Première lecture – Richone
Les captifs de guerre
21:10 Moïse continua : « Si1 tu sors du pays pour mener une guerre facultative contre tes ennemis, et que l’Éternel, ton Dieu, livre ton ennemi dans ta main et, avec les captifs et le butin de guerre,2 tu prends des captifs appartenant à l’ennemi, parmi lesquels se trouvent des membres des sept peuples cananéens, que tu aurais été enjoint de tuer si tu les avais rencontrés sur la terre d’Israël,3 dans ce cas tu peux les laisser vivre.4
11 Si tu vois une femme de belle figure – même mariée –, et que tu la désires et veux la prendre pour épouse, la chose t’est permise, quoique non sans faire au préalable ce qui suit :
12 tout d’abord, tu l’amèneras dans ta maison, et elle se rasera la tête et laissera pousser très longs ses ongles pour qu’elle devienne repoussante.
13 Deuxièmement, bien que son peuple l’ait parée de manière à vous inciter, toi et tes confrères soldats, à la poursuivre pour vous détourner du combat, elle enlèvera le vêtement séduisant qu’elle porte durant sa captivité et se vêtira à la place d’habits ordinaires. Troisièmement, elle restera dans ta maison – et pas dans les chambres indépendantes aménagées pour les femmes –5 pour que tu ne puisses éviter de la voir constamment, jusqu’au dégoût ; et, quatrièmement, elle aura le droit de pleurer librement pour son père et sa mère durant un mois entier. Toutes ces mesures ont pour but de la rendre repoussante à tes yeux, te décourageant ainsi de l’épouser, et que ta femme juive te semble plus attrayante en comparaison. Néanmoins, si après tout cela tu désires encore la femme captive et qu’elle accepte de se convertir,6 tu pourras t’approcher d’elle et avoir des relations maritales avec elle, et elle deviendra ainsi ton épouse. Un tel mariage est uniquement autorisé à titre de concession aux impulsions du soldat, qui le pousseraient à épouser la femme captive en tout état de cause. Néanmoins, te voilà prévenu : cette union n’étant pas propice, tu finiras par mépriser cette épouse, et, qui plus est, les enfants nés de cette union deviendront une source de chagrin pour toi.7
14 Lorsque, comme il est prédit, tu finiras par ne plus la désirer et que tu voudras te débarrasser d’elle, tu devras divorcer d’elle comme il convient et la renvoyer pour qu’elle vive par ses propres moyens. Tu ne peux la vendre à prix d’argent comme servante, et tu ne peux la garder pour toi comme servante puisque tu ne l’as pas prise pour épouse, car tu l’as fait souffrir par cette décision ; aussi, tu la traiteras avec considération.
L’héritage des premiers-nés
15 Si un homme a deux femmes, l’une aimée et l’autre détestée, et qu’elles lui enfantent toutes deux des fils, l’aimée comme la détestée, et que le fils aîné soit issu de la femme détestée,
16 le jour où lui (le mari) léguera sa succession à ses fils, il ne pourra pas – car il n’en aura pas le droit – donner au fils de l’épouse aimée la préséance sur le fils de l’épouse détestée en lui accordant une part double de son héritage, car8 Dieu a explicitement décrété que le fils aîné reçoit une double portion de l’héritage de son père.
17 Au contraire, le père doit reconnaître la préséance de l’aîné – même s’il se trouve être le fils de la femme détestée – en lui accordant une double part de tout ce qu’il possède, à savoir le double de la part que recevra chacun des autres fils. L’aîné reçoit une part double de la succession effective de son père à la date de son décès, et non des biens qui seraient le résultat de gains dérivés de la succession et postérieurs à son décès. L’aîné se voit accorder cette part double parce qu’il est le premier fruit de la force séminale de son père ; aussi, le droit d’aînesse lui appartient.
Le fils rebelle
18 Tu ne mangeras ni ne boiras avec gloutonnerie pour éviter d’être soumis à la procédure suivante :9 si un homme a un fils (cette procédure ne s’applique pas à une fille)10 âgé d’au moins treize ans et se trouvant également aux premiers stades de la puberté,11 et que ce fils est égaré et rebelle – en ce sens qu’il a été vu volant de l’argent, avec lequel il a ensuite acheté et consommé au moins un demi-mané [200 g] de viande et un demi-log [172 ml] de vin, n’obéissant pas à la voix de son père ni à la voix de sa mère, qui lui avaient enjoint de ne pas se conduire ainsi –, ses parents peuvent le punir en l’amenant devant un tribunal local composé de trois juges, qui, sur la base de la déposition des témoins, lui administreront la peine de la flagellation. S’il persiste et ne leur obéit pas encore, et, après avoir été averti une seconde fois, est vu en train de faire la même chose, il est alors évident qu’il a intériorisé ce comportement rebelle et qu’il tombera inévitablement dans une spirale descendante de dépravation, devenant finalement une menace mortelle pour la société. Dans ces conditions, il est préférable que sa vie prenne fin avant qu’il n’ait à rendre compte de cette culpabilité. En conséquence,
19 son père et sa mère le saisiront et le feront sortir vers les anciens de sa ville et vers la porte de sa localité, c’est-à-dire le confieront au tribunal du département, composé de vingt-trois juges.12
20 Ils diront aux anciens de sa ville : “Ce fils est égaré et rebelle. Il n’obéit pas à notre voix : c’est un voleur persistant, un glouton et un goinfre.”
21 Si le tribunal condamne le garçon sur la déposition des témoins, ces derniers s’efforceront de l’exécuter comme il a été décrit,13 et, comme il a été dit de même, s’ils n’y parviennent pas, tous les hommes de sa ville le lapideront avec des pierres jusqu’à ce qu’il meure. C’est ainsi que tu éradiqueras ce mal du milieu de toi. Le tribunal fera connaître le crime pour lequel le garçon est mis à mort, et alors tout Israël entendra parler de cet incident et craindra d’encourir une condamnation similaire. Pour souligner le fait que, si un tel fils égaré n’était pas exécuté, il s’enfoncerait certainement dans un comportement plus destructeur, pour lequel il encourrait la peine de mort, je t’enseignerai à présent quelques détails supplémentaires des lois d’exécution :
Deuxième lecture – Cheni
Les lois de la lapidation
22 si un homme commet une faute pour laquelle il est condamné à mort par lapidation, et qu’il est effectivement mis à mort de cette manière, par la suite tu le pendras (son cadavre) à une potence en bois.
