Il est dit que “la Présence de D.ieu se marquait essentiellement auprès des créatures inférieures” et le Midrash précise que ces “créatures inférieures” désignent, en fait, le monde matériel. Il explique que, du fait de la faute de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, la Présence divine se retira de la terre vers le ciel1. Puis, lors du don de la Torah, près du mont Sinaï, se réalisa : “Je suis venu dans Mon jardin, dans l’endroit de Mon plaisir”2.

Le retrait provoqué par la faute résulte essentiellement de celle de l’arbre de la connaissance du bien et du mal3. Il s’agit, en effet, de la faute la plus essentielle, qui fit une place pour toutes les autres et fut la cause, l’origine des mauvais agissements de Caïn, d’Enoch. Il en est de même également pour l’effet qui résulte de cette faute. Le retrait qui en est la conséquence provient surtout du voile de la Présence divine en ce monde matériel, après qu’ait été commise la faute de l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

En effet, la Présence divine, tout d’abord, résidait essentiellement en ce monde matériel. Puis, la faute de l’arbre de la connaissance du bien et du mal fit qu’Elle se retire de ce monde et remonte vers le ciel. De ce fait, mon beau-père, le Rabbi, dans son Maamar, ne présente pas conjointement la faute de l’arbre de la connaissance et celles de Caïn et d’Enoch, qu’il mentionne indépendamment. Car, du fait de ces dernières fautes, la Présence divine s’éleva d’un ciel à un autre, plus élevé. La faute de l’arbre de la connaissance, par contre, l’éleva de la terre vers le ciel. Et, ce retrait est celui qui nous concerne le plus clairement. En outre, il est bien le retrait le plus déterminant.

Le Rabbi explique ensuite, dans son Maamar, que sept Justes vinrent, qui firent redescendre la Présence divine ici-bas. Ainsi, Avraham eut le mérite de la faire passer du septième ciel au sixième. Le Rabbi abrège ensuite son exposé4 et il conclut que Moïse, qui est le septième, et “tous les septièmes sont chéris”, la fit redescendre ici-bas, sur la terre. C’est donc lui qui obtint la révélation essentielle.

Ainsi, tout comme le retrait le plus fondamental fut celui qui s’opéra de la terre vers le ciel, provoqué par la faute de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, la phase essentielle de la révélation ici-bas fut le passage du ciel à la terre, tout d’abord parce que cet aspect nous concerne le plus clairement et, en outre, parce qu’il est le plus déterminant. C’est par l’intermédiaire de Moïse qu’il fut obtenu et le Rabbi en énonce la raison dans une parenthèse : “Tous les septièmes sont chéris”.