Le « Arone Haberith »,1 l’Arche sacrée de l’alliance, est l’objet le plus sacré de tout le judaïsme. C’est un coffre d’or contenant les Tables de la Loi sur lesquelles sont gravés les Dix Commandements. L’Arche se trouvait dans le Saint des Saints, le sanctuaire le plus intérieur du Temple. Aujourd’hui, son emplacement est inconnu et elle demeure cachée jusqu’au jour où Machia’h viendra.
La forme de l’Arche
L’Arche, qui représente l’amour de D.ieu pour Son peuple, fut réalisée par Betsalel, l’architecte en chef du tabernacle. D.ieu ordonna que l’Arche soit faite de bois d’acacia et donna des dimensions bien précises : 2,5 coudées de long, 1,5 coudée de hauteur et de largeur.2 Deux caissons supplémentaires, tous deux en or, recouvraient le caisson de bois. Au total, l’Arche comprenait ainsi trois couches : une d’or, une de bois et une d’or. La partie supérieure du caisson extérieur était ornée d’un rebord décoratif en or appelé « zér ».
L’Arche n’avait pas de pieds et reposait directement sur le sol. Des anneaux étaient fixés à chacun de ses quatre coins à travers lesquels étaient enfilées des barres de bois plaquées d’or. Ces barres, qui ne devaient jamais être retirées, étaient utilisées par les prêtres de la maison de Kehot pour porter l’Arche, car il était interdit de la transporter en charrette.
Le « kaporet », un couvercle d’or d’un palme d’épaisseur, recouvrait le caisson extérieur. Par-dessus le couvercle, taillés dans le même bloc d’or, se trouvaient les « kerouvim », les chérubins : deux sculptures aux visages d’enfants se faisant face, leurs ailes déployées au-dessus de l’Arche.
L’emplacement de l’Arche
Dans le Saint Temple, l’Arche se trouvait dans la pièce la plus sacrée, le Saint des Saints. Seul le grand prêtre était autorisé à y entrer et ce, seulement une fois par an, le jour de Kippour, pour y effectuer le service annuel devant l’Arche.
Lorsque le roi Salomon édifia le premier temple, il construisit une alcôve dans les profondeurs du mont du Temple pour y dissimuler l’Arche. Vers la fin de la période du premier Temple, le roi Josias, pressentant la destruction du Temple, y cacha l’Arche.3 4 Celle-ci demeure ainsi cachée jusqu’à aujourd’hui et, lorsque Machia’h viendra et reconstruira le troisième Temple, le Temple éternel, il révélera l’Arche et la réinstallera à sa place, dans le Saint des Saints.
Dans le Temple, l’Arche reposait directement sur « Even Hashetiya », la pierre de Shetiya, qui est le point de fondation du monde entier.5 Dans le second Temple, il n’y avait pas d’arche, seulement la pierre de Shetiya.
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Le contenu de l’Arche
L’Arche abritait les Tables (gravées des Dix Commandements) que Moïse avait rapportées du mont Sinaï, ainsi que les morceaux brisés des premières Tables6 et un rouleau de la Torah.7 Un pot de manne et le bâton miraculeux d’Aaron8 étaient placés juste devant.
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Les miracles
De nombreux miracles étaient associés à l’Arche. D’abord, « elle portait ses porteurs ». Lorsque les Kohanim la soulevaient pour la transporter, c’est l’Arche qui les portait.9
En outre, lorsque Josué conduisit le peuple juif dans la Terre promise après la mort de Moïse, ils campèrent le long du Jourdain. Sur l’ordre de D.ieu, Josué envoya l’Arche vers le fleuve. Lorsque les pieds des porteurs de l’Arche entrèrent dans l’eau, le fleuve s’ouvrit, permettant ainsi aux Juifs de traverser. Lorsque le dernier Juif eut traversé, l’eau se remit à couler et l’Arche traversa le fleuve en planant au-dessus des eaux.
Et quand le tabernacle se trouvait à Shilo, les prêtres manquèrent d’égard envers l’Arche lorsqu’ils la sortirent du Temple pour l’amener au combat avec eux dans l’espoir qu’elle assurerait leur protection. Quand les Philistins vainquirent les Juifs, ils s’emparèrent de l’Arche et l’emportèrent avec eux sur leurs terres. L’Arche ravagea les cités philistines, provoquant de terribles plaies et afflictions, entraînant même la destruction de leur dieu, l’idole Dagon. Effrayés et contrariés, ils finirent par renvoyer l’Arche aux Juifs.
Le Ciel sur terre
Selon le Talmud, l’espace occupé par l’Arche n’occupait pas d’espace. Qu’est-ce que cela signifie ? Le Saint des Saints du Tabernacle avait une largeur de 10 coudées et l’Arche, située en son centre, avait une longueur de 2,5 coudées. Pourtant, lorsqu’on mesurait entre les côtés de l’Arche et le mur, on trouverait cinq coudées de chaque côté.10 Ce paradoxe était tout à fait miraculeux, quelque chose de totalement inimaginable : l’Arche prenait de la place tout en n’en prenant pas.
Les enseignements ‘hassidiques expliquent le sens de cela. En général, D.ieu opère selon deux modes opposés : le mode révélé (le naturel) ou le mode caché (le surnaturel). La nature, avec son manque apparent de divinité, est le résultat du pouvoir de D.ieu de se dissimuler. Les miracles, au contraire, lors desquels les lois de la nature sont brisées, sont l’expression même de la Divinité, lorsque Son pouvoir est ouvertement révélé. En vérité, cependant, D.ieu est au-delà de ces deux modes, Il n’est ni entièrement caché ni entièrement révélé. Il n’est ni prisonnier d’une modalité d’action cachée et limitée, ni contraint par Son infinitude. Il est au-delà de l’une comme de l’autre et peut unir les deux modalités s’Il le désire.
C’est dans le Saint des Saints, l’endroit le plus sacré de la planète, que cette réalité était révélée. L’Arche occupait bien l’espace – le naturel, et en même temps elle n’en occupait pas – le surnaturel. C’était le baiser parfait entre le Ciel et la terre.
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