23 Mais tu ne laisseras pas sa dépouille pendue à la potence de bois toute la nuit. Au contraire, tu l’enterreras ce même jour, car le mépris pour un cadavre humain, dont on fait preuve en le laissant pendu la nuit durant, est un affront à Dieu, puisque la forme humaine reflète l’image divine.14 Car tu ne dois pas rendre impure ta terre, que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage, par un tel comportement.
Rendre les objets perdus
22:1 Il t’a été enseigné15 que tu es tenu de rendre à son propriétaire ses objets perdus, même s’il s’agit d’un ennemi. Je t’enseignerai à présent les autres détails de cette loi : tu ne verras pas le bœuf ou la brebis de ton frère juif s’égarer et les ignoreras. Tu es tenu de les ramener à ton frère.
2 Mais si ton frère n’est pas près de toi ou que tu ne le connais pas, tu garderas l’animal dans ta maison. Il restera avec toi jusqu’à ce que ton frère vienne le chercher, que tu auras vérifié qu’il lui appartient, puis tu le lui rendras. Si, entre-temps, l’animal peut être utilisé pour un travail afin de compenser le coût de sa prise en charge, la chose t’est permise. S’il ne peut pas effectuer un travail et que ce coût dépasse le prix de l’animal, il t’est permis de le vendre, après quoi tu verseras la somme obtenue à son propriétaire lorsqu’il viendra le réclamer.
3 Tu agiras de même à l’égard de son âne, et tu agiras de même à l’égard de son vêtement, et tu agiras de même à l’égard de tout objet de ton frère qu’il aura perdu et que tu auras retrouvé. Tu ne pourras pas te dérober, car Dieu te l’a ordonné.16
L’offre d’aide
4 Pareillement, il t’a été enseigné17 que tu dois aider celui dont l’âne fléchit sous le poids de sa charge, à décharger son fardeau, même s’il s’agit d’un ennemi. De plus, tu ne dois pas voir l’âne de ton frère ou son bœuf tomber par le poids de sa charge sur le chemin et l’ignorer. Plutôt, une fois que, délesté de sa charge, l’animal s’est remis sur pied, tu relèveras la charge avec lui et l’aideras à la recharger sur l’animal. Mais, si le propriétaire tente de profiter de ton obligation de l’aider en t’exigeant de charger l’animal à toi seul, tu es dispensé de le faire.
Le port des vêtements de l’autre sexe
5 Les habits d’un homme ne seront pas portés par une femme dans l’intention de fraterniser avec des hommes parce que la femme n’aurait d’autre raison d’agir ainsi que de les inciter à l’adultère. De même, un homme ne portera pas la robe d’une femme pour lui permettre de fraterniser avec les femmes, puisque cet homme chercherait à agir ainsi uniquement pour les inciter à l’adultère. Car quiconque fait ces choses – à savoir s’habiller de manière à conduire à l’adultère – est une abomination pour l’Éternel, ton Dieu.
Chasser la mère de son nid
6 S’il t’arrive de rencontrer un nid d’oiseaux sur le chemin, sur un arbre quelconque ou sur terre, et qu’à l’intérieur se trouvent de jeunes oiseaux ou des œufs que tu voudrais t’approprier, et que la mère couve les jeunes oiseaux ou les œufs, tu ne prendras pas la mère avec ses petits aussi longtemps qu’elle sera sur les petits.18
7 Tu es tenu d’agir ainsi : d’abord tu feras s’envoler la mère, et ensuite tu t’empareras des petits, ainsi que de leur mère au cas où elle reviendrait,19 afin que ce soit bien pour toi et que tu prolonges tes jours.20
Troisième lecture – Chelichi
8 Chaque fois que tu accomplis l’un de Ses commandements, Dieu te récompense en t’offrant l’occasion d’accomplir un commandement semblable. Dans ce cas, puisque tu as fait s’envoler la mère comme un acte de compassion envers autrui tout en faisant quelque chose à ton profit (t’approprier les petits), tu auras l’occasion d’effectuer encore un acte de compassion par un acte que tu réaliseras à ton profit : lorsque tu te construiras une nouvelle maison, tu feras un parapet pour ton toit ; ceci, afin de ne pas entraîner d’effusion de sang dans ta maison en n’empêchant pas, par ce moyen, celui qui tombe du toit de tomber.
Le croisement d’espèces
9 Comme récompense supplémentaire pour avoir accompli le commandement de faire s’envoler la mère, tu seras également béni de vignes et de champs,21 ce qui te conduira à pratiquer les commandements suivants : il t’a déjà été enseigné22 que tu ne dois pas ensemencer ton champ avec un mélange composé de deux ou davantage d’espèces différentes de céréales ou de légumes. En outre, tu n’ensemenceras pas ta vigne en y semant un mélange de deux ou davantage d’espèces de céréales ou de légumes, car autrement la pousse – c’est-à-dire tant le produit de la semence que tu auras semée que le produit de la vigne – deviendra pour toi interdite de ce fait, et par cela même hors de portée.
10 Comme il t’a été enseigné,23 il t’est interdit de croiser ton bétail. À titre de précaution supplémentaire, tu ne dois pas même labourer un champ avec un bœuf et un âne ensemble, ou avec n’importe quelle autre paire d’espèces d’animaux.
11 Comme récompense supplémentaire pour avoir accompli le commandement de faire s’envoler la mère, tu seras béni par le fait de porter de beaux vêtements,24 ce qui te conduira à pratiquer le commandement suivant : comme il t’a été enseigné,25 tu ne porteras pas un mélange pressé, tissé ou torsadé (chaatnez) de laine et de lin ensemble.
