L’une des femmes les plus intéressantes de la Bible est Hagar, la deuxième femme d’Abraham et la mère d’Ismaël. Les tribus arabes et bédouines revendiquent d’être des descendants d’Ismaël, fils d’Abraham et de Hagar.

Selon le Midrash, Hagar était la fille du Pharaon, roi d’Égypte. Lorsqu’elle vit le miracle accompli par D.ieu pour sauver Sarah des mains du roi d’Égypte lors de la visite d’Abraham, elle déclara : « Mieux vaut être esclave dans la maison de Sarah que princesse dans la mienne. »

Son nom « Hagar », selon le Midrash, provient de cet épisode qui marqua son association avec la maison d’Abraham. Il vient de « Ha-Agar », qui signifie « C’est la récompense ».

Hagar devint la servante de Sarah, mais quand Sarah vit qu’elle n’avait pas d’enfants, elle persuada Abraham de prendre Hagar comme seconde épouse. Sarah espérait pouvoir élever les enfants d’Hagar et mériter ainsi la bénédiction de D.ieu, afin qu’elle puisse peut-être aussi être bénie d’avoir un enfant.

Abraham suivit le conseil de Sarah et épousa Hagar.

Lorsque les espoirs de Sarah commencèrent à se réaliser, cela lui causa une souffrance inattendue. En effet, dès que Hagar réalisa qu’elle allait avoir un enfant, elle se mit à mépriser sa maîtresse qui apparemment n’en était pas capable.

Sarah rappela à Hagar qu’elle, Sarah, était sa maîtresse, et qu’Hagar n’était que sa servante et elle accrut la charge de travail de Hagar. Hagar s’enfuit alors dans le désert. Là, un ange de D.ieu lui apparut et lui ordonna de retourner auprès de Sarah et de la traiter avec le respect dû à une maîtresse. Il lui dit que pour cela, elle mériterait de donner naissance à un fils dont la voix serait entendue par D.ieu (Yishma-El), qui serait fort et féroce, un homme sauvage et respecté parmi son peuple.

Nos Sages soulignent la valeur de Hagar qui n’eut pas peur lorsqu’elle vit l’ange divin, tandis que même Manoa’h, comme le relate le Tanakh, craignit de mourir parce qu’il avait vu un ange de D.ieu. Ceci, disent nos Sages, montre à quel point Hagar était pieuse et comment elle s’était adaptée à la vie sainte de la maison d’Abraham, où les anges allaient et venaient en invités permanents.

Plus tard, après le retour de Hagar et la naissance d’Ismaël, les choses allèrent pour le mieux pour chacun. Sarah, elle aussi, fut bénie par la naissance d’un fils, Isaac. Ismaël avait alors treize ans et semblait avoir hérité une nature sauvage des ancêtres de sa mère, car il exerçait une influence néfaste sur Isaac. Selon une opinion de nos Sages, Hagar était une véritable croyante en le D.ieu d’Abraham. La Torah nous dit qu’Ismaël se moquait d’Isaac et essayait souvent de l’effrayer. Encore une fois, Sarah insista pour qu’Abraham renvoie Hagar et Ismaël afin d’empêcher qu’Isaac ne suive les mauvaises voies d’Ismaël.

Abraham était très réticent à renvoyer Hagar, et surtout son fils. Mais D.ieu lui dit de faire ce que Sarah souhaitait et lui assura qu’Ismaël deviendrait le père d’une grande nation.

Hagar et Ismaël s’égarèrent dans le désert près de Beer-Sheba et manquèrent d’eau. Une mort terrible par la soif les menaçait, mais ils furent sauvés par un miracle divin. Hagar avait mis son fils à l’ombre d’un buisson et s’était éloignée, ne voulant pas le regarder souffrir, lorsqu’un ange lui apparut de nouveau, l’assurant que D.ieu avait vu la souffrance de son fils et le sauverait. Il aller vivre et il deviendrait le père d’une puissante nation. Alors que l’ange parlait, Hagar remarqua immédiatement un puits à proximité.

Nos Sages disent que Hagar montra alors que sa foi en D.ieu n’était pas authentique. Car quand son fils était en souffrance, elle avait douté de la promesse de D.ieu.

Beaucoup de nos anciens Sages évoquent favorablement Hagar qui ne se remaria jamais. Elle vivait avec son fils qui avait construit sa maison au bord du désert et qui était devenu un célèbre chasseur. Les Sages disent qu’il possédait la tunique d’Adam qu’il avait pris au roi Nimrod. (Cette tunique conférait à celui qui la portait le pouvoir sur les animaux.)

Bien que vivant avec Ismaël loin de l’influence d’Abraham, Hagar lui demeura fidèle. C’est pourquoi, après la mort de Sarah, Isaac lui-même s’en fut la chercher et la ramena chez son père pour qu’elle redevienne son épouse. La Torah l’appelle alors « Ketoura », ce qui signifie « liée » à Abraham, car elle avait gardé son lien fidèle avec Abraham ; et cela signifie que, par ses bonnes actions, elle était aussi agréable que la kétoret, l’encens. Comme le dit la Torah, elle donna encore des enfants à Abraham. Cependant, aucun ne fut aussi important qu’Ismaël.

Le Midrash nous dit que Hagar fut réunie non seulement avec Abraham, mais que son fils aussi se repentit et revint vers le D.ieu qu’il avait servi dans la maison de son père et qu’il avait abandonné durant sa vie sauvage de chasseur et de souverain de nations. Abraham eut donc le bonheur de voir Ismaël devenir un fils digne de lui.

Plus loin dans la Bible, Hagar est mentionnée indirectement une fois de plus comme la mère de plusieurs tribus de Hagarites, voisins des tribus d’Israël. Ils vivaient en Transjordanie (« Ever HaYarden ») et furent repoussés par les Israélites.

Hagar, telle que la décrivent nos Sages, était une femme d’humilité et de piété. En effet, peu d’autres eurent le privilège qu’un ange de D.ieu leur parle à deux reprises et fasse pour eux des miracles.