Lois relatives à la lecture du Chema : Chapitre Trois

1. Celui qui récite le Chema doit au préalable se laver les mains avec de l’eau. Si, arrivée l’heure de la lecture, il ne trouve pas d’eau, il ne doit pas retarder la lecture pour chercher de l’eau. Plutôt, il se nettoie les mains avec de la terre ou avec une pierre, avec une poutre, ou ce qui est semblable, et lit [le Chema].

2. On ne lit pas [le Chema] dans un établissement de bains, ni dans des latrines, même s’il n’y a point d’excrément, ni dans un cimetière, ni à côté d’un mort. Si l’on s’éloigne de quatre coudées de la tombe ou du mort, il est permis de lire [le Chema]. Quiconque a récité [le Chema] dans un endroit où cela est défendu doit le réciter à nouveau.

3. Il est permis de réciter le Chema devant des latrines nouvelles qui ont été aménagées mais n’ont pas encore été utilisées, mais non à l’intérieur de celles-ci. Il est permis de réciter [le Chema] à l’intérieur d’un établissement de bains nouveau [qui n’a pas encore été utilisé]. S’il y a deux maisons, qu’il [le propriétaire] désigne l’une d’elles pour servir de lieu d’aisances, et dit à propos de la seconde : « Et celle-ci », il y a doute si elle est désignée [comme lieu d’aisances] ou non. C’est pourquoi, on ne peut pas y réciter a priori [le Chema], mais si on l’y a récité, on est quitte. S’il dit : « Celle-ci aussi », toutes deux sont désignées [comme lieu d’aisance], et on ne doit pas y réciter [le Chema]. La cour de l’établissement de bains, qui est l’endroit où les gens se trouvent habillés, il est permis d’y réciter le Chema.

4. Ce n’est pas seulement la lecture du Chema, mais tout ce qui est lié à un sujet de sainteté ne doit pas être prononcée dans un établissement de bains et dans des latrines, même dans un langage profane [c'est-à-dire autre que l’hébreu]. [Il n’est] pas simplement [défendu de] prononcer [une parole sainte], mais même penser en son cœur à des paroles de Torah dans les latrines, aux bains, ou dans un lieu souillé, c'est-à-dire un endroit où se trouve des excréments ou de l’urine, est défendu.

5. Il est permis d’exprimer de discuter de sujets profanes en hébreu dans des latrines. De même, les appellations [de D.ieu] comme Miséricordieux, Gracieux, Fidèle, et autres [appellations], il est permis de les employer dans les latrines. En revanche, les noms spécifiques [de D.ieu], c'est-à-dire les noms qui ne peuvent être effacés, il est défendu de les mentionner dans des latrines et dans un établissement de bains déjà utilisé. [Néanmoins,] s’il est nécessaire d’éloigner [autrui] d’un interdit dans un établissement de bains ou dans des latrines, on le fait, même en hébreu, en exprimant des idées sacrées.

6. Les excréments d’un homme, les excréments de chiens et de porcs lorsqu’il y a des peaux qui baignent [dans leurs excréments] , et tout excrément qui dégage une mauvaise odeur comme ceux-ci, il est défendu de réciter le Chema à côté de ceux-ci, et de même pur l’urine humaine. En revanche, on peut réciter le Chema en présence d’urine d’animaux. Il n’est pas nécessaire de s’éloigner des excréments, ni de l’urine d’un enfant qui ne peut pas manger le volume d’une olive de céréales dans le temps nécessaire à un adulte pour consommer le volume de trois œufs de céréales.

7. Il est défendu de réciter [le Chema] à côté d’un excrément [même] sec comme un tesson. S’il est plus sec qu’un tesson, au point que si on le jette, il s’émiette, il est considéré comme de la terre, et il est permis de réciter [le Chema] en sa présence. Il est défendu de réciter [le Chema] en présence d’urine absorbée dans le sol, si celle-ci [est encore suffisamment humide] pour rendre humide la main. Dans le cas contraire, cela est permis.

