‘Hanouccah, et la lumière apparaît… De fait, on dit, et on écrit, souvent que nous vivons des temps obscurs, que des valeurs anciennes sont remises en cause, que les modes de vie de la civilisation tremblent sur leur base, que, finalement, nous observons, peut-être impuissants, la montée de l’ombre. Du reste, la grisaille de saison ne peut que renforcer un tel sentiment. Pourtant, voici venu ‘Hanouccah et tout change. La fête des lumières est là et sa clarté comme sa puissance changent tout ce qu’elles touchent.

Quelle grande histoire que celle de ‘Hanouccah ! C’est une histoire de bruit et de fureur, d’oppression et de combat, d’héroïsme et d’espoir. Mais surtout, c’est une histoire où apparaît la force irrésistible de la lumière. En effet, que s’y passe-t-il ? Les héritiers de l’empire d’Alexandre le Grand occupent Israël. Pétris de la culture grecque qu’ils incarnent, persuadés qu’ils sont les détenteurs d’une civilisation indépassable, ils veulent réduire les hommes sous leur domination, en particulier les Juifs, à l’image qu’ils se font de ce que doit être l’humanité. Pour eux, l’avenir du monde est grec ; ils n’imaginent pas d’autres voies. Pour parvenir à leurs fins, tous les moyens sont bons : les pressions morales et sociales jouent leur plein rôle. Mais, quand, tout échoue devant un peuple juif fidèle, qui refuse d’oublier, l’occupant grec choisit de recourir à la force. Sur sa propre terre, le judaïsme devient hors-la-loi.

Tout aurait pu s’arrêter là. Du reste, de nombreux peuples, soumis aux mêmes défis, ont préféré s’abandonner aux désirs de l’envahisseur. Le peuple juif possède, décidément, une longue mémoire. Il sait que, s’il plie, il n’y survivra pas. Il refuse de n’être qu’un lointain souvenir. Il veut être, toujours, une réalité vivante. Et il sait le pouvoir de la lumière. Alors, contre la nuit de l’oppression, il choisit la liberté. La souhaiter si ardemment est un véritable danger ? Elle ne pourra se conquérir qu’au terme de durs combats ? Chacun en est conscient mais rien ne pourra en détourner.

L’histoire est connue. Les Juifs chasseront les Grecs d’Israël, ils libèreront Jérusalem et le Temple et rallumeront la Ménora, le Chandelier à sept branches, dont la lumière ne peut cesser d’éclairer le monde. Tout ceci n’est pas qu’un récit d’une époque passée. Ces événements résonnent encore en notre temps : rien ne peut restreindre le pouvoir de la lumière. La liberté en est l’expression. Quant à ceux qui aspirent à la voir s’éteindre, persuadés de leur force, ils auront le sort de toutes les nuits : disparaître alors que le jour se lève.