La fête de Pourim est le jour le plus joyeux du calendrier juif. L’une des traditions de cette fête est de se déguiser et de porter des masques. Quelle est la raison de cette coutume et quel rapport a-t-elle avec ce qui est célébré ?

Nos Sages enseignent que « la joie brise toutes les limites ». Quand les gens sont vraiment joyeux, ils se relâchent et font des choses qui sont au-delà de la norme. Mais il y a deux sortes de joie. La première est égocentrique et hédoniste, ayant pour seul but de trouver du plaisir et de se sentir bien. C’est le genre de fête que l’on trouve souvent dans les bars ou les soirées et qui n’ont pas vraiment de sens ou de but. Ici, les limites qui sont brisées sont celles de l’autodiscipline et du respect de soi. C’est là que les gens parlent mal, profèrent des insultes et parfois deviennent violents. Ce n’est pas une vraie joie.

La joie brise les limites et les barrières qui nous séparent

La seconde forme de joie est celle qui possède un sens et un but. L’objet de cette joie n’est pas le plaisir superficiel mais plutôt la célébration de jalons importants, de progrès spirituels ou de réalisations majeures. Cette joie est véritable et durable.

Les limites qui sont brisée par une joie véritable sont les barrières qui nous séparent les uns des autres. Cette joie nous permet d’atteindre une perspective différente sur nous-mêmes et sur les autres. Nous arrêtons de juger les autres en considérant leur comportement extérieur – ce qu’ils disent ou ce qu’ils font – et nous commençons à apprécier leur âme intérieure. Nous commençons à comprendre que les choses qui nous énervent, les sentiments négatifs et le mauvais caractère qui nous éloignent des autres sont seulement des masques sous lesquels se dissimule le véritable être humain. Sous le masque de chacun, il y a une âme pure qui fait de cette personne quelqu’un d’extraordinaire. L’énergie de la joie nous permet de percer le masque et de voir ce qui se cache en dessous.

À Pourim, nous nous déguisons pour nous rappeler, à nous et aux autres, que notre apparence extérieure et notre comportement sont toujours un masque. Nous prenons conscience que toutes ces choses qui nous séparent des autres n’ont rien à voir avec notre véritable identité. La célébration de Pourim nous rend capables de regarder sous le masque et de découvrir ainsi la vraie personne.