8. À quelle distance doit-on s’éloigner d’un excrément ou d’urine pour réciter [le Chema] ? Quatre coudées. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? S’ils [les excréments] se trouvent derrière soi ou sur les côtés. Mais s’ils se trouvent devant soi, on s’éloigne d’eux suffisamment pour ne pas les voir, et c’est ensuite que l’on récite [le Chema].

9. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Si l’on se trouve dans la même pièce [que l’excrément] au même niveau. Mais si [l’excrément ou l’urine] se trouve dix téfa’him plus haut ou plus bas, on peut s’asseoir à côté et réciter [le Chema], car il y a une séparation, pourvu qu’aucune mauvaise odeur ne parvienne. De même, si l’on renverse un récipient sur un excrément ou sur l’urine, bien qu’elle [cette souillure] se trouve au même niveau que soi dans la pièce, elle est considérée comme enterrée, et il est permis de réciter [le Chema] en sa présence.

10. S’il y a entre soi et l’excrément une séparation en verre, bien que l’on voit [l’excrément] à travers le verre, il est permis de réciter [le Chema] à côté. Si l’on verse un révi’it d’eau dans une miction, il est permis de réciter [le Chema] dans les quatre coudées.

11. S’il se trouve un excrément dans un trou dans le sol, on peut se tenir, la chaussure sur le trou, et réciter [le Chema], à condition que la chaussure ne soit pas en contact [avec l’excrément]. S’il y a devant soi un minuscule excrément de la taille d’une goutte, on crache dessus un crachat suffisamment épais pour qu’il soit recouvert, et l’on récite [le Chema]. Si l’on a une trace d’excréments sur la peau ou les mains sales [parce qu’elles sont à l’intérieur] des toilettes, mais qu’il n’y a pas de mauvaise odeur, car [cette souillure est] en petite quantité ou parce qu’elle est sèche, il est permis de réciter [le Chema], parce qu’elle n’a pas de mauvaise odeur. Mais si elle se trouve à son endroit [dans l’anus], même si elle n’est pas visible quand on est debout, mais est visible quand on est assis, il est défendu de réciter [le Chema] ; il faut [pour cela] se nettoyer soigneusement, parce que les fèces [y] sont humides, et dégagent une mauvaise odeur. Plusieurs Guéonim ont donné comme directive qu’il est défendu de réciter [le Chema] les mains sales. Telle est la conduite qu’il convient d’adopter.

12. Quand une mauvaise odeur a une source [qui a une substance, c'est-à-dire qu’il y a un excrément posé qui dégage cette mauvaise odeur], on s’éloigne de quatre coudées et on lit [le Chema], si cette odeur cesse. Mais si elle subsiste, on s’éloigne suffisamment pour qu’elle cesse. Si elle [cette odeur] n’a pas de source [qui a une substance], par exemple, une flatulence, on s’éloigne jusqu’à l’endroit où elle [cette odeur] cesse, et on récite [le Chema]. Il est défendu de réciter le Chema à côté d’un pot d’excréments ou d’urine, même s’il n’y a rien à l’intérieur et que celui-ci ne dégage pas de mauvaise odeur, parce qu’il est considéré comme des latrines.

13. Il est défendu de réciter le Chema à côté d’un excrément en mouvement, par exemple, [un excrément] qui flotte sur l’eau. Le museau d’un porc est considéré comme un excrément en mouvement, et il est défendu de réciter [le Chema] à côté de celui-ci, jusqu’à ce qu’il soit éloigné de quatre coudées.

14. Si, récitant le Chema, il parvient à un endroit souillé, il ne doit pas mettre la main sur la bouche [pour ne pas sentir l’odeur] et [continuer à] lire ; plutôt, il s’interrompt jusqu’à ce qu’il ait passé cet endroit. De même, si, récitant le Chema, il a une flatulence, il s’interrompt jusqu’à ce que l’odeur cesse, et reprend sa lecture. De même pour l’étude de la Torah. Si c’est une autre personne a une flatulence, bien que l’on doive interrompre la lecture du Chema, il n’est pas nécessaire de s’interrompre pour l’étude de la Torah.

