Dans quel cas dit-on cette bénédiction ?
• Il y a quatre catégories de personnes qui doivent remercier D.ieu pour la bonté qu’Il a manifestée à leur égard par la « Bénédiction d’Action de grâces » (Birkat HaGomel1 ) :
a) Celui qui a traversé l’océan (par avion par bateau)
b) Celui qui a traversé le désert
c) Quelqu’un qui s’est remis d’une très grave maladie
d) quelqu’un qui a été libéré de prison.
• Dans la catégorie du désert sont incluses toutes les autres situations de danger de mort2 dont une personne est sauvée, telles qu’un mur qui s’effondre sur elle, un bœuf qui l’encorne, des voleurs, des accidents de voiture, etc.
Après un voyage
• On dit la bénédiction en arrivant à destination (après la traversée d’un désert ou de l’océan), même si le voyage s’est déroulé sans incident et qu’aucune situation dangereuse n’a été subie.3
• Si l’on fait une ou plusieurs escales au cours du voyage en bateau ou en avion, même si elles durent un jour ou deux, on ne dit la bénédiction qu’après avoir atteint sa destination finale.4
• Celui qui prévoit de revenir de voyage le jour même ou le lendemain ne doit dire la bénédiction qu’à son retour.5
• Si quelqu’un a vécu en même temps plusieurs événements après lesquels on doit dire Hagomel, il ne dit la bénédiction qu’une seule fois.6
• La coutume ashkénaze est de ne prononcer la bénédiction que lorsque l’on traverse un désert sans suivre les routes ordinaires. Si l’on traverse le désert par le chemin de fer, ce qui ne présente aucun des dangers habituels du désert, on ne prononce pas la bénédiction. La coutume séfarade veut cependant que l’on dise la bénédiction même si l’on traverse un désert sur des routes ordinaires, dès lors que la distance parcourue est supérieure à 3,9 km.7
• Après un voyage en avion, on ne dit pas la bénédiction si l’on a uniquement survolé la terre ferme.
• S’il y a eu une mésaventure pendant le voyage et que l’on en a été sauvé, tous les décisionnaires s’accordent à dire que la bénédiction doit être prononcée, même si, dans des circonstances normales, elle n’aurait pas été prononcée.
Libération de prison
• C’est seulement une personne incarcérée suite à une accusation de meurtre ou d’un crime similaire qui doit réciter la bénédiction à sa libération.8
• S’agissant d’une personne emprisonnée pour des questions d’argent, la bénédiction ne s’applique que si elle a été retenue avec des chaînes et des fers. Si elle a été emprisonnée d’une manière qui ne met pas sa vie en danger, elle ne doit pas dire la bénédiction. Il semble que dans de nombreuses prisons d’aujourd’hui, une personne puisse encore se trouver dans une situation dangereuse et devoir dire la bénédiction après sa libération. Un rabbin compétent doit être consulté pour déterminer si c’est le cas.
Accouchement
• La coutume veut que les femmes accouchées disent la bénédiction. Un minyane (un quorum de dix hommes juifs bar-mitsva) pour l’office du soir est organisé au domicile de la femme accouchée qui dit la bénédiction en leur présence.9
• Elle ne doit pas la prononcer avant que sept jours se soient écoulés depuis l’accouchement.10
L’endroit où la bénédiction est prononcée
• La bénédiction doit être prononcée en présence de dix hommes adultes. Celui qui dit le Gomel peut être inclus dans les dix.11
• Idéalement, la bénédiction doit être prononcée dans les trois jours suivant l’incident qui entraîne la bénédiction. Par exemple, si une personne a été libérée de prison le dimanche après-midi, elle doit dire la bénédiction avant le mardi soir. Si quelqu’un atterrit le mardi après-midi après avoir franchi l’océan, il doit essayer de dire la bénédiction au plus tard le jeudi soir.12
• Il est préférable que la bénédiction soit prononcée en présence d’un rouleau de la Torah (un Séfer Torah) et, si possible, que celui qui prononce la bénédiction reçoive également une aliyah (« montée » à la Torah). Toutefois, si ce n’est pas possible, il convient de ne pas retarder la bénédiction au-delà du troisième jour.