12 À titre d’exception à cette règle, ainsi qu’il a été enseigné,26 tu te feras des fils tressés et les pendras comme des franges aux quatre coins de ton vêtement avec lequel tu te couvres. Chacune de ces franges est composée de quatre fils, dont un, s’il a été teint comme il convient, sera en laine ; il est permis de nouer ces cordons même à des vêtements en lin.27 Tout comme pratiquer un bienfait conduit à l’occasion d’en pratiquer d’autres, transgresser un commandement conduit à la tentation d’en transgresser d’autres, comme l’illustrent les lois suivantes :
Calomnier une femme mariée
13 si un homme prend une femme pour épouse, a des relations conjugales avec elle et la prend en haine, ce par quoi il transgresse l’interdiction de haïr son frère juif,28
14 puis l’accuse faussement de conduite impropre et la calomnie, transgressant ainsi le commandement de ne pas calomnier son frère juif,29 et dit aux juges du tribunal en présence de la femme – dans la mesure où un plaignant n’a le droit de présenter son cas au juge que devant l’accusé : “J’ai pris cette femme pour épouse et, quand je l’ai approchée par des relations conjugales, je n’ai pas trouvé chez elle de signe de virginité, et de fait, après m’être renseigné à ce sujet, j’ai rencontré des témoins pouvant attester qu’elle a déjà eu des relations avec un autre homme, après mes fiançailles avec elle, et qu’elle a été avertie au préalable que ces relations sont interdites”,
15 le père de la jeune fille et sa mère, s’ils le peuvent, produiront des preuves de la virginité de la jeune fille, c’est-à-dire des témoins pouvant contredire les propos des témoins du mari, et les conduiront aux anciens de la ville (aux juges), au portail (au tribunal). L’obligation de prouver l’innocence de la jeune fille incombe à ses parents parce qu’ils sont considérés comme coupables d’avoir engendré et élevé un enfant dont la conduite a éveillé la suspicion.30
16 Même si les deux parents se rendent au tribunal, seul le père de la fille dira aux anciens (car on considère comme un affront à la dignité de la mère de l’enjoindre à parler en public au nom de son mari lorsqu’il est lui-même présent) : “J’ai donné ma fille pour épouse à cet homme, et il l’a prise en haine
17 et voici qu’il l’a accusée de conduite impropre, me disant : ‘Je n’ai pas trouvé de signe de la virginité de ta fille.’ Or voici les signes de la virginité de ma fille !” Et les parents déploieront alors leurs preuves, rendant leur affaire aussi immaculée que l’est un drap blanc devant les anciens de la ville. Le tribunal examinera les dépositions des témoins, tant celle du mari que celle des parents de l’épouse, et décidera qui doit être cru.
18 Si le tribunal se prononce en faveur de la femme, les anciens de cette ville prendront l’homme (le mari) et le puniront par la peine du fouet.
19 Ils lui infligeront en outre une amende de cent sicles d’argent, qu’il devra remettre au père de la jeune fille, car il a calomnié une vierge juive et que, comme il a été dit auparavant, les parents ont été largement impliqués dans son accusation. Elle demeurera toujours sa femme ; il ne la renverra pas (autrement dit ne divorcera pas d’elle) tant qu’il vivra, qu’il le veuille ou non.31
20 Si, d’un autre côté, cette affaire était vraie, et qu’en effet l’on n’a pas trouvé pas de signe de la virginité de la jeune fille et que la déposition des témoins du mari a été acceptée ;
21 on conduira la fille dehors, jusqu’à l’entrée de la maison de son père, comme si l’on disait à ses parents : “Voyez quel genre de fille vous avez élevée !” Les témoins devront alors l’exécuter en présence de tous les hommes de sa ville en suivant la procédure habituelle de lapidation :32 tout d’abord ils la pousseront d’une hauteur deux fois plus élevée que sa taille ; si elle ne meurt pas par l’effet de la chute, ils feront tomber une lourde pierre sur sa poitrine ; si cela échoue également, tous la lapideront de pierres. Elle doit mourir parce qu’elle a fait une chose honteuse en Israël, commettant l’adultère contre son fiancé alors qu’elle vivait encore dans la maison de son père. C’est ainsi que tu éradiqueras ce mal de ton sein.
L’adultère
22 Comme il t’a été enseigné, l’adultère est interdit,33 et si un homme est surpris cohabitant avec une femme mariée, et que tous deux avaient été prévenus du caractère interdit de l’acte et vus ensuite en train de l’accomplir, les deux seront jugés par le tribunal et mis à mort par étranglement34 – l’homme qui cohabite avec la femme ainsi que la femme. Mais cela est seulement valable s’ils se sont engagés dans un rapport concret, car ce n’est que de cette manière que les deux parties sont également coupables du crime en raison du plaisir qu’ils ont pris par l’acte. En les exécutant, tu éradiqueras ce mal d’Israël.
23 Cependant, il t’a été aussi enseigné que,35 si la femme adultère est fille d’un prêtre, elle ne sera pas étranglée mais exécutée par le feu. Il existe un autre cas où la punition pour la femme adultère n’est pas l’étranglement : s’il se trouve une fille vierge fiancée36 à un homme et qu’un autre homme la rencontre dans la ville et cohabite avec elle,
24 vous les conduirez tous les deux à la porte (au tribunal) de cette même ville et, s’il s’avère que les deux avaient été prévenus, qu’il existe des témoins du crime et que le tribunal les condamne, ils seront mis à mort par lapidation :37 on les poussera d’une élévation double de celle de leur taille ; s’ils n’en meurent pas, on jettera une lourde pierre sur la poitrine de chacun ; s’ils n’en meurent toujours pas, vous (le peuple) les lapiderez avec des pierres. C’est qu’ils doivent mourir : la jeune fille, parce qu’elle n’a pas crié à l’aide, car, le crime s’étant produit dans la ville, on l’aurait entendue si elle avait appelé au secours, et son silence est dès lors interprété comme un signe de consentement à l’acte ; et l’homme, parce qu’il a abusé de la femme de son voisin.38 En les mettant à mort, tu éradiqueras ce mal de ton sein.
