Question :

J’imagine que c’est ce qu’on appelle une crise de foi. Avec tous ces drames et toute cette souffrance dans le monde, comment suis-je censée avoir la foi ? Regardez ce qui se passe autour de nous. J’aimerais bien ressentir la foi, mais elle ne vient pas. Elle semble tellement irrationnelle.

Réponse :

La foi ! Que voilà un mot chargé de sens. Je suis jalouse quand je rencontre quelqu’un avec une foi si forte et si simple que rien ne peut l’ébranler. Pour la plupart d’entre nous, cependant, la foi est une décision. Et il arrive que cette décision soit tout simplement trop difficile à prendre à certains moments. Mais quant à l’abandonner... Quelle raison resterait-il de vivre si rien n’avait de sens, s’il n’y avait rien en quoi croire ?

Je suis bénie d’avoir des enfants, et lorsque chacun d’entre eux est né, j’ai été submergée d’amour pour lui. Une de mes amies n’avait pas eu cette douce bénédiction. Et un jour elle a cherché un enfant qui deviendrait le sien. Un enfant né d’une autre femme devint juridiquement son enfant. Et elle l’a aimé. Comment ? Comment une femme peut-elle signer quelques papiers, prendre un bébé dans ses bras et ressentir de l’amour ? Et pourtant, à un certain moment, les vannes de l’instinct maternel s’ouvrirent chez elle. Dès le premier instant, elle adopta tous les comportements de l’amour. Elle tint cet enfant, le caressa, le baigna, le nourrit... et un jour elle en vint à ressentir un véritable et profond amour maternel pour lui.

La foi, je pense, n’est pas tellement différente. Parfois, je la ressens, parfois non... Mais même si mon cœur y est fermé, mon esprit m’en rappelle la réalité. Il y a un D.ieu. Et Il est bon. Lorsque je souffre, cette foi peu se brouiller... mais je sais qu’elle est là.

Voici un moyen simple de prendre cette décision : allumez des bougies pour Chabbat. Quoi que vous ressentiez, lorsque vous approcherez l’allumette de la mèche, que vous couvrirez vos yeux, direz la bénédiction, puis les ouvrirez pour contempler la lumière du Chabbat, vous saurez que c’est réel. La flamme est réelle. Le lien spirituel est réel. Cet acte des femmes juives à travers des milliers d’années d’histoire douloureuse, et au-delà de toutes les frontières sociales, culturelles et géographiques... est réel. Et votre foi, aussi, deviendra réelle.