• Si l’on a le choix entre dire la bénédiction dans les trois jours mais pas devant un Séfer Torah, ou plus tard que trois jours devant un Séfer Torah, la première solution est conseillée. Par exemple, une personne qui rentre d’un voyage le lundi après-midi (après la lecture de la Torah) ne doit pas attendre le jeudi matin pour dire la bénédiction devant la Torah, mais la dire devant dix hommes adultes le lundi, le mardi ou le mercredi. De même, si celui qui doit dire la bénédiction est dans la « Chiva », la période de deuil de sept jours (pendant laquelle il ne peut pas monter à la Torah), il ne doit pas attendre la fin de la Chiva pour monter à la Torah et réciter la bénédiction, mais la dire pendant la Chiva, de préférence dans les trois jours qui suivent son voyage.13
• S’il n’a pu le faire dans les trois jours, il peut le faire dans les cinq jours. Certains disent qu’il peut aussi le faire après cinq jours.14
• S’il n’est pas en mesure de trouver dix Juifs, il peut même attendre jusqu’à 30 jours.15
• Lorsque celui qui doit dire la bénédiction monte à la Torah, il dira la bénédiction Hagomel après avoir dit la bénédiction « Acher Nathan » après être monté à la Torah.16
• Si celui qui doit dire la bénédiction Hagomel a reçu la dernière montée à la Torah (c’est-à-dire que le Kaddich sera dit après sa montée), il récitera Hagomel après le Kaddich.17
• S’il n’y a pas assez de montées à la Torah pour tous ceux qui doivent dire la bénédiction, on attribue en priorité celles-ci aux personnes les plus honorables, comme les érudits ou les personnes distinguées de la communauté.18
• Si quelqu’un n’a pas pu monter à la Torah, il peut toujours recevoir l’honneur de soulever ou d’attacher la Torah (« hagbaha » ou « guelila ») et dire la bénédiction juste après le Kaddich qui suit la lecture de la Torah.19
Qui dit la Birkat Hagomel
• Les enfants n’ayant pas atteint la Bar Mitsva ne disent pas la bénédiction.20
• Les femmes sont tenues de dire la bénédiction.21 Une femme se tient dans la section réservée aux dames et la dit à voix haute, et le minyane de l’autre côté de la me’hitsa écoute et répond.22
• Certains disent qu’il suffit qu’elle la dise en présence d’un homme ou d’une femme, et si elle est mariée, il est préférable qu’elle le fasse devant son mari.23
Le texte de la bénédiction
• La Birkat Gomel doit être récitée debout. (Chaarei Éphraïm 4:27). Toutefois, si elle a été dite en étant assis, il n’est pas nécessaire de la refaire. (Michna Beroura 219:4)
• De même, elle doit être dite pendant la journée, puisque le Korbane Todah (le sacrifice d’Action de grâce) était offert pendant la journée. Toutefois, si elle a été dite la nuit, il n’est pas nécessaire de la refaire. (Kitsour Choul’hane Aroukh HaChalem 107:24). Selon le ‘Hatam Sofer (O.‘H. 51), il est permis de la dire la nuit, à condition de ne pas le faire régulièrement.
Translittération : Baroukh Atah Ado-naï E-lohénou Melekh Ha’olam Hagomel Le’hayavim Tovot Cheguemalani Tov.
Traduction : Béni sois-tu, Éternel notre D.ieu, Roi de l’univers, qui prodigue des bienfaits aux coupables, car Il m’a prodigué du bien.
• L’idée de cette bénédiction est que D.ieu, qui traite avec bonté même ceux qui ne le méritent pas, a également traité avec bonté cette personne, même si elle n’en était pas digne.
La réponse
• Les personnes qui entendent la bénédiction répondent « Amen » suivi de « Mi Cheguemalkha Tov, Hou Yigmalkha Kol Touv Selah » (Que Celui qui t’a accordé Ses bienfaits t’accorde toujours tous Ses bienfaits).24
• Étant donné que la dernière lettre du mot « Hagomel » et la première lettre de « Le’hayavim » sont identiques (lamed), il convient de faire une légère pause entre ces deux mots pour les distinguer l’un de l’autre.25
Autres coutumes
• Il convient que le bénéficiaire de la bonté divine prodigue également du bien aux autres qui sont dans le besoin. Il est donc d’usage qu’une personne qui récite la bénédiction Hagomel fasse un don à des causes communautaires.26
• Avant de dire la bénédiction, certains ont pour coutume de réciter les versets de la Torah qui traitent du Korbane Todah (le sacrifice d’Action de grâce) qui était offert par une personne reconnaissante envers D.ieu à l’époque du Temple.27
• Il est courant d’organiser un repas festif pour commémorer la bonté de D.ieu à son égard.
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