Aviva Shalit, la mère du soldat israélien désormais libéré Gilad Shalit, a téléphoné lundi dernier ‘Hanna Canterman, une émissaire du Rabbi de Loubavitch à Jérusalem, pour la tenir au courant de la santé de son fils.

« Il va bien ! Il va bien ! » a dit Mme Shalit joyeusement.

La connexion entre ces deux femmes qui vivent dans le même pays, mais qui évoluent dans des milieux différents a commencé lorsque la famille Shalit a entamé une campagne pour leur fils devant la résidence du Premier ministre.

Le sergent Gilad Shalit avait été capturé par des terroristes du Hamas le 25 juin 2006 dans un raid transfrontalier via des tunnels souterrains à proximité de la frontière avec Gaza.

‘Hanna et son mari, le Rav Eli Canterman,   chlou'him dans le quartier Talbiyeh dans la capitale d'Israël, ont compté parmi les bénévoles qui ont fourni aux Shalit des repas dans leur tente de protestation.

Le tour des Canterman était le dimanche et ils devinrent ainsi des amis proches de la famille Shalit, leur rendant souvent visite et priant avec eux pour la libération de Gilad des geôles du Hamas.

‘Hanna consacrait beaucoup de temps à préparer les meilleurs repas possible pour les Shalit. Dans l’entourage des Shalit, on savait qu’une visite de la tente le dimanche était synonyme de succulent repas.

Bien sûr, leur relation avec Aviva et Noam Shalit ne se limita pas à une aide alimentaire, et ils apportèrent également un soutien psychologique et affectif.

En plus des dimanches, les Canterman leur rendaient visite à chaque fête juive. À Pourim, ils organisèrent un joyeux festin pour la famille et leurs visiteurs, à Pessa’h, il leurs fournirent de la matsa et à Lag BaOmer, ils organisèrent un rassemblement d’enfants qui dirent les 12 Pessoukim.

Le cadeau d’Aviva

« En partant pour New York pour la convention annuelle des chlou’hot du Rabbi l’hiver dernier, j'ai demandé à Aviva ce que je pouvais lui ramener des États-Unis », a raconté Mme Canterman.

« Elle m'a répondu tristement : Tout ce que je veux, c'est Gilad. »

« Je lui ai néanmoins rapporté plusieurs cadeaux d’Amérique. Mais je ne savais pas de quelle manière les lui donner. Je savais quelle allait être sa réaction. Elle pensait sans cesse à son fils. »

Peu avant Pessa’h, les Shalit étaient particulièrement déprimés et les Canterman décidèrent de leur faire un cadeau qui raviverait leur espoir et leur donnerait des forces pour continuer à attendre le retour de leur fils sain et sauf.

C’est ainsi que la veille de Pessa’h, ‘Hanna Canterman a donné à Aviva Shalit un billet d'un dollar qu'elle avait reçu du Rabbi de Loubavitch en 1991 pour être donné à une digne cause de bienfaisance.

[La coutume était que l’on donnait un autre dollar à la charité – en ajoutant également de son propre argent – et l’on conservait précieusement le dollar reçu de la main du Rabbi sur lequel on écrivait la date à laquelle on l’avait reçu et, le cas échéant, la bénédiction que le Rabbi avait donnée à cette occasion.]

‘Hanna expliqua à Aviva la valeur d’un tel objet et la ségoula qu’il représente. Prenant conscience de l’importance de ce cadeau, Aviva le fit plastifier et le garda désormais toujours sur elle.

Un progrès soudain

Le jour même où les Shalit reçurent le dollar du Rabbi, le premier ministre israélien  Benjamin Netanyahu leur fit savoir qu’il remplaçait le médiateur officiel chargé du dossier de Gilad et nommait à ce poste David Medan.

Miraculeusement, Medan commença à recevoir des messages du Hamas avec des signes que Gilad Shalit était en vie et dans un état stable, par l’intermédiaire d’un mystérieux « homme de l’ombre » dont l’identité est restée secrète jusqu’à aujourd’hui.

À Roch Hachana, le Rav Canterman se rendit chez les Shalit pour leur sonner le Choffar. Une semaine plus tard, ceux-ci apprirent que Gilad allait être libéré le 18 octobre, soit le 20 Tichri, pendant ‘Hol Hamoed Souccot.

Le jour où Gilad fut libéré, Aviva remarqua que sur le dollar du Rabbi figurait la date « mardi 20 Tichri », la date précise de ce jour ! Et l’année était 5751 (1991), l’année dont le Rabbi avait dit que son nombre en lettres hébraïques était l’acrostiche du verset « Je vous montrerai des merveilles ».

Gilad étant désormais libéré, Aviva offrit à ‘Hanna de lui restituer son dollar du Rabbi. Mais celle-ci lui dit : « Ce signe n’est-il pas la meilleure preuve que ce dollar vous était destiné ? »