autour des autres fils jusqu’au tiers [de leur longueur], et laisse deux tiers [de fils qui] pendent. S’il désire enrouler [le fil blanc] en forme de segment comme avec le [fil] bleu azur, il en a le droit, et telle est notre coutume. Et s’il désire faire des tours sans faire de segments, il en a le droit. En règle générale, il faut prêter attention à ce que les [fils] enroulés s’étendent sur un tiers [de la frange] et les [fils] qui pendent s’étendent sur deux tiers. D’aucuns ne tiennent pas compte [de cette exigence] quand [les franges ne sont faites que de fils] blancs. Si l’on enroule [les fils] blancs sur la majorité des fils ou que l’on ne fait qu’un seul segment, cela est valide.
10. Les fils blancs comme les fils de tekhelet peuvent être [des fils] retors. Même si un fil est fait de huit fils entrecroisés en un seul, il est considéré comme un seul fil.
11. Les fils blancs et tekhelet des franges doivent avoir été filés [expressément] pour [le commandement des] tsitsit. Ne doivent pas être employés la laine attachée aux épines quand les moutons se couchent au milieu de celles-ci, ni les poils arrachés d’un animal, ni des restes [des fils de] la chaîne que le tisserand laisse au bout d’un tissu. Au contraire, ils doivent être faits de laine tondue ou de lin. Ne doivent [également] pas être employées la laine volée, la laine [appartenant] à une ville dévoyée, et la [laine] consacrée. [Des franges] faites de [l’une de ces sortes de laines] sont invalides. Si une personne se prosterne devant un animal, la laine de ce dernier est invalide pour les franges. En revanche, si une personne se prosterne devant du lin planté [c'est-à-dire non cueilli], celui-ci est valide [pour les tsitsit] car il a été changé.
12. Des franges faites par un gentil sont invalides, comme il est dit : « Parle aux enfants d’Israël…de se faire des franges ». En revanche, si elles sont faites par un juif sans l’intention [de le faire pour le commandement], cela est valide. Des franges faites de [franges] déjà existantes sont invalides [ce concept est illustré dans les § suivants].
13. Comment cela s'applique-t-il ? Si l’on prend le coin [d’un vêtement] auquel les franges sont attachées et que l’on coud [ce morceau de tissu] à un [autre] vêtement, même si ce coin fait une coudée sur une coudée, cela est invalide, ainsi qu’il est dit : « de se faire des tsitsit » ; non [d’employer] ce qui a déjà été fait, car cela est considéré comme si elles [ces franges] s’étaient faites d’elles-mêmes. Il est permis de défaire des franges d’un vêtement et de les attacher à un autre vêtement, aussi bien les [fils] blancs que le [fil de] tekhelet.
14. Si l’on suspend les fils entre deux coins [d’un vêtement en introduisant le trou de chacun des coins] et que l’on attache [les fils en forme de franges à] chacun des coins comme il se doit, puis qu’on les coupe au milieu de sorte qu’ils sont séparés [et forment deux franges], cela est invalide. [La raison en est] qu’au moment où ils ont été attachés, [les franges] étaient invalides, puisque les coins étaient attachés l’un à l’autre par les fils entre eux ; c’est lorsqu’ils ont été coupés qu’ils ont formé deux franges. Cela est considéré faire des franges à partir de [franges] déjà existantes.
15. Si l’on fait des franges [sur des coins] qui ont déjà les franges, si l’intention est d’annuler les premières [franges], on défait les premières [franges] ou on les coupe, et cela est valide. Et si l’intention est d’ajouter [des franges], même si l’on coupe l’une des deux, cela est invalide. En effet, en ajoutant [des franges], on invalide le tout ; lorsque l’on défait ou que l’on coupe les [franges] en plus, [la mitsva est donc réalisée à partir de franges] déjà existantes, puisque leur disposition précédente était invalide.
16. De même, si une personne met [des franges] à un [vêtement] de trois [coins], puis [rajoute un coin, ce qui en] fait quatre, et met [des franges] au quatrième [coin], cela est invalide, car il est dit : « de se faire », et non [d’employer des franges] déjà existantes.
17. Il ne faut pas mettre des franges sur les quatre coins d’un vêtement replié en deux, à moins qu’il soit cousu [sur les côtés]. [Cela est valide] même s’il est cousu d’un seul côté.
18. Si un coin où se trouvent les franges se déchire à l’extérieur de [la surface de] trois doigts [sur trois du coin], il peut être recousu à sa place. [S’il se déchire] dans [la surface de] trois [doigts sur trois du coin], il ne doit pas être recousu. Si la partie du vêtement qui est entre les fils des franges et le bord du tissu diminue [c'est-à-dire que le trou dans lequel les fils sont insérés s’élargit, si bien que les fils ne trouvent à une distance inférieure à la phalange du pouce du bord du vêtement], même s’il ne reste qu’une toute petite partie du vêtement [autour du trou], cela est valide. De même, si les fils des franges se rompent, même s’il ne reste que [la longueur nécessaire pour] faire une boucle, cela est valide. Mais si même un seul fil se rompt à sa base [à l’endroit où il est attaché au vêtement], cela est invalide.
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