Le viol
25 Mais si c’est dans les champs qu’un homme a rencontré la jeune fiancée, que l’homme lui a fait violence et a cohabité avec elle, alors, si l’on démontre au tribunal que l’agresseur avait été prévenu, qu’il existe des témoins du crime et que le tribunal le condamne, seul l’homme qui a cohabité avec elle sera mis à mort.
26 Dans ce cas, tu ne commettras aucun acte punitif contre la jeune fille. À l’évidence, la jeune fille n’a pas commis d’adultère, une faute méritant la mort, car, comme l’homme qui se dresse contre son prochain et le tue, c’est ainsi que s’est déroulée la chose, 27 car c’est dans les champs qu’il l’a rencontrée : la jeune fiancée a probablement crié, mais il n’y avait personne pour la secourir.
28 Il t’a été enseigné que39 l’homme qui séduit une jeune fille vierge non fiancée doit l’épouser. Pareillement, si un homme rencontre une jeune fille vierge qui n’est pas fiancée et que dans ce cas de figure il ne la séduit pas, mais s’empare d’elle et cohabite avec elle et ils sont découverts, c’est-à-dire vus par des témoins ;
29 alors l’homme qui a cohabité avec elle versera cinquante sicles d’argent au père de la jeune fille et, si elle et son père y consentent, l’épousera ; elle deviendra sa femme parce qu’il lui a fait violence. Il ne peut pas la renvoyer (autrement dit, divorcer d’elle) sans motif tant qu’il vivra.40
Les mariages interdits
23:1 Il t’a été enseigné41 que tu ne dois pas cohabiter avec la femme de ton père, même si elle n’est pas ta mère. Un homme ne peut pas non plus prendre en mariage la femme de son père, le père étant décédé ou ayant divorcé d’elle ; s’il le fait malgré tout, le mariage n’est pas valable au sens juridique. On ne découvrira pas le pan du manteau de son père ; en d’autres termes, il t’est interdit de cohabiter avec la femme de ton oncle décédé, qui attend que ton père (son beau-frère) l’épouse par la voie du lévirat ou l’en affranchisse.
Les restrictions à la conversion et au mariage
2 Un homme juif aux testicules blessés ou dont l’organe reproducteur est sectionné de telle sorte que sa semence reproductrice suinte plutôt que ne sorte avec force, l’empêchant ainsi d’engendrer des enfants de façon naturelle, n’entrera pas dans l’assemblée de l’Éternel en épousant une Juive de naissance. Il peut cependant épouser une femme convertie ou une servante affranchie.42
3 Un mamzer (“bâtard”) est défini comme un homme né d’une union interdite punissable de retranchement (lorsqu’elle a été commise en l’absence de témoins et n’a donc pas pu être traduite en justice),43 à l’exception de l’union avec une femme dans sa période menstruelle (nida).44 Un tel mamzer n’entrera pas dans l’assemblée de l’Éternel par le mariage avec une Juive légitime par sa naissance. Un mamzer peut cependant épouser une autre mamzer ou une convertie.45 Même le descendant de la dixième génération d’un mamzer – en réalité, aucun de ses descendants, à jamais – n’entrera pas dans l’assemblée de l’Éternel.
4 Comme vous le savez, Ammon et Moab étaient les fils mamzer de Lot.46 Ainsi, conformément à la règle mentionnée auparavant, un homme ammonite ou moabite, peu importe s’il se convertit au judaïsme, ne sera pas admis dans l’assemblée de l’Éternel en épousant une Juive de naissance. Même un descendant mâle de la dixième génération des Ammonites ou des Moabites convertis – en fait, aucun de ses descendants mâles – ne sera jamais admis dans l’assemblée de l’Éternel,
5 pour la raison que, en outre, les Ammonites et les Moabites ne vous ont pas reçus avec du pain et de l’eau quand vous étiez en voyage à travers le désert,47 épuisés après votre départ d’Égypte, et que le peuple de Moab a engagé Balaam fils de Béor de Pétor à Aram Naharaïm contre toi pour te maudire48 et, suivant son mauvais conseil, t’a attiré vers la faute à Chitim.49
6 Mais l’Éternel, ton Dieu, n’a pas voulu écouter Balaam, et alors l’Éternel, ton Dieu, a transformé pour toi la malédiction en bénédiction,50 car l’Éternel, ton Dieu, t’aime.
7 Tu ne chercheras pas leur paix et bien tous les jours, à jamais. Bien que tu sois tenu d’accorder l’asile aux esclaves évadés qui viennent dans ton pays,51 il ne t’est pas permis d’agir ainsi envers les esclaves ammonites ou moabites évadés.
Quatrième lecture – Revii
8 Par contre, tu ne dois pas mépriser de la sorte un Édomite en ne lui permettant jamais de se joindre aux tiens par la voie du mariage, même si les Édomites t’ont été hostiles durant ta traversée du désert,52 car, en tant que descendant du frère de Jacob, Esaü,53 il est ton frère. Pareillement, tu ne mépriseras pas de la sorte un Égyptien en ne lui permettant jamais de se marier aux tiens, bien que les Égyptiens aient assassiné tes enfants, parce que tu as été un résident temporaire dans son pays et y as été nourri lorsque sévissait la famine dans ton pays.
9 Aussi, les enfants qui naîtront des Édomites ou des Égyptiens dans la troisième génération après leur conversion pourront être admis dans l’assemblée de l’Éternel en épousant des Juifs de naissance.
10 Bien que tu doives veiller à te comporter correctement en tout temps, lorsque tu sortiras organisé comme un camp militaire pour aller lutter contre tes ennemis, garde-toi de faire quelque chose de mal, car l’ange accusateur poursuit particulièrement les gens lorsqu’ils arrivent dans une situation dangereuse.
