Lois des fondements de la Torah : Chapitre Huit
1. Moïse notre maître, les juifs n’ont pas eu foi en lui du fait des miracles qu’il a accomplis, en effet, celui dont la foi est fondée sur des miracles, [sa foi] est défaillante, car il est possible que ce miracle ait été accompli par des incantations ou par sorcellerie. En réalité, tous les miracles accomplis par Moïse dans le désert n’étaient pas destinés à appuyer sa prophétie, mais avaient [chacun un but précis,] suivant la nécessité. Quand il fut nécessaire de noyer les égyptiens, il fendit la mer et les y englouti. Quand ils [les hébreux] eurent besoin de nourriture, il fit descendre la manne. Quand ils eurent soif, il fendit le rocher. Lorsque l’assemblée de Kora’h se rebella contre lui, la terre l’engloutit. Et de même pour les autres miracles. Qu’est-ce qui nous donna foi [en Moïse] ? [La révélation] du Sinaï. Nos propres yeux – et non un étranger – virent, nos propres oreilles – et non un autre – entendirent le feu, les sons, et les flammes. Il [Moïse] approchait du brouillard, la Voix lui parlait et nous entendions : « Moïse, Moïse, va, dis-leur ceci et cela ». Et ainsi il est dit : « D.ieu parla face à face avec vous », et il est dit : « Ce n’est pas avec nos pères que D.ieu a contracté cette alliance [c’est avec nous-mêmes qui sommes ici, aujourd’hui, tous vivants] ». D’où apprenons-nous que [la révélation du] Sinaï est la seule preuve que sa prophétie est authentique, et ne laisse aucun doute ? Car il est dit : « [L’Eternel dit à Moïse :] “Voici, moi-même, Je t’apparaîtrai au plus épais du nuage, afin que le peuple entende que c’est Moi qui te parle, et qu’en toi aussi, ils aient foi constamment », ce qui implique qu’avant [cette révélation], leur foi en lui n’était pas parfaite, mais laissait place à des doutes.
2. Ceux pour qui il [Moïse] a été envoyé furent donc témoins de l’authenticité de sa prophétie, et il n’eut pas besoin d’accomplir d’autre signe pour eux. Eux et lui étaient comme deux témoins ayant vu ensemble la même scène – cas où chacun d’eux est témoin que ce que dit l’autre est vrai, et aucun d’eux n’a besoin de fournir une preuve à l’autre. Ainsi, Moïse notre maître, tous les juifs étaient témoins [de l’authenticité de sa prophétie] après [la révélation] du Sinaï ; il n’avait donc pas besoin d’accomplir [d’autre] signe pour eux. C’est là le sens de ce que D.ieu lui dit au début de sa prophétie, lorsqu’il confia les signes à accomplir en Égypte : « et ils écouteront ta voix ». Moïse notre maître savait qu’une foi fondée sur des miracles est défaillante, et laisse subsister des doutes, et il esquivait, disant « et ils ne me croiront pas », jusqu’à ce que le Saint béni soit-Il lui dit que [ces signes] n’étaient nécessaires que jusqu’à leur sortie d’Égypte, et qu’après celle-ci, lorsqu’ils [les juifs] se tiendraient sur la montagne, disparaîtraient les doutes à son sujet, [Il lui dit qu’]Il lui donnerait un signe par lequel ils [les juifs] sauraient qu’il [Moïse] a réellement été envoyé [par D.ieu] depuis le début, et aucun doute ne subsisterait en leur cœur. Tel est le sens de l’Écriture : « ceci sera ton signe pour prouver que c’est Moi qui t’envoie : quand tu auras fait sortir ce peuple d’Égypte, vous adorerez le Seigneur sur cette montagne même ». Ainsi, quand un prophète qui se lève après Moïse notre maître, notre foi en lui n’est pas seulement basée sur des signes, pour que l’on dise : « s’il accomplit un signe, nous écouterons tout ce qu’il nous dira ». En réalité, [nous croyons en ses paroles] du fait de l’ordre de Moïse dans la Torah : « s’il accomplit un signe, écoutez-le », tout comme il nous a ordonné de trancher un jugement selon [le témoignage de] deux témoins, bien que nous sachions pas si leur témoignage est authentique ou mensonger. Ainsi, il est une mitsva d’écouter ce prophète, bien que nous ne sachions pas si ce signe est authentique ou [a été accompli] par sorcellerie ou par une incantation.
3. C’est pourquoi, si un prophète survient, accomplit de grands signes et miracles, et conteste la prophétie de Moïse notre maître, il ne doit pas être écouté, et il est évident qu’il a accompli ces signes par incantation ou par sorcellerie. En effet, [la foi en l’authenticité de] la prophétie de Moïse n’était pas basée sur des miracles, pour que l’on compare certains miracles à d’autres. Au contraire, ce sont nos propres yeux qui ont vu et nos propres oreilles qui ont entendu ce qu’il a entendu. À quoi cela peut-il être comparé ? À des témoins, qui, concernant un fait qu’un homme a vu de ses propres yeux, attestent devant lui que ce fait n’est pas tel qu’il l’a vu. Il ne prête pas attention à leurs dires, et sait avec certitude qu’ils sont des témoins mensongers. C’est pourquoi, la Torah dit que « quand [bien même] s’accomplirait le signe ou le miracle […] tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète », car celui-ci cherche par ce signe ou ce miracle contester ce que tu as vu de tes propres yeux. Étant donné que la seule raison pour laquelle nous donnons créance [à un prophète qui accomplit] un miracle est que tel est l’ordre de Moïse, comment pourrions-nous [l’]accepter du fait de ce signe, par lequel il vient démentir la prophétie de Moïse, que nous avons vue et entendue !
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