Parmi les Trois Patriarches de notre peuple, Jacob (Yaakov) occupe une place particulière. Il était le « préféré » de nos Patriarches, disent nos Sages.1 Quand D.ieu le nomma « Israël », après qu’il ait vaincu l’ange, « Israël » devint le nom de notre peuple juif. Plus qu’Abraham et Isaac, Jacob est exclusivement notre père. Abraham avait aussi un fils, Ismaël, le père des nations arabes, de sorte que les Arabes peuvent aussi revendiquer Abraham comme leur père. Abraham fut également le père de Madian et d’autres nations (les enfants de Ketoura), de sorte que les Madianites et d’autres peuvent également revendiquer Abraham comme leur père. Bien sûr, ceux-ci n’étaient pas les enfants de Sarah et Abraham les avait renvoyés de son vivant, car il avait seulement reconnu Isaac comme son véritable fils et héritier, conformément à la promesse et à l’alliance de D.ieu. Les autres ne suivirent pas les traces d’Abraham ; ils n’étaient les enfants d’Abraham que dans un sens limité, alors que nous, le peuple juif, sommes vraiment les enfants d’Abraham au sens le plus large.
Isaac eut également un autre fils, Ésaü, le père des Édomites, des Amalécites et d’autres nations. Ces nations, loin de suivre les traces d’Isaac et d’Abraham, furent les opposants les plus acharnés aux idéaux d’Abraham et d’Isaac et les pires ennemis de notre peuple.
Jacob, cependant, fut le père de douze fils, qui furent tous bons ; tous ont perpétué les traditions d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. C’étaient les douze tribus de notre peuple, les « tribus de D.ieu »2 desquelles notre peuple juif descend.
Ainsi, Jacob est exclusivement notre père ; nul autre que notre peuple juif ne peut l’appeler « père ». Nous, le peuple juif, sommes les seuls « enfants d’Israël ».
Nos Sages déclarent que c’est pour que vienne Jacob qu’Abraham fut sauvé de la fournaise ardente et qu’Isaac fut épargné sur l’autel (lors de la Akedah). C’était le dessein de D.ieu qu’Abraham donne naissance à Isaac et Isaac à Jacob afin que naisse le peuple d’Israël. Ce peuple est destiné à être « l’instrument » de D.ieu dans l’histoire de l’humanité ; ceux choisis pour recevoir la Torah au Sinaï afin d’être les « témoins » vivants du D.ieu Unique, le Créateur du monde.
L’histoire de la vie de Jacob est bien connue de tous les garçons et de toutes les filles juifs qui ont appris le ‘Houmach. Cependant, la Torah n’est pas un livre d’histoire ou une biographie, c’est pourquoi nous ne trouvons dans le ‘Houmach que quelques-uns des grands événements de la vie de Jacob. De nombreux détails supplémentaires de sa vie furent transmis oralement de génération en génération jusqu’à ce qu’ils soient consignés par nos Sages dans le Talmud et le Midrash. Ce sont certains de ces détails que nous souhaitons relater ici.
Jacob avait quinze ans lorsque son grand-père Abraham décéda. Jacob prépara le plat habituel de deuil, un potage de lentilles, pour son père, afin de le réconforter dans son chagrin. Mais ce fut également le jour où le frère jumeau de Jacob, Ésaü, décida de rompre ouvertement avec les traditions de son père et de son grand-père. Ésaü, « l’homme du champ », se déchaîna ce jour-là et commit des crimes terribles. Quand Ésaü rentra du champ, Jacob proposa d’acheter le droit d’aînesse à son frère jumeau aîné. Ésaü fut heureux de se débarrasser des devoirs liés au droit d’aînesse qu’il méprisait. Ce qui était dédaigné par Ésaü était chéri par Jacob.
Jacob eut non seulement la chance de connaître son grand-père Abraham, mais également son ancien ancêtre, Chem, le fils de Noé, qui vécut 35 ans de plus qu’Abraham. Ainsi, Jacob avait 50 ans lorsque Chem mourut (en 2158 après la création). Chem dirigeait une école, tout comme son arrière-petit-fils Éber. Jacob eut la chance d’être leur disciple. De Chem, Jacob put apprendre tout ce qu’il y avait à savoir sur le Déluge, et de Chem et Éber, sur la tour de Babel (en 1996 après la création).
Jacob avait 63 ans quand, déguisé dans les vêtements d’Ésaü, il obtint les bénédictions d’Isaac destinées au premier-né. En découvrant le subterfuge, quand Ésaü arriva plus tard pour réclamer les bénédictions, Isaac comprit que c’était la volonté de D.ieu que Jacob soit son véritable héritier et son successeur, et il confirma la bénédiction et le droit d’aînesse pour Jacob. Ésaü, cependant, qui n’était pas homme à respecter sa propre parole ni même son serment, refusa de reconnaître sa vente du droit d’aînesse. Il se sentit trompé par Jacob et jura de le tuer.
Isaac et Rebecca avaient été grandement déçus par Ésaü, qui n’avait pas été particulièrement attentif au choix de sa femme : il avait épousé, contrairement à la tradition familiale, la fille d’un Hittite. Jacob fut instamment prié par ses parents de ne pas épouser une femme cananéenne. Il devait se trouver une femme dans la famille de sa mère. Isaac et Rebecca l’envoyèrent chez Laban, le frère de Rebecca, qui vivait en Mésopotamie. Là, Jacob devait se trouver une femme parmi les filles de Laban.
Jacob quitta la maison de ses parents à Beer-Sheba et partit pour ‘Harane, lieu de naissance de sa mère. Après une journée de voyage au coucher du soleil, il prit le temps de prier D.ieu. Ce faisant, il instaura la prière du soir. (La prière du matin fut instituée par Abraham et celle de l’après-midi par Isaac.)
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