Question :

J’ai la hantise de l’heure du coucher. En fin d’après midi, je suis déjà tendue à l’idée de la longue lutte à venir. Mes enfants détestent aller dormir. Ils dansent dans le salon et s’enfuient dès qu’il est temps de se mettre en pyjama. J’essaie toutes sortes de menaces et de promesses, mais, même après les avoir mis au lit, ce n’est pas encore terminé. Ils continuent à surgir, pour boire un verre d’eau, pour faire un tour aux toilettes ou pour récupérer un jouet favori. Ça finit toujours de la même façon : je perds pied et je me mets à hurler. Je déteste quand ils s’endorment dans leurs pleurs, mais, à ce point là, je suis tellement épuisée que j’ai du mal à me maîtriser. Je connais beaucoup de parents qui se plaignent de l’heure du coucher, mais j’ai l’impression que ce n’est pas aussi catastrophique chez eux que chez moi.

Cordialement,

Le blues de 17h

Chère Blues de 17h,

Je suis sûre que beaucoup de lecteurs s’identifient à votre combat de l’heure du coucher. Le coucher est en effet un moment difficile dans de nombreuses familles, pour exactement la raison que vous décrivez. Les parents sont, eux aussi, fatigués après une longue journée et, quand l’heure du coucher arrive, de nombreux parents sont encore plus fatigués que leurs enfants ne semblent l’être. Néanmoins, la tension que vous décrivez et notamment l’angoisse d’anticipation que vous ressentez n’est pas une dynamique saine et, pour cette seule raison, il est utile de la traiter.

Il est intéressant de noter que vous ressentez que vos enfants « détestent aller dormir » autant que vous détestez les mettre au lit. Je me demande si vos enfants détestent cette lutte quotidienne autant que vous. Il se peut que, pour eux, ce soit l’un des moments les plus excitants de la journée. Jusqu’où peuvent-ils vous pousser ? Combien de temps peuvent-ils faire traîner les choses ? Vous décrivez la nécessité de les attraper et de les forcer à mettre leurs pyjamas. Je vous conseillerais de vous mettre en dehors du champ et de les rendre responsables de leur propre comportement. En d’autres termes, vous allez établir un système dans lequel toute personne qui se comporte de façon indésirable fera face à des conséquences indésirables.

Vous pouvez commencer par annoncer qu’à partir de ce soir, vous allez lire une histoire avant de dormir sur le canapé à tous ceux qui seront en pyjama. Ceux qui ne seront pas de retour sur le canapé après avoir mis leur pyjama dans les deux minutes manqueront l’histoire. Bien sûr, c’est à vous de changer un enfant qui est trop jeune pour se changer tout seul. Changez cet enfant sur le canapé, à l’écart des autres. Vous pouvez même rendre cela encore plus amusant en utilisant un chronomètre avec une alarme de sorte que vos enfants devront courir contre la montre. La clé est qu’ils ne seront pas en course contre vous, mais contre un arbitre extérieur. Peut-être que le premier en pyjama peut gagner de choisir l’histoire.

Un enfant qui continue à faire de la résistance et choisit de rater l’histoire peut avoir une conséquence, comme de devoir se mettre en pyjama avant le dîner au lieu de le faire en même temps que les autres après le dîner. Il suffit d’expliquer que c’est parce que « cela lui prend tellement longtemps pour se changer ». Basez vos actions sur des faits plutôt que sur des émotions.

Maintenant, parlons de vous. Dites-vous que c’est difficile maintenant, mais que cela va changer. Vous avez un plan pour mettre fin à la lutte et rendre le coucher plus agréable. Mais, en attendant, reconnaissez que l’heure du coucher est un moment difficile pour vous et prévoyez de faire une pause avant. Faites-vous un café, prenez une douche ou même passez dix minutes seule dans votre chambre. Souvent, les crises du coucher sont exacerbées par le besoin des parents de faire enfin une pause et de prendre un peu de temps pour eux-mêmes. Pour garantir que ce ne sera pas le cas pour vous, prenez du temps pour vous-même, de sorte que vous n’aurez pas l’impression que vos enfants vous en privent.

Bonne chance et faites de beaux rêves,

Tzippora Price, M.Sc.