C’est donc en repoussant la folie et en la transformant en sainteté que l’on réalise la finalité de la création et qu’on bâtit pour D.ieu une demeure ici-bas. De fait, cette demeure construite ici-bas en repoussant le mal et en le transformant, “Je suis venu dans Mon jardin”, possède une élévation que l’on n’avait pas avant la faute1. Ceci peut être comparé à la situation de l’homme qui détruit un édifice dans le but d’en construire un autre. Il est clair que le nouveau doit surpasser le précédent. De la même façon, on bâtit une demeure plus élevée en repoussant le mal et en le transformant.

Le Rabbi précise, dans son discours, que “quand on repousse ‘l’autre côté’, l’honneur du Saint béni soit-Il se révèle dans tous les mondes”. Il fait ainsi allusion à la Lumière qui est identique dans tous les mondes à la fois. Il mentionne, du reste, la Lumière qui entoure les mondes. Néanmoins, on ne peut pas considérer que la révélation obtenue est effectivement en relation avec ces mondes, mais se limite à les entourer. En fait, elle les transcende effectivement. C’est pour cela que la révélation de cette lumière est qualifiée de retrait. Et, le même terme désigne également le décès des Justes, car celui-ci révèle une lumière particulièrement élevée. De fait, il y a, dans Iguéret HaKodech, deux lettres qui définissent le décès. La seconde le rapproche de la vache rousse. Or, les actes du service qui étaient effectués à l’intérieur du Temple n’avaient pas le pouvoir de transformer les trois forces du mal totalement impures. A l’opposé, ceux qui l’étaient à l’extérieur pouvaient le faire, comme c’est précisément le cas pour la vache rousse. Et, c’est à cette pratique qu’est comparé le décès des Justes.

A l’heure actuelle, nous ne disposons plus de la vache rousse, car, “du fait de nos fautes”, il a fallu que “nous soyons exilés de notre terre”. En revanche, le décès des Justes se produit encore. Or, on trouve deux enseignements de nos Sages2, à ce propos. Il est dit, d’une part, que : “la mort des Justes est considérée comme l’incendie du Sanctuaire de notre D.ieu ” et d’autre part, que : “le retrait des Justes est encore plus dur que la destruction du Temple”. C’est donc de cette façon que “l’honneur du Saint béni soit-Il se révèle”.

Tous nos maîtres ont commenté la signification de ce retrait, l’Admour Hazakène, l’Admour Haémtsahi, le Tséma’h Tsédek, le Rabbi Maharach, le Rabbi Rachab et mon beau-père, le Rabbi. Ils ont souligné qu’il ne s’agit pas d’un retour vers le haut, ce qu’à D.ieu ne plaise. En effet, la révélation en reste effective ici-bas. Toutefois, elle reçoit une immense élévation.

C’est donc là ce que l’on attend de nous, qui appartenons à la septième génération depuis l’Admour Hazakène, et “tous les septièmes sont chéris”. Nous ne l’avons pas mérité et ceci n’est pas le fruit de notre effort. Malgré cela, “tous les septièmes sont chéris” et la mission confiée à cette septième génération consiste à révéler la Présence de D.ieu, ici-bas, au sens le plus littéral, à transformer la folie de l’âme animale, qui en est atteinte et peut même, parfois, se trouver dans une situation encore plus basse que celle-là. Une telle situation sera donc transformée en “folie du domaine de la sainteté”.