La pureté du camp de l’armée
11 Comme tu le sais,54 l’homme ayant eu un écoulement séminal doit rester en dehors des deux camps intérieurs de la formation que tu adoptes quand tu te déplaces,55 jusqu’à ce qu’il se débarrasse de l’impureté rituelle. Dans ton camp militaire, tu veilleras à un degré de pureté rituelle semblable. Ainsi, si dans le camp militaire se trouve parmi les tiens un homme qui soit devenu rituellement impur par suite d’un écoulement séminal diurne ou nocturne, il sortira hors du camp. Il ne rentrera pas dans le camp tant qu’il n’aura pas suivi la procédure prescrite :56
12 au cours de la journée, au plus tard en fin d’après-midi, il s’immergera dans l’eau d’un mikvé, et ensuite, lorsque le soleil se couchera et que sa lumière aura disparu, s’étant ainsi débarrassé de l’impureté rituelle, il pourra rentrer dans le camp.
13 Comme tu garderas les plus hautes normes de pureté rituelle dans ton camp militaire, ainsi tu veilleras à des normes d’hygiène tout aussi convenables. Ainsi, de même que tu auras des latrines à l’extérieur des camps de ta formation de voyage,57 tu auras également un endroit désigné à l’extérieur du camp militaire afin que tu puisses t’y rendre et en faire usage comme latrines.
14 En outre, tu garderas toujours avec toi une pelle en plus de tes armes, et, lorsque tu t’assiéras dehors pour faire tes besoins, tu creuseras la terre avec elle, et tu te retourneras et couvriras tes excréments au lieu de simplement t’en éloigner.
15 Car l’Éternel, ton Dieu, t’accompagne au milieu de ton camp militaire pour te sauver et pour te livrer tes ennemis devant toi. Aussi, ton camp doit rester saint, de sorte qu’Il ne voie rien d’inconvenant en toi et à cause de cela Se détourne de toi et te retire Sa protection.
L’esclavage
16 Ne livre pas un esclave juif à son maître non juif s’il s’est enfui de chez lui et cherche refuge auprès de toi. De même, dans le cas où un serviteur non juif58 fuirait son maître juif vivant hors de la terre d’Israël et chercherait refuge auprès de toi en terre d’Israël, tu ne livreras pas un tel serviteur à son maître s’il cherche refuge auprès de toi. Dans ces deux cas, l’esclave a démontré, en fuyant son maître, qu’il cherche à se libérer de l’influence de son milieu éloigné de la sainteté (que ce soit le maître non juif ou la terre non juive) ; tu ne dois pas donc le ramener à un environnement dont les influences lui sont négatives.
17 Au contraire, il doit être autorisé à résider en ton sein, où qu’il veuille dans l’une de tes villes, où ce soit bon pour lui. Le tribunal enjoindra à son maître juif de l’affranchir, à la suite de quoi l’esclave deviendra un converti au judaïsme ; sa valeur sur le marché des esclaves prendra la forme d’une dette qu’il sera tenu de payer à son ancien maître dès qu’il pourra. Tout comme tu ne dois pas te moquer d’un converti ordinaire quant à son passé,59 tu ne te moqueras pas non plus de cet ancien serviteur, désormais converti, au sujet de son passé.
18 Comme il t’a été enseigné,60 il ne doit pas y avoir de prostituée parmi les filles d’Israël, et il ne doit pas y avoir de prostitué pratiquant des relations homosexuelles parmi les fils d’Israël.
19 Néanmoins, si une personne travaille effectivement comme une prostituée, ou que se trouve une prostituée non juive parmi les tiens, tu n’apporteras pas en offrande un objet ayant été utilisé à titre de gage pour le salaire d’une prostituée. De même, tu n’offriras pas en sacrifice un objet ayant servi comme paiement pour un chien. L’on n’apportera aucun d’eux à la Maison de l’Éternel, ton Dieu (c’est-à-dire au Tabernacle ou au Temple) comme accomplissement d’aucune sorte de vœu de sacrifice, car les deux sont une abomination pour l’Éternel, ton Dieu : le gage de la personne prostituée, parce que c’est le gain de la prostitution ; et le prix d’un chien, du fait que les chiens sont enclins à la violence et provoquent souvent des dommages.61
Les intérêts
20 Comme il t’a été enseigné,62 il t’est interdit de prélever un intérêt sur les prêts. De plus, au moment de rembourser un prêt, tu ne paieras pas d’intérêts à ton frère, qu’il s’agisse d’intérêts sur l’argent, d’intérêts sur la nourriture ou d’intérêts sur tout autre objet sur lequel on prélève normalement des intérêts lorsqu’il est accordé en tant qu’emprunt.
21 Au non-Juif, tu peux cependant payer des intérêts sur un emprunt que tu aurais contracté auprès de lui. Mais à ton frère juif tu ne paieras pas d’intérêts, afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans toutes tes entreprises dans le pays où tu entres pour en prendre possession.
22 Quand tu feras le vœu d’offrir un sacrifice à l’Éternel, ton Dieu, ne tarde pas à l’accomplir en laissant passer trois fêtes de pèlerinage avant de l’offrir, car l’Éternel, ton Dieu, t’en demandera compte, et ce retard sera considéré comme une faute pour toi.
23 D’un autre côté, si tu t’abstiens a priori de faire des vœux de sacrifice, il n’y aura aucune faute pour toi. Veille donc à ne pas prononcer des vœux de sacrifice que tu n’es pas raisonnablement certain de pouvoir accomplir.
24 En plus d’être soumise à une interdiction – celle de ne pas tarder à accomplir un vœu –, cette règle est soumise à un commandement positif : observe et remplis toute obligation sortie de tes lèvres exactement comme tu l’as juré à l’Éternel, ton Dieu. Il en va de même pour le don d’offrande63 que tu auras dit de ta bouche.
Cinquième lecture – ‘Hamichi
Les prérogatives des travailleurs
25 Si tu as été embauché comme moissonneur et qu’à ce titre tu entres dans la vigne de ton voisin pendant la saison des vendanges, tu mangeras des raisins selon ton désir, mais uniquement jusqu’à t’en rassasier ; tu n’en mettras pas dans ton panier pour les consommer plus tard.
