Lois des fondements de la Torah : Chapitre Deux
1. Ce D.ieu, honoré et révéré, il nous incombe de L’aimer et de Le craindre, comme il est dit : « Tu aimeras l’Eternel ton D.ieu », et il est dit : « tu craindras l’Eternel ton D.ieu ».
2. Quel est le chemin [conduisant à] l’amour et à la crainte [de D.ieu] ? Quand une personne médite sur Ses actions et Ses créatures grandes et merveilleuses, et y voit Sa sagesse incomparable et infinie, immédiatement, elle aime, loue, et glorifie [D.ieu] et aspire d’un immense désir à connaître le Grand Nom, comme dit David : « Mon âme a soif de D.ieu, du D.ieu vivant ». Se recueillant sur ces idées, il reculera immédiatement, effrayé, et prendra conscience qu’il [n’]est [qu’]une petite créature, basse et obscure, dotée d’une frêle et maigre intelligence, se tenant devant Celui dont la connaissance est parfaite, comme le dit David : « Lorsque je contemple tes cieux, œuvre de Tes doigts […] qu’est donc l’homme, que Tu penses à lui ». En harmonie avec ces principes, je vais exposer certains aspects généraux de l’œuvre du Maître du monde qui, pour la personne dotée d’intelligence, serviront de porte d’accès à l’amour de D.ieu, comme l’ont dit les sages, à propos de l’amour [de D.ieu] : « De cette manière, tu prendras conscience de Celui Qui dit et le monde fut ».
3. Tout ce que D.ieu a créé dans son monde est divisé en trois catégories : certaines créatures sont combinées de matière [corps] et de forme [âme]. Invariablement, ils viennent à l’existence, puis, se décomposent [pour rejoindre l’état initial]. Ce sont par exemple les corps des hommes, des animaux, des végétaux et des métaux. Certaines créatures sont combinées de matière [un corps] et de forme [l’âme], mais ne change d’un corps à un autre, et d’une forme [d’une âme] à une autre, comme les premiers. Plutôt, leur forme [l’âme] est fixée pour toujours dans leur matière, et ils ne subissent pas de changement comme [les premiers] ; ce sont les sphères et les étoiles. Leurs corps n’est pas semblable aux autres corps, et leur forme [âme] n’est pas semblable aux autres. Certaines créatures ont une forme [une âme] sans corps, ce sont les anges. Les anges n’ont pas corps ni de matière ; ce sont des formes sont séparées l’une de l’autre.
4. Qu’entendent donc les prophètes, quand ils disent avoir vu un ange en feu, pourvu d’ailes ? Toutes [ces images] sont des visions prophétiques et des allégories, pour exprimer [l’idée] qu’il [un ange] n’est pas un corps, et n’a pas de masse comme un corps. [Cette idée est également exprimée dans le verset] « Car l’Eternel ton D.ieu est un feu dévorant », bien qu’Il ne soit pas feu [une telle description] est donc seulement métaphorique. De même, il est dit : « Il fait ses anges comme des vents ».
5. Comment est-ce que les formes [des anges] sont-elles séparées l’une de l’autre, puisqu’elles ne sont pas des corps ? Parce que leurs êtres sont différents ; chacun est en dessous du niveau de l’autre et existe en vertu de l’influence de ce dernier, et tous existent en vertu de l’influence du Saint béni soit-Il et de Sa bonté. Telle est l’allusion que fit Salomon, dans sa sagesse, quand il dit : « c’est que celui qui est élevé est contrôlé par un supérieur ».
6. L’expression susmentionnée « en dessous du niveau de l’autre » n’a aucune connotation spatiale, comme l’on dirait d’un homme qui siège plus haut qu’un autre. [Au contraire, son sens est purement spirituel,] comme l’on dirait de deux sages, dont l’un dépasse l’autre en sagesse, qu’il est « au-dessus du niveau de l’autre », ou comme l’on dirait d’une cause, qu’elle est supérieure à son effet.
7. Les différents noms des anges reflètent leurs niveaux. Ainsi, ils sont appelés : a) les saints ‘hayot, b) les ofanim, les erelim, les ‘hachmalim, les serafim, les mala’him, les élokim, les fils des élokim, les krouvim et les ichim. Ces dix noms qui désignent les anges reflètent leurs dix niveaux [spirituels différents]. Le plus haut niveau, qui n’a de supérieur que le niveau de D.ieu, béni soit-Il, est celui de la forme appelée ‘hayot. C’est pourquoi, il est dit dans la vision prophétique qu’ils [ces anges] sont en dessous du Trône de gloire. Le dixième niveau, est le niveau de la forme appelée ichim ; ce sont les anges qui parlent avec les prophètes et apparaissent dans leurs visions prophétiques. Aussi sont-ils appelés ichim, car leur niveau est proche du niveau de l’esprit humain.