15. S’il [désire] récite[r] le Chema dans une pièce, et a un doute s’il s’y trouve ou non des excréments ou de l’urine, il lui est permis de réciter [le Chema]. S’il [désire] récite[r le Chema] au milieu d’un tas d’ordures, et a un doute s’il s’y trouve ou non un excrément, il ne doit pas y réciter [le Chema] avant d’avoir examiné [l’endroit], parce que l’on présume que le tas d’ordures contient des excréments. En revanche, s’il y a un doute quant à [la présence d’]urine [uniquement], il est permis de réciter [le Chema], même au milieu d’un tas d’ordures.

16. De même qu’il est défendu de réciter [le Chema] en présence d’excréments ou d’urine sans s’en éloigner, ainsi, il est défendu de réciter [le Chema] devant la nudité [d’une personne] sans détourner son visage. On ne doit même pas réciter [le Chema] devant la nudité d’un non juif ou d’un enfant. Même s’il y a une séparation en verre, étant donné que l’on voit celle-ci, il est défendu de réciter [le Chema] sans détourner son visage. Tout le corps de la femme est [considéré comme] nudité. C’est pourquoi, on ne doit pas regarder le corps d’une femme – même sa propre femme – en lisant [le Chema]. Si [même] un [seul] téfa’h [habituellement recouvert] de son corps est découvert, on ne doit pas réciter [le Chema] devant elle .

17. De même qu’il est défendu [de réciter le Chema] devant la nudité d’une autre personne, ainsi, il est défendu de réciter [le Chema] devant sa propre nudité. On ne doit pas réciter [le Chema] nu, avant d’avoir couvert sa nudité. Si l’on est ceint d’une étoffe, de peau, ou de toile à sac au niveau des reins [qui recouvre le corps en dessous], bien que le reste du corps [au-dessus] soit dénudé, il est permis de réciter le Chema, à condition que son talon ne touche pas sa nudité . Si l’on est étendu nu sous un drap , on fait une séparation [entre le cœur et la nudité] avec le drap en dessous du cœur, et l’on récite [le Chema]. Il ne faut pas faire une séparation au niveau du cou, car le cœur « voit » alors la nudité, et cela est considéré comme si l’on récitait [le Chema] sans être couvert [au niveau des reins et en dessous].

18. Quand deux personnes sont étendues [nues] sous le même drap, aucune d’elles n’a le droit de réciter [le Chema], même si elle se couvre en dessous du cœur ; il faut que le drap fasse séparation entre elles de manière à ce que la peau de l’une ne puisse pas être en contact avec la peau de l’autre au niveau des reins et en dessous. S’il [un homme] dort avec son épouse ou avec ses enfants ou autres jeunes membres de sa maisonnée, leur corps est considéré comme le sien, et il n’en est pas affecté. C’est pourquoi, même si sa peau soit en contact avec eux, il détourne son visage, fait une séparation en dessous de son cœur, et récite [le Chema].

19. Jusqu’à quel âge [les enfants] sont-ils considérés comme jeunes dans ce contexte ? Le garçon, jusqu’à ce qu’il ait douze ans, et la fille, onze ans, si leur corps ressemble à celui d’un adulte [comme dit le verset :] « tes seins se sont affermis, tes poils [pubiens] ont poussé ». Passé cet âge, il faut que le drap fasse séparation entre eux pour qu’il puisse réciter [le Chema]. Mais s’il n’y a pas encore : « tes seins se sont affermis et tes poils ont poussé », il peut réciter [le Chema] en contact avec eux, et n’a pas besoin de faire une séparation jusqu’à ce que le garçon ait treize ans et la fille douze ans.