26 Pareillement, si tu as été engagé comme moissonneur et qu’à ce titre tu entres dans le champ de céréales sur pied de ton voisin pendant la saison des moissons, tu pourras cueillir des épis de ta main afin d’en manger les grains, mais tu ne porteras pas la faucille sur le grain sur pied de ton voisin pour te l’approprier.
Le divorce
24:1 Si un homme prend une femme pour épouse et a des relations conjugales avec elle, et qu’elle cesse de lui plaire parce qu’il découvre en elle une chose inconvenante d’ordre moral, il lui écrira un acte de divorce et le remettra dans sa main, et la renverra ainsi de sa maison.
2 Si, après être sortie de sa maison, elle devient l’épouse d’un autre homme sans avoir rectifié sa conduite, et que cet homme l’a épousée en dépit de sa persistance à avoir une conduite moralement déplacée,
3 ce dernier mari finira par la prendre en haine, et lui écrira également un acte de divorce qu’il mettra dans sa main, la renvoyant ainsi de sa maison ; autrement, faute d’agir ainsi, ce dernier mari qui l’a prise pour femme mourra à cause d’elle.
4 Dans un tel cas, ou dans celui d’une femme divorcée épousant un second mari qui par la suite divorce d’elle ou meurt, son premier mari, l’ayant renvoyée, ne peut pas la reprendre comme sa femme, car elle est devenue impure pour lui du fait d’avoir eu entre-temps des relations avec un autre homme et que cela est une abomination devant l’Éternel. Aussi, ne viens pas apporter de faute au pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne pour héritage. Mais une femme divorcée a le droit de se remarier avec son mari d’origine si elle n’a pas eu de relations avec un autre homme après avoir divorcé de lui.
Sixième lecture – Chichi
Les exemptions de l’armée
5 Si un homme prend une nouvelle femme, il n’aura pas à partir à l’armée en tant que soldat, et ne sera pas être tenu de faire quoi que ce soit pour l’armée en tant que citoyen, que ce soit approvisionner en eau ou en nourriture, ou réparer des chemins.64 Il sera exempté du service militaire pour pouvoir s’occuper des affaires de sa maison un an durant et réjouir sa femme, qu’il vient d’épouser. De même, quiconque a commencé à vivre dans une nouvelle maison mais n’y a pas encore logé une année durant, et celui qui a commencé à manger les fruits produits par sa vigne dans sa quatrième année après avoir été plantée (ceux-ci étant les premiers fruits autorisés à la consommation) et l’année en question n’est pas arrivée à son terme,65 sont également exemptés de tout service militaire jusqu’à la fin de ces années respectives.
Les garanties
6 Lorsqu’un prêt arrive à échéance et que manquent à l’emprunteur les moyens de le rembourser, le prêteur peut le traduire en justice et exiger un gage en contrepartie du prêt non réglé, mais il ne prendra, à titre de compensation, rien d’essentiel à la vie ou au gagne-pain du débiteur, comme l’est la meule inférieure ou supérieure, parce que ce faisant il prend en fait la vie de son débiteur en garantie, étant donné que le débiteur mourra de faim s’il n’a pas la possibilité de moudre le grain pour cuire son pain.
L’enlèvement
7 Comme il t’a été enseigné,66 si un homme (ou une femme) est trouvé en train d’enlever quelqu’un parmi ses frères, des enfants d’Israël, puis l’asservit et enfin le vend, ce ravisseur sera mis à mort par strangulation par le tribunal, à la condition que le coupable ait été averti avant l’enlèvement, l’asservissement et la vente, et qu’il ait été vu commettant ces trois transgressions. Mais si une de ces conditions n’est pas remplie, le coupable ne sera pas passible de la peine de mort.67 En exécutant le coupable selon la procédure légale, tu éradiqueras le mal de l’enlèvement de ton sein.
La tsaraat
8 Comme il t’a été enseigné,68 certains types de plaies de la peau qui présentent des symptômes secondaires spécifiques sont diagnostiquées comme un état appelé tsaraat, qui rend la personne rituellement impure et, par voie de conséquence, non habilitée à entrer dans le camp.69 En ce qui concerne la plaie de tsaraat, prends soin de ne pas arracher les poils qui constituent ses symptômes ou de retrancher la plaie elle-même. Au contraire, veille à garder scrupuleusement la pratique de ces lois en étudiant les directives de la Torah sur la manière de les observer afin de les appliquer comme il convient. Ce n’est qu’ainsi que tu prendras soin d’agir conformément à tout ce que les prêtres lévites vous enseigneront selon ce que je leur ai ordonné.
9 Mais il vaut mieux sans doute éviter tout simplement la tsaraat en ne pratiquant pas la médisance. Pour cela, il convient de se rappeler ce que l’Éternel, ton Dieu, a fait à ma sœur Miriam lorsque nous étions en chemin à travers le désert après votre départ d’Égypte : elle a prononcé des paroles de médisance contre moi, et Dieu l’a immédiatement affligée de tsaraat.70
Les gages
10 Comme il t’a été enseigné,71 si à la date d’échéance d’un prêt l’emprunteur n’a pas les moyens de le rembourser, le prêteur peut le traduire en justice et exiger un gage contre le prêt non réglé. De même, si tu réclames quelque chose que tu as prêté à ton prochain juif – ce qui peut être autre chose que de l’argent – et qu’il n’est pas à même de te le rendre aussitôt, tu peux lui exiger un bien en gage. Cependant, tu n’entreras pas dans sa maison pour prendre son gage.
11 Au contraire, tu te tiendras à l’extérieur de sa maison, et la personne à qui tu réclames de te rendre le prêt sortira à l’extérieur t’apporter le gage.
12 Et, comme il t’a été enseigné,72 s’il s’agit d’un homme pauvre dont la seule chose qu’il pourrait te donner en gage sont ses vêtements de nuit, tu ne te coucheras pas en dormant avec son gage encore dans ta main.
13 Au contraire, tu lui rendras le gage au coucher du soleil afin qu’il puisse se coucher et dormir dans son vêtement. De même, s’il est question d’un travailleur de nuit qui t’a remis en gage ses vêtements de jour, tu les lui rendras au lever du soleil. Pour ton geste de considération, il te bénira, et, même s’il ne le fait pas, cela te sera compté comme un mérite devant l’Éternel, ton Dieu.
