Quelle est l’origine de la kippa ?

La tradition de porter une kippa (ou yarmoulka en yiddish) s’est développée comme un signe de conscience de la présence divine au-dessus de nous. Au temps jadis, on la portait souvent uniquement pendant la prière, l’étude de la Torah ou lors de la mention du Nom de D.ieu. Seuls les plus pieux la portaient en permanence.

Le Talmud rapporte une histoire fascinante au sujet de Rav Na’hmane bar Its’hak. Des astrologues avaient prédit à sa mère que son fils serait un voleur. Résolue à prévenir cela, elle veilla à ce qu’il ait toujours la tête couverte, pour lui rappeler la présence divine et éveiller en lui la crainte du Ciel. Un jour, alors qu’il était assis sous un arbre fruitier, sa kippa tomba. Soudain, il fut submergé par l’envie de cueillir un fruit qui ne lui appartenait pas. Ce moment lui révéla combien le port de la kippa pouvait être puissant.1

Avec le temps, le port de la kippa est devenu plus courant, et il est désormais considéré comme inconvenant de se découvrir la tête, car cela expose une partie généralement couverte.2 Tandis que les non-Juifs se découvrent la tête par respect, les Juifs la couvrent : se découvrir peut donc aussi être perçu comme une adoption des usages non juifs, ce qui contrevient à la halakha.3 Porter une kippa est également un symbole public de l’identité juive et une source de fierté qui renforce le sentiment d’appartenance au Peuple élu.4

Comme pour d’autres coutumes juives, une fois devenue une pratique juive universellement acceptée, elle a acquis un caractère obligatoire.

Qui doit porter une kippa ?

Il convient que tout garçon juif porte une kippa dès l’âge de trois ans. Beaucoup de familles commencent même plus tôt.5

Les femmes, en général, ne se couvrent la tête qu’après le mariage, moment où elles couvrent aussi complètement leurs cheveux. Une des explications avancées est que les hommes, par nature, ont davantage besoin de rappels extérieurs de la présence divine.6

Quand doit-on porter une kippa ?

Autrefois, avoir la tête couverte n’était exigé que lors de la mention du Nom divin ou, selon certains avis, à l’intérieur de la synagogue. La porter en tout temps était considéré comme un acte de piété.

Aujourd’hui, cependant, le port de la kippa est désormais une obligation permanente. On ne doit ni marcher ni s’asseoir la tête découverte, y compris à l’intérieur. Et bien entendu, il faut toujours se couvrir la tête lors de la mention du Nom de D.ieu.

Il n’est pas nécessaire de se couvrir la tête pendant la douche, le bain ou la baignade, ni pendant d’autres activités qui ne se font pas vêtu.

Et pour dormir ?

La coutume répandue est de porter une kippa même pendant le sommeil.7 (Conseil pratique : prévoyez-en une plus grande pour la nuit, afin qu’elle reste en place jusqu’au matin !)

Quelle taille doit avoir une kippa ?

Certains décisionnaires estiment qu’une kippa doit couvrir la majeure partie de la circonférence du crâne.8 D’autres estiment que la taille importe peu, du moment qu’elle est visible de tous les angles.9 De nombreux avis s’accordent pour dire que pendant la prière, il convient de veiller à ce qu’elle couvre la majeure partie de la tête.10

De quel matériau peut être fait le couvre-chef ?

Bien qu’une kippa traditionnelle soit préférable, en pratique, tout couvre-chef convient, même très fin.11 Un chapeau de paille ou une casquette de base-ball, par exemple, sont valables.

Peut-on utiliser sa main comme couvre-chef ?

Si votre kippa tombe et que vous n’avez rien d’autre pour couvrir votre tête, vous pouvez vous la couvrir avec la main et marcher ou vous asseoir sans kippa. Toutefois, votre propre main ne compte pas comme un couvre-chef valable pour réciter une bénédiction ou mentionner le Nom de D.ieu.12

Si quelqu’un d’autre pose sa main sur votre tête, en revanche, cela est considéré comme un couvre-chef valable, y compris pour les bénédictions et les prières.13

Pourquoi certaines personnes portent-elles à la fois une kippa et un chapeau ?

Nombreux sont ceux qui ont l’habitude de porter un couvre-chef supplémentaire, tel un chapeau, pendant les prières et autres pratiques religieuses. Ce « double couvre-chef » est perçu comme un signe supplémentaire de respect.

Et si je me rends dans un « endroit inapproprié » ?

Si, pour une raison quelconque, un Juif se rend dans un lieu inapproprié pour un Juif pratiquant — par exemple un restaurant non casher — il doit tout de même garder la tête couverte. En effet, ce n’est pas en ajoutant une faute qu’on corrige une autre.14

Le port de la kippa est un rappel quotidien de notre lien avec D.ieu, de notre identité juive, et de notre engagement à vivre avec foi.