C’est un argument que j’entends tout le temps. Les gens m’approchent lors des mariages et après les funérailles, ils m’arrêtent dans la rue ou au supermarché, et ils s’évertuent à m’expliquer la raison pour laquelle ils ne peuvent pas accepter plus de judaïsme dans leur vie : c’est tout simplement parce qu’ils ne sont pas nés dans la pratique.
C’est un argument que j’entends tout le tempsLeurs parents ne pratiquaient pas, eux-mêmes n’ont pas fréquenté l’école juive ou n’ont pas prêté attention aux cours de religion. Ils ne savent pas lire l’hébreu couramment, ils ne se sont jamais sentis à l’aise à la synagogue et, ils en sont désolés, mais il est définitivement trop tard pour s’y mettre.
Est-ce vrai ?
Il y a eu des dizaines de milliers de baalei téchouva au cours des dernières décennies – des hommes et des femmes qui ne sont pas nés dans des familles religieuses, mais qui ont choisi de devenir pratiquants. Nous avons tous le libre arbitre de changer et la capacité de réussir. Certes, il est peut-être plus difficile d’apprendre une nouvelle langue et d’adopter de nouveaux rituels à un âge relativement avancé, mais cela reste tout à fait possible pour peu qu’on le veuille suffisamment.
Peut-être encore plus extraordinaires que les baalei téchouva sont les guérim, les convertis, qui ne sont pas nés juifs et qui ont pourtant entrepris la démarche audacieuse de transformer leur vie et d’associer leur destin au nôtre. Nous les accueillons à bord, et nous admirons leur courage.
Si l’on y réfléchit, Chavouot est la fête où nous célébrons cette capacité à adopter le judaïsme et à s’engager envers D.ieu. Les hommes et les femmes rassemblés autour du mont Sinaï ne savaient pas vraiment à quoi ils s’engageaient, mais ils étaient disposés à l’apprendre. À ce moment-là, ils firent le choix de D.ieu et promirent de passer le reste de leur vie à changer, à apprendre et à pratiquer jusqu’à ce qu’ils y parviennent parfaitement. Ce n’est pas facile, mais cela en vaut la peine.
À Chavouot, nous devenons tous des baalei téchouva et nous promettons tous de nous convertir. D’où nous venons ne fait aucune différence ; la vraie question est : où allons-nous ?
Lorsque Moïse gravit la montagne pour recevoir les commandements que D.ieu adressait à Sa nouvelle nation, D.ieu lui ordonna de « parler à la Maison de Jacob et de dire aux Enfants d’Israël ». Les commentateurs bibliques soulignent que les expressions « la Maison de Jacob » et « les Enfants d’Israël » sont un reflet des différentes sortes de personnes à qui Moïse s’adressait.
« Jacob » et « Israël » sont les deux noms de notre patriarche Jacob. « Jacob » est le nom qui lui fut donné à la naissance et reflète son identité de juif intrinsèquement saint, né de parents spirituellement purs. « Israël » est le nom qu’il reçut quand, à l’âge adulte, il manifesta le courage et la maturité nécessaires pour lutter contre l’adversité et choisir de lui-même de se transformer.
La « Maison de Jacob » est une référence à notre lieu de naissance. Nous n’avons pas choisi nos parents et nous n’avons rien fait pour mériter les trésors dans lesquels nous sommes nés. « Enfants d’Israël », au contraire, nous décrit comme les adultes que nous sommes devenus, qui choisissent leurs propres chemins dans la vie et qui méritent les récompenses qu’ils ont personnellement gagnées. D.ieu demandait à Moïse de s’adresser à ces deux niveaux et d’adapter son message à chaque étape du cheminement de la vie.
Nous sommes tous nés saintsD.ieu s’adresse à nous tous, à chaque instant. Quel que soit ce que nous avons accompli jusqu’à présent, nous pouvons et devons faire mieux à l’avenir. La formation que nous avons reçue jusqu’à ce jour et l’héritage que nous ont transmis nos parents et nos enseignants ne sont utiles que si nous les utilisons pour nous améliorer dans l’avenir. Nous sommes tous nés saints et, en même temps, nous devons tous nous améliorer davantage.
Quand nous nous réunirons à la synagogue le jour de Chavouot pour entendre les Dix Commandements et recevoir de nouveau la Torah, soyons véritablement reconnaissants pour les bienfaits que nous avons reçus dans le passé et promettons de devenir ceux que D.ieu souhaite que nous soyons, et ainsi gagner la récompense qu’Il est confiant que nous méritons.
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