Rabbénou Yaakov ben Méir Tam, plus communément appelé « Rabbénou Tam », est né dans la ville française de Ramerupt en l’an 4860 (1100), lorsque son célèbre grand-père Rachi avait 60 ans. Sa mère était Yokhéved, la fille de Rachi. (Rachi n’avait pas de fils). Son père, le rabbin Méir, était un grand érudit et il fut le maître de Rabbénou Tam dans l’étude des Écritures et du Talmud. Un autre de ses premiers maîtres fut son frère aîné RaChBaM (Rabbénou Chmouel ben Méir), son aîné de 15 ans, également un célèbre talmudiste et commentateur. Yaakov était un bon élève. Il était aussi intelligent qu’il était diligent et il devint l’un des plus grands talmudistes de son époque.

Rabbénou Tam était le financier et l’ami personnel du gouverneur de la province. Après la mort de son père, Rabbénou Tam fut à la tête d’une grande yeshiva dans sa ville natale. Il avait de nombreux disciples, et à une époque, sa yeshiva comptait 80 auteurs des Tossafot, des talmudistes renommés et des rabbins de grandes communautés.

À l’âge mûr, il connut une expérience terrible et échappa de justesse à la mort. C’était en l’an 4907 (1147), le deuxième jour de Chavouot, lorsque les Croisés envahirent la ville, pillèrent et massacrèrent de nombreux Juifs. Ils pénétrèrent dans la maison de Rabbénou Tam, pillèrent toutes ses richesses et le blessèrent à cinq reprises. Cependant, il fut sauvé in extremis par l’un des chefs de ces malfaiteurs.

Après cette expérience bouleversante, Rabbénou Tam alla vivre à Troyes, la ville natale de son grand-père Rachi. Là, il poursuivit ses études et son travail. La ville de Troyes était un centre d’étude réputé à cette époque. De nombreux rabbins éminents s’y réunissaient fréquemment pour discuter des difficultés que connaissaient les Juifs, et Rabbénou Tam en était le chef reconnu.

En l’an 4909 (1149), il acheva son célèbre livre intitulé Séfer Hayachar, le « Livre de la Droiture ». Il était également une autorité en langue et grammaire hébraïques, ainsi qu’un poète et compositeur. Certains de ses piyoutim furent inclus dans les ma’hzorim de nombreuses communautés. Le célèbre poète et commentateur, Rabbi Abraham ibn Ezra d’Espagne, admirait beaucoup le génie poétique de Rabbénou Tam et correspondait amicalement avec lui.

Dans ses dernières années, Rabbénou Tam fut à nouveau témoin de temps troublés pour ses frères, cruellement persécutés. De nombreux Juifs sacrifièrent leur vie, préférant brûler sur le bûcher plutôt que de renoncer à leur foi. Environ un mois avant la mort de Rabbénou Tam à Troyes en l’an 4931 (1171), trois Juifs éminents sacrifièrent leur vie sur le bûcher dans la ville de Blois al kiddouch Hachem, et Rabbénou Tam proclama ce jour comme un jour de jeûne et de deuil, observé dans toute la France et l’Angleterre.

Rabbénou Tam décéda le 4 Tamouz de l’an 4931, à l’âge de 71 ans.