8. Toutes ces formes vivent, perçoivent le Créateur, et Le connaissent de manière très avancée, chaque forme selon son propre niveau, non selon Sa [véritable] grandeur . Même la forme la plus élevée ne peut pas appréhender la réalité du Créateur telle qu’Il est, son esprit étant trop limiter pour percevoir et saisir cela. Néanmoins, sa perception et sa connaissance sont supérieures à celles de la forme inférieure. Et de même pour chaque forme, jusqu’à la dixième ; cette dernière également connaît le Créateur d’une manière non accessible par les êtres humains faits de matière et de forme. Aucune [de ces formes] ne connaît le Créateur tel qu’Il Se connaît Lui-même.
9. Tout être, à l’exception du Créateur, de la forme la plus élevée jusqu’au petit moustique sur la terre, est venu à l’existence par le pouvoir de Sa réalité. Et puisqu’Il se connaît Lui-même, et est conscient de Sa grandeur, Sa splendeur et Sa réalité, Il connaît tout, et rien ne Lui est caché.
10. Le Saint, béni soit-Il, est conscient de Sa réalité et connaît celle-ci telle qu’elle est, non par une connaissance qui Lui est extérieure, comme notre connaissance. En effet, notre connaissance est distincte de nous-même. Mais le Créateur, béni soit-Il, Lui, Sa connaissance, et Sa vie sont Un, sous tous les aspects et tous les angles, quelle que soit la façon de concevoir Son unité. S’il vivait une vie [telle celle des autres êtres], et que Sa connaissance était extérieure à Lui, il y aurait une pluralité de dieux : Lui, Sa vie, Sa connaissance. On doit donc conclure qu’Il est Celui qui connait, Il est ce qui est connu et Il est la connaissance elle-même, tout cela ne faisant qu’un. Cette notion, il n’est pas la bouche n’a pas le pouvoir de l’exprimer, l’oreille de l’entendre, et l’esprit de l’appréhender pleinement. C’est pourquoi, [l’Ecriture] dit : « Par la vie de Pharaon », « Par la vie de ton âme », mais non « Par la vie de l’Eternel » ; [la phrase employée est] « comme D.ieu vit », car le Créateur et Sa vie ne sont pas deux [entités distinctes], comme la vie des corps vivants ou comme la vie des anges. C’est pourquoi, Sa conscience et Sa connaissance des créatures ne sont pas dues à celles-ci, comme nous les connaissons ; Il les connaît du fait de Lui-même. Aussi, Se connaissant, Il connaît tout, car l’existence de tout dépend de Lui.
11. Ce qui a été exposé sur ce thème dans ces deux chapitres n’est qu’une goutte dans l’océan comparé à ce qu’il est nécessaire de préciser sur ce sujet. L’explication de tous les principes fondamentaux abordés dans ces deux chapitres est appelé Maasei Merkava.
12. Les sages d’antan ont enjoint de n’exposer ces notions qu’[en privé,] à une seule personne, et ce, à condition qu’elle soit sage, et soit capable de raisonner indépendamment. Dans ce cas [seulement], les intitulés des chapitres lui sont communiqués et le sujet lui est exposé un tant soit peu. Il lui appartient alors d’en développer les conclusions et de pénétrer les profondeurs du sujet. Ces notions sont extrêmement profondes et l’esprit de tout un chacun n’est pas à même d’y accéder. À ce propos, [le roi] Salomon dit, par allégorie : « et tu auras des brebis pour te vêtir », allégorie que les sages ont ainsi expliquée : « des choses qui traitent du mystère de l’univers seront des vêtements pour toi, c'est-à-dire pour toi uniquement, tu ne devras pas les exposer publiquement ». À ce sujet, il [le roi Salomon] dit [également] : « Réserve-les à toi seul, et non pour l’étranger avec toi ». Il dit encore : « Du miel et du lait sont sous ta langue », [texte que] les sages d’antan ont expliqué de la manière suivante : « les choses qui sont comme le lait et le miel devront être [cachées] sous ta langue ».
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