Des miracles se produisent-ils aujourd’hui ? Cette question est particulièrement d'actualité dans les temps dangereux et éprouvants dans lesquels nous vivons. Le Tanakh (la Bible) relate de nombreux épisodes miraculeux. Mais des miracles se produisent-ils aujourd’hui ?

Selon nos Sages, bien sûr que oui ! De nombreuses personnes en ont d'ailleurs fait l'expérience. Mais, ceci étant dit, nous devons aussi prendre en considération l’idée du Judaïsme selon laquelle il existe différentes sortes de miracles.

A un premier niveau, la nature elle-même présente un aspect miraculeux. Un spectaculaire coucher de soleil, l’éclosion d’une fleur ou la naissance d’un enfant peuvent être contemplés comme des événements magnifiques et merveilleux qui révèlent D.ieu comme l’Auteur et le Guide de la Création. Et cependant, comme nous le savons, le soleil se couchera encore merveilleusement demain. Cela fait partie du cycle de la vie divinement prescrit tout comme l’éclosion de la fleur et la naissance de l’enfant.

Un autre niveau se révèle lorsque les événements naturels surviennent de la bonne façon et au bon moment, exprimant un schéma plus intérieur et spirituel au sein de la Création. La victoire juive contre les armées syro-grecques célébrée à ‘Hanouccah appartient à ce type de miracles. Les armées grecques étaient immenses, bien entraînées et surpuissantes. Le miracle fut qu’un petit groupe de Juifs dévoués, les Maccabées, purent en venir à bout.

Aujourd’hui aussi, le fait qu’Israël ait survécu depuis 1948, présente une qualité miraculeuse. Oui, nous possédons des soldats dévoués et nous savons produire et nous servir d’armes sophistiquées. Et pourtant nous n’avons que peu, voire pas, d’amis et faisons face à un ennemi gigantesque et immensément riche.

Le troisième niveau de miracle est celui des événements qui transcendent totalement l’ordre naturel. Le miracle de l’huile à ‘Hanouccah appartient à ce type. une quantité d’huile d’olive suffisante pour un seul jour, brûla huit jours, assez longtemps pour qu’une nouvelle huile soit confectionnée. Cela eut pour effet un degré supérieur de révélation divine. C’était en quelque sorte une récompense spirituelle pour le dévouement d’un petit groupe de Juifs déterminés à ce que le Judaïsme survive, envers et contre tout.

La Paracha de cette semaine présente une combinaison intéressante des deux dernières catégories de miracles. Il était naturel qu’il y ait des années de plénitude et d’autres de famine. Cependant, le fait que Pharaon fit des rêves dérangeants qui le signalaient et que Joseph put en saisir le sens, introduit un élément surnaturel dans cette histoire.

Bien plus, la présence de Joseph en Égypte était le résultat de ses propres rêves, comme nous l’avons vu dans la Paracha de la semaine dernière. Ces rêves avaient éveillé la jalousie de ses frères au point qu’ils l’avaient capturé et vendu comme esclave. En fin de compte, les rêves de Joseph s’avérèrent également révélateurs de l’avenir. Le Rabbi de Loubavitch souligne une distinction intéressante entre les rêves de Joseph et ceux de Pharaon.1 Ce dernier était passif, spectateur, observant les sept vaches maigres dévorer les sept vaches grasses ou les sept épis de blé étiolés avaler les sept épis sains et gras. Ceci contraste avec le premier rêve de Joseph, dans lequel lui et ses frères travaillaient dans les champs. Ils faisaient un effort. Et dans le second rêve de Joseph, il s’agissait d’une dimension plus élevée de l'existence : le soleil, la lune et les étoiles.

Que peut-on apprendre de cet épisode ? Que pour qu’un Juif puisse accomplir sa mission personnelle dans le monde, un effort de sa part est nécessaire : un effort juif. La réponse de D.ieu à cet effort est la révélation de domaines spirituels toujours plus élevés, ce qui inclut les merveilles et les miracles dont notre vie personnelle et l’histoire de notre peuple regorgent tellement.