A la fin de ce discours, le Rabbi explique que, si la Présence divine se trouve parmi les créatures inférieures, Elle se révéla essentiellement dans le Temple. Et, c’est pour cela que le Sanctuaire était précisément fait de bois de Chittim. En effet, la finalité est bien de transformer la folie12, conformément à l’expression de nos Sages : “Sa folie a été bien utile à ce vieil homme”3, en se soumettant à D.ieu au-delà de toute logique.
Or, mon beau-père, le Rabbi et ses prédécesseurs donnèrent eux-mêmes l’exemple de tout ce qu’ils attendaient de nous, comme nos Sages l’expliquent, à propos du verset : “Il dit Ses Paroles à Yaakov, Ses Décrets et Ses Jugements à Israël”, soulignant que “ce qu’Il accomplit Lui-même, Il demande à Israël de Le faire et de Le garder”4. Il en fut donc de même pour nos maîtres, qui firent et accomplirent personnellement ce qu’ils demandaient des personnes qui leur étaient attachées ou liées.
Pourquoi nous ont-ils révélé qu’ils agissaient eux-mêmes de cette façon ? Afin qu’il nous soit plus aisé de les imiter. Il en fut ainsi, par exemple, pour l’amour du prochain. On connaît de nombreux récits de nos maîtres, en la matière. Ainsi, l’Admour Hazakène interrompit sa prière et il partit couper du bois et cuire une soupe, dont il nourrit lui-même une femme qui venait d’enfanter, car il n’y avait, chez elle, personne pour le faire.
Quelqu’un fut reçu par l’Admour Haémtsahi et il se lamenta, à propos de ce dont les jeunes gens ont coutume de se plaindre. L’Admour Haémtsahi découvrit son bras et lui dit : “Vois, ma peau s’est desséchée sur mon corps, à cause de tes fautes de jeunesse”. Chacun comprend bien la grandeur et l’élévation de l’Admour Haémtsahi, la distance qui le séparait de personnes commettant de telles fautes. Malgré cela, il était lié à elles, au point que, constatant chez elles des éléments indésirables, son état de santé en fut considérablement affaibli et sa peau se dessécha.
Le Tséma’h Tsédek, avant la prière, partit emprunter une somme afin de la confier à un homme simple, qui en avait besoin pour gagner sa vie. Et, une fois5, le Rabbi Maharach quitta la ville de cure dans laquelle il se trouvait et il se rendit à Paris. Là, il rencontra un jeune homme et lui dit : “Jeune homme, le vin interdit obture le cerveau et le cœur ! Sois un Juif !”. Ce jeune homme rentra chez lui, mais il ne put connaître le repos. Il se rendit chez le Rabbi Maharach, se repentit et il fut à l’origine de toute une famille craignant la Parole de D.ieu. Or, on sait que le temps du Rabbi Maharach était particulièrement précieux. Même quand il s’agissait de commenter la ‘Hassidout, il le faisait brièvement. A certaines périodes, il avait déjà achevé sa prière à sept heures du matin. Malgré cela, il entreprit un long voyage, resta sur place un certain temps pour ce jeune homme.
Quand le Rabbi Rachab prit la direction des ‘Hassidim, un nouveau décret venait d’être édicté à l’encontre des Juifs et il fallait, de ce fait, se rendre à Moscou. Son grand frère, le Razah, qui parlait couramment plusieurs langues, lui dit : “Ton temps est précieux et tu ne maîtrises pas bien le russe. En outre, tu dois encore te trouver des relations. Je m’y rendrai donc à ta place et j’agirai conformément à tes directives”. Le Rabbi Rachab n’accepta pas cette proposition. Il partit lui-même et connut le succès.
On rapporte également différents récits concernant mon beau-père, le Rabbi, qui s’efforça de rendre des services, y compris à titre individuel, spirituellement ou matériellement. Il s’investit en cela, non seulement physiquement, mais aussi moralement. Or, celui à qui il prodiguait le bien n’était en aucune façon “ton camarade dans la Torah et les Mitsvot”6, n’avait même rien de commun avec lui.
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