Septième lecture – Chevii
Le salaire de l’employé
14 Comme il t’a été enseigné,73 tu ne tarderas pas à payer tes employés. Si l’employé est pauvre, le paiement tardif fait l’objet d’une interdiction supplémentaire : tu ne retiendras pas le salaire d’un employé pauvre ou indigent, qu’il soit l’un de tes frères, c’est-à-dire un Juif de naissance, ou l’un de tes prosélytes. Cette interdiction porte aussi bien sur son salaire que sur les sommes d’argent que tu lui devrais pour des locations d’outils ou d’animaux lui appartenant afin d’en faire usage dans ton pays. Cette interdiction concerne également l’employé pauvre ou indigent qui soit l’un des étrangers résidant74 dans tes villes.
15 En son jour promis, tu lui donneras son salaire. Si l’on a affaire à un travailleur de nuit – qui doit être payé au lever du soleil –, même s’il n’est pas pauvre,75 tu ne laisseras pas le soleil se coucher sans lui avoir payé son dû. Cette règle est d’autant plus stricte qu’il est nécessiteux, car, étant pauvre, il dépend de sa paie, comme en atteste le fait qu’il risque sa vie pour elle si besoin est. Aussi, paie-le à temps pour qu’il ne crie pas vers l’Éternel contre toi. L’iniquité de cette faute te sera comptée dans tous les cas, mais si l’employé crie vers Dieu, Il Se hâtera de t’administrer une punition corrective.
16 Les pères ne pourront pas être mis à mort par le tribunal en vertu du témoignage de leurs fils, pas plus que les fils ne seront mis à mort en vertu du témoignage de leurs pères – en fait, les parents au premier degré de l’accusé sont tous disqualifiés d’emblée comme témoins légaux. Un adulte peut être mis à mort par le tribunal uniquement pour sa propre transgression, et non pour celle commise par une quelconque autre personne. Il arrive pourtant que des mineurs soient mis à mort par le tribunal céleste à cause des transgressions de leurs parents.
La considération envers les personnes défavorisées
17 Comme il t’a été enseigné,76 tu ne dois pas détourner la justice. En ce qui concerne certaines catégories de plaideurs, l’acte de détourner la justice fait l’objet d’une interdiction supplémentaire : tu ne détourneras pas le jugement d’un prosélyte ou d’un orphelin, car ces personnes sont particulièrement désavantagées sur le plan psychologique, de telle sorte qu’il est plus facile pour toi de faire peu de cas de leur sort. De même, quoique l’on t’ait enseigné qu’il est généralement permis de retenir un gage contre le paiement d’un prêt arrivé à échéance,77 il existe une exception : tu ne prendras pas en gage l’habit d’une veuve, car, quand bien même serait-elle riche, elle souffre d’un désavantage psychologique.
18 Si, par le fait d’obéir à ces règles, tu d’engages en des dépenses ou des pertes, ce n’est pas grave : rappelle-toi que tu étais esclave en Égypte et que l’Éternel, ton Dieu, t’en a libéré à la condition que tu Lui obéisses, même si cela pourrait te sembler dommageable. C’est pour cela que je t’ordonne de faire cette chose, bien qu’elle puisse parfois te causer une perte financière.
19 Comme on te l’a enseigné,78 lors de la moisson de ta récolte, tu en laisseras intentionnellement une partie aux gens défavorisés. De plus, lorsque tu moissonneras ta récolte dans ton champ et que tu oublieras de récolter une partie du grain fauché, une gerbe par exemple, le volume de ce grain ne dépassant pas deux séa [16,5 litres], ou que tu oublieras de moissonner du grain se trouvant dans le champ derrière toi, tu n’y retourneras pas pour le prendre. Il sera laissé là pour le prosélyte, l’orphelin et la veuve afin que l’Éternel, ton Dieu, te bénisse dans tout ce que tu feras. Si Dieu te bénit pour ta bienfaisance involontaire, combien davantage te bénira-t-Il pour ta bienfaisance intentionnelle !
20 De même que, lors de la moisson de ton grain, tu laisseras celui qui aura poussé dans le coin des champs79 et les glanures oubliées aux défavorisés,80 ainsi en feras-tu lors de la moisson de ton oliveraie : quand tu battras ton olivier pour récolter ses olives, tu n’en ôteras pas tout l’éclat en cueillant tous ses fruits, et ne reviendras pas non plus ramasser ceux que tu as oubliés par terre derrière toi ; ce sera laissé là pour le prosélyte, l’orphelin et la veuve.
21 Comme cela t’a été enseigné,81 quand tu vendangeras les raisins de ta vigne, ne glane pas les jeunes raisins qui poussent sur la partie de la plante qui n’est pas suffisamment développée pour que ses raisins soient suspendus à des vraies tiges ou à des rameaux, et ne retourne pas ramasser ce que tu as oublié derrière toi ;82 ce sera laissé là pour le prosélyte, l’orphelin et la veuve.
22 Ici également, si tu subis des pertes financières du fait de ces règles, cela n’a pas d’importance : rappelle-toi que tu étais esclave en Égypte et que l’Éternel t’en a libéré à la condition que tu Lui obéisses, même si cela semble présenter des désavantages. C’est pour cela que je t’ordonne de faire cette chose, bien qu’elle puisse parfois te causer une perte économique.
