Parmi les captifs que Néboukhadnétzar (Nabuchodonosor) conduisait de Jérusalem à Babylone en l’année 3327, et qui comprenaient le roi déposé de Juda, Yékhoniah, se trouvait un jeune prêtre d’environ vingt-cinq ans. Il s’appelait Ézéchiel (Yé’hezkel) ben Bouzi.
Ézéchiel s’établit dans le village de Tel-Aviv au bord du fleuve Kébar, en Babylonie. Malgré sa jeunesse, on le considérait comme un des principaux érudits et des Juifs les plus pieux. Sa maison devint le lieu de rencontre des Anciens de la communauté juive en exil.
Ce fut là, cinq ans plus tard, qu’Ézéchiel reçut l’appel prophétique. Pendant les vingt ans qui suivirent, il continua à prophétiser, et devint l’un des plus grands prophètes d’Israël.
D’abord, Ézéchiel ne put pas devenir très populaire, car de même que son contemporain, le prophète Jérémie qui vivait dans le pays d’Israël, il avertissait son peuple du désastre national qui ne tarderait pas à se produire si le peuple n’amendait pas immédiatement ses voies et ne retournait vers D.ieu. Il dénonçait les faux prophètes et les chefs perfides qui trompaient le peuple d’Israël de l’espoir mensonger que le Saint Temple et Jérusalem ne seraient pas détruits.
La grande catastrophe nationale
Ézéchiel insistait beaucoup sur le repentir dans sa prédication. « D.ieu ne prend aucun plaisir à la mort du méchant, mais Il désire qu’il se détourne de ses mauvais chemins et qu’il vive », prêchait-il.
Mais la grande catastrophe se produisit. Jérusalem fut détruite, le Saint Temple fut brûlé (en l’an 3338) et le reste du peuple également conduit en captivité.
Aucun autre peuple dans le monde n’avait jamais survécu à une catastrophe nationale de ce genre. Quel serait le destin du peuple d’Israël ? Succombera-t-il lui aussi à ses malheurs ? Perdrait-il aussi sa foi et son identité nationale, et se laisserait-il absorber par le puissant conquérant ? Abandonnerait-il son D.ieu qui paraissait « vaincu », jurerait-il fidélité aux idoles babyloniennes dans le splendide et éblouissant temple de Bel, le D.ieu principal de Babylone ?
Ce fut la tâche d’Ézéchiel d’aider ses frères à surmonter leur crise spirituelle, qui était plus dangereuse même que la perte de leur indépendance politique. Il fallait leur faire comprendre que leurs épreuves étaient une punition de D.ieu pour leur infidélité envers Lui, et parce qu’ils s’étaient détournés du chemin de la Torah ; ainsi, leur chute n’était que temporaire, et leur triomphe final serait plus grand que tout ce qu’on pouvait imaginer, si seulement ils voyaient dans leurs douleurs et leurs souffrances des occasions de repentir.
Le retour vers D.ieu et la Torah
Ézéchiel sentit que le bas peuple n’était pas entièrement responsable du désastre, mais que c’étaient les faux prophètes et les chefs, les perfides « bergers » d’Israël, qui « s’engraissaient eux-mêmes et n’engraissaient pas le troupeau... qui ne guérissaient pas les malades et n’allaient pas à la recherche des égarés... » Mais Ézéchiel promettait à son peuple que « D.ieu Lui-même retirerait Son troupeau de leurs mains ; Il rassemblerait le troupeau dispersé et le ramènerait dans leur pays et les ferait paître sur les montagnes d’Israël. »
Ainsi Ézéchiel encourageait son peuple. Il lui faisait comprendre pourquoi il souffrait, et il lui disait où se trouvait sa délivrance finale – dans un retour complet et de tout cœur vers D.ieu et Sa Torah.
Et ainsi, ce furent précisément les malheurs et les souffrances qui auraient pu risquer d’ébranler la foi et la croyance de notre peuple, qui ont renforcé sa foi en notre unique et seul D.ieu et approfondi son amour pour Lui !
C’est pourquoi ces Juifs mêmes – qui dans leur propre pays devenaient facilement victimes de leurs faux prophètes et de l’idolâtrie – commencèrent à se détacher du culte des idoles dans le pays de leur captivité, malgré la splendeur et la magnificence du temple et des idoles babyloniennes !
Cette horreur du culte des idoles se trouva plus tard renforcée dans leur cœur par l’acte admirable de sacrifice personnel accompli par ‘Hananiah, Michaël et Azariah, qui se laissèrent jeter dans la fournaise ardente plutôt que d’adorer l’idole dans la vallée de Doura.
Ainsi les Juifs exilés s’installèrent à Babylone pour de nombreuses années, avec un dévouement grandissant à D.ieu et à Sa Torah et avec la ferme certitude que D.ieu les ramènerait dans leur pays quand viendrait le temps de leur délivrance.
Comme ils ne pouvaient pas offrir de sacrifices hors de Jérusalem, ils se réunissaient les saints jours de Chabbat et de Yom Tov et adoraient D.ieu avec des prières et des Psaumes et la lecture de la Torah et des livres des prophètes qu’ils avaient déjà. (Ce fut plus tard que les derniers livres du TaNaKh furent rédigés par les Anchei Knesseth Haguedolah – les Hommes de la Grande Assemblée).
En plus des Chabbats et des Fêtes mentionnés dans la Torah, ils observaient les quatre jeûnes, qui marquaient les différentes étapes de leur désastre national : le jeûne du Dix Téveth – le commencement du siège de Jérusalem ; le jeûne du Dix-Sept Tamouz – la brèche dans les murailles de Jérusalem et la prise de la ville ; le jeûne du Neuf Av – la destruction du Saint Temple ; et le jeûne du Trois Tichri – l’assassinat de Guédalia. Ils ne servaient pas simplement de jours de deuil (et c’est encore ainsi pour nous), mais aussi de jours de repentir et de demande de pardon (Séli’hoth).
Ainsi, ce fut le prophète Ézéchiel qui aida notre peuple à voir la lumière de la Torah à travers l’obscurité de la captivité en ces jours funestes. C’est par Ézéchiel et nos autres prophètes divins que nous sommes, nous aussi, guidés à travers la terrible obscurité de notre dispersion et de notre exil actuels.
Ézéchiel mourut à Babylone et y fut enterré.
Les prophéties d’Ézéchiel furent consignées dans le Livre d’Ézéchiel par les « Hommes de la Grande Assemblée ». Le livre contient aussi une prophétie donnant le plan du troisième et dernier Beth Hamikdache qui sera construit lors de notre complète délivrance par l’intermédiaire de notre Juste Machia’h.
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