Question :

Bien que j’ai été élevé dans un foyer traditionnel, que j’ai été circoncis et barmitsvé (pardonnez ce néologisme), je n’ai jamais eu la foi ou une croyance « religieuse ». J’ai maintenant 34 ans et je me décris comme athée. Je n’ai aucun désir d’être enterré dans un cimetière juif (et mon testament sera clair à ce sujet) et j’ai épousé une non-juive dans un mariage civil.

Ma question est la suivante : puis-je me considérer officiellement non-juif, de par mes actes de retrait, ou ai-je besoin d’un genre de certificat d’exemption ou de décharge pour ne plus être juif officiellement ?

Merci de votre aide dans ce qui est certainement une question inhabituelle.

Meilleurs vœux,
Édouard

Réponse :

Cher Édouard,

Je voudrais bien vous aider, mais il me semble qu’il n’y ait rien que je puisse faire pour vous.

D’après ce que vous me dites, vous avez fait tout votre possible pour nier votre judéité : sur le plan de la pratique, vous n’observez pas la tradition juive ; sur celui de la croyance, vous êtes athée ; sur celui de la famille, vous avez épousé une non-juive et n’aurez donc pas d’enfants juifs ; et même sur celui de la mort, vous êtes déterminé à ne pas être enterré dans un cimetière juif.

On pourrait considérer ceci comme suffisant pour attester de votre non-judéité.

Mais non ! Pour quelque raison, vous n’êtes pas satisfait : vous vous sentez encore juif ! Et ceci, au point où vous ressentez le besoin d’une décharge officielle !

Cependant, en tant qu’athée, à qui vous adressez-vous pour résoudre ce problème ? À un docteur ? Un psychiatre ? À l’élu qui vous a marié ? Non... Vous vous adressez à un rabbin !

Cela me rappelle l’histoire de l’enfant qui avait fugué de chez lui, mais restait à tourner autour de son pâté de maisons parce que ses parents lui avaient dit de ne jamais traverser tout seul.

Je suis désolé, Édouard. Il n’y a rien de plus que vous pouviez faire. Vous êtes aussi juif que Moïse, Ariel Sharon et le grand-rabbin du Pays de Galles !

En fait, il semble même qu’être juif soit le facteur le plus dominant de votre personnalité. Cela détermine même l’endroit où vous souhaitez être enterré ! (Depuis quand un athée se soucie-t-il de l’endroit où il veut être enterré ?)

Édouard, la judéité n’est pas une croyance, un sentiment, une conviction ou un style de vie. C’est un état de l’existence. Nous pouvons le célébrer ou le combattre. Mais il sera toujours là. Alors pourquoi ne pas le célébrer ?