Imaginez une maison avec trois pièces.
Dans une pièce, vous vaquez à vos occupations, vous construisez et démolissez, vous mangez et dormez, vous travaillez et jouez. C’est la plus grande pièce de votre maison.
Dans la deuxième pièce, vous priez et méditez, vous étudiez et contemplez. Ici, vous avez des conversations à cœur ouvert avec votre conjoint, avec vos enfants et vos amis les plus proches.
La troisième pièce, qui est la plus petite et la plus intérieure, est l’endroit où vous allez pour être seul avec vous-même.
Votre vie est cette maison à trois chambres. Parce que vous êtes trois êtres : votre être matériel, qui participe et interagit avec le monde matériel ; votre être spirituel, lié aux idées, aux sentiments et aux aspirations altruistes de vous-même et des autres ; et votre être ultime, le « je » qui comprend et (par conséquent) qui transcende à la fois la matière et l’esprit.
L’essentiel de votre temps est passé dans la première pièce, car c’est là que réside l’essentiel de votre vie. Vous chérissez les heures que vous passez dans la deuxième, aussi rares et occasionnelles soient-elles, car elles relèvent d’une modalité d’existence de meilleure qualité et plus raffinée. Vous entrez rarement dans la troisième pièce, consumé comme vous l’êtes par la pression du matériel et l’appel du spirituel ; peut-être que vous y rendez visite un jour par an, ou même une seule fois dans votre vie. Mais elle est toujours là, elle est votre centre absolu, qui vous permet de construire des portes et des fenêtres entre les deux autres pièces ; qui fait de chacun d’eux, et des deux ensemble, vous-même.
D.ieu, Lui aussi, a une telle maison à trois pièces. Il habite notre monde, et se rend disponible à Ses créatures selon ces trois niveaux.
Il a décrété une multitude de mitsvot, des actes physiques qu’Il a conçu comme des voies d’accès à Son essence. Il a dit : « Lorsque vous donnez cette pièce à la charité, lorsque vous enroulez ces téfilines sur votre bras, lorsque vous mangez cette matsa à Pessa’h, vous réalisez Ma volonté et vous vous liez avec Mon Être. »
Il a également dit : « Voici Mes pensées, gravées dans la pierre et inscrites sur du parchemin. Voici les adjectifs que Je permets que l’on m’attribue, voici les mots par lesquels on peut s’adresser à Moi, voici les sentiments dans lesquels Je me suis investi pour être en phase avec les vôtres. Étudiez ma Torah, priez-moi avec les formules composées par Mes prophètes, et vous entrerez dans la pièce où Mon Être spirituel habite et communie avec Moi. »
Il a également dit : « Il est un point le plus intime de rencontre avec Moi – Moi-même tel que Je transcende les canaux de connexion physiques et spirituels dans lesquels Je suis entré. Vous me rencontrerez très rarement ainsi. Peut-être une fois par an à Yom Kippour, lorsque vous vous désinvestissez entièrement de votre corps. Peut-être une fois par an à Pourim, lorsque vous abandonnez la connaissance et le sentiment afin d’être connu et ressenti par Moi. Peut-être une fois dans votre vie, dans un acte d’extrême abnégation pour Moi. Mais Je m’y trouve. Et de là, J’irradie Mon essence vers les deux autres pièces ; de là découle votre capacité à naviguer entre les deux, et à passer de l’une à l’autre. »
Lorsque les enfants d’Israël ont campé dans le désert, D.ieu leur a ordonné de construire un modèle de Sa demeure sur terre. Le Mishkane (Tabernacle) qu’ils ont construit était composé de trois domaines : la cour, le Saint et le Saint des Saints.
Dans la cour se tenait la citerne d’ablution où ceux qui entraient dans le Tabernacle se lavaient les mains et les pieds ; là, des animaux étaient abattus et offerts sur l’autel extérieur puis consommés par les prêtres. C’était le domaine le plus « physique » du Mishkane, où les ressources du monde matériel étaient incorporées au service de D.ieu.
Le Saint abritait la ménorah d’or sur laquelle brûlaient sept flammes alimentées par l’huile d’olive la plus pure, la table d’or et son pain d’exposition, et l’autel intérieur pour brûler l’encens. C’était le lieu spirituel, le « cerveau » et le « cœur » du Mishkane.
Le Saint des Saints était la pièce la plus petite et la plus intérieure, où l’espace et l’anti-espace coexistaient, et dans laquelle seul le grand prêtre entrait, et seulement au jour le plus saint de l’année. C’était l’âme de la demeure divine.
Nous avons construit ce premier prototype en suivant les instructions détaillées que Moïse reçut au Sinaï. Lorsque le dernier pilier, la dernière tapisserie et la dernière partition furent fixés à leur place, D.ieu fit résider Sa présence dans le Tabernacle, nous permettant de reproduire ses trois domaines dans les trois pièces de nos vies.
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