Le règlement des différends
25:1 Si une dispute amicale s’élève entre des individus et qu’ils la portent devant un tribunal, ce dernier peut proposer un compromis ou bien rendre un jugement définitif ; dans les deux cas, en l’absence d’animosité déclarée entre les parties, le différend se conclura à l’amiable. Mais s’il y a une querelle hostile entre des individus de telle sorte qu’ils ne sont pas enclins à un compromis, ils iront au tribunal pour obtenir un jugement définitif et on les jugera, même si on sait que le verdict rendu résoudra uniquement cette affaire sans pour autant mettre un terme à leur querelle, et même si les deux parties sont probablement coupables d’exagération dans leurs requêtes et qu’à cet égard aucune des deux n’est totalement innocente ou coupable ; quoi qu’il en soit, on devra régler cette affaire spécifique puisqu’il a été demandé de la juger, et acquitter la partie innocente et condamner la partie coupable.83
La flagellation
2 Comme il t’a été enseigné, la peine de la flagellation est le châtiment correctif en vigueur pour la transgression d’une interdiction dont l’effet ne saurait être contrecarré par l’exécution d’un commandement positif corrélatif. Voici comment le tribunal administrera cette punition : si, à la suite d’une action en justice, le coupable s’est vu infliger la flagellation, le juge le fera s’incliner – le coupable ne se tiendra pas droit ou assis –, et l’officier du tribunal le fouettera en lui administrant un tiers des coups de fouet devant lui, autrement dit sur sa poitrine, et deux tiers sur son dos, comme il convient à son crime. La quantité maximale de coups de fouet
3 que l’officier lui administrera sera, soit un de moins que quarante, soit le nombre que l’on déterminera comme supportable par lui, le moindre des deux.84 L’officier ne dépassera pas ces trente-neuf coups de fouet prescrits, car autrement, ne serait-ce que d’un coup de plus, il lui donnera ce qui serait considéré comme une flagellation beaucoup plus sévère que ces trente-neuf coups prescrits, puisque le fait de frapper quelqu’un (sans que la Torah l’exige expressément) constitue un acte interdit et que, si l’officier administrait des coups de fouet supplémentaires, ton frère serait avili à tes yeux. En outre, une fois qu’elle aura reçu son châtiment, tu ne considéreras plus cette personne comme un criminel, mais à nouveau comme ton frère, lui accordant tout le respect dû à ton prochain.
4 Tu ne muselleras pas un bœuf lorsqu’il foule le grain pour l’empêcher d’en manger, ou empêcher tout autre animal travaillant avec de la nourriture d’en consommer pendant qu’il travaille.
5 Comme il t’a été enseigné,85 il est interdit d’épouser son beau-frère ou sa belle-sœur. Il existe cependant une exception à cette loi. Si des frères, par voie paternelle ou entièrement, “demeurent” ensemble, autrement dit, tous deux sont vivants en même temps (par opposition au cas où le cadet serait né après le décès de l’aîné), et que l’un d’eux meurt sans laisser de fils, fille, petit-fils ou petite-fille, ni de son épouse ni d’aucune autre femme juive,86 la femme du défunt ne sera pas automatiquement libre de se marier à l’extérieur à un étranger, soit quelqu’un d’autre que son beau-frère. Idéalement, le frère de son mari cohabitera avec elle, la prenant ainsi pour épouse et l’épousant en lévirat.
Le lévirat
6 Le devoir premier d’épouser la femme du défunt tombe sur le frère aîné ; si celui-ci préfère s’en abstenir, on proposera alors à l’un des autres frères de le faire.87 L’obligation incombant à l’un des frères d’épouser la belle-sœur veuve est seulement valable si elle peut concevoir des enfants et que son mari décédé était également apte à engendrer. Le frère qui l’épousera succédera, sur le plan de son patrimoine, au nom de son frère décédé. En gérant son patrimoine, le nom de son frère ne sera pas effacé d’Israël, car l’on s’en souviendra toujours comme lui ayant appartenu.
7 Si, pour une raison légitime, l’homme ne désire pas prendre la femme de son défunt frère pour épouse, ainsi qu’aucun autre de ses frères, la femme du frère défunt montera à la porte, autrement dit au tribunal, et aux anciens, soit aux juges, et leur dira : “Le frère de mon mari refuse de perpétuer le nom de son frère en Israël. Il ne veut pas m’épouser.”
8 Les anciens de sa ville convoqueront le frère aîné et lui parleront, et il se lèvera et dira : “Je ne désire pas la prendre pour épouse.”
9 La femme de son frère s’approchera alors de lui aux yeux des anciens et lui enlèvera la chaussure de son pied. Elle crachera par terre devant lui et répondra à son refus de l’épouser, et dira : “Ainsi sera fait à l’homme qui ne construira pas la maison de son frère !” Les déclarations du frère et de la veuve seront prononcées en hébreu.
10 Le nom du frère accomplissant cette cérémonie d’affranchissement sera alors prononcé une fois dans la communauté d’Israël, représentée par ceux qui assistent à la cérémonie : “Voici la maison de celui dont la chaussure a été retirée.” Tous diront à l’unisson, en hébreu : “Voici celui dont la chaussure a été retirée !” La cérémonie terminée, la belle-sœur veuve aura le droit de se remarier en dehors de la famille.
La compensation pour la gêne
11 Comme il t’a été enseigné,88 lorsque quelqu’un inflige des lésions corporelles à une autre personne, l’auteur des lésions devra indemniser la victime pour les dommages, la douleur, les frais médicaux et/ou la perte de travail résultant de l’infirmité. L’auteur du dommage indemnisera en outre la victime pour toute gêne résultant du préjudice. Par exemple, si des (deux) hommes, un homme et son frère juif, se disputent et que, au lieu d’essayer de résoudre leur querelle pacifiquement comme il convient,89 ils laissent grandir leurs mauvais sentiments et leur querelle dégénère par des coups, et la femme de l’homme agressé s’approche pour sauver son mari de son agresseur et tend la main et saisit ses parties intimes, autrement dit ses testicules, afin d’arrêter les coups qu’il assène à son mari ;
12 toi, en la personne du tribunal, tu lui couperas symboliquement la main, autrement dit, feras payer à la femme la somme d’argent qu’un individu de la condition sociale de l’agresseur serait normalement prêt à accepter à titre de compensation pour avoir subi la honte ainsi infligée par une personne de la condition sociale de la femme. Ne la prends pas en pitié en réduisant ou en annulant son amende à moins que ne soit démontré le fait qu’elle n’aurait pas pu sauver son mari autrement.90
L’honnêteté dans les affaires
13 Comme il t’a été enseigné,91 tu ne dois pas faire des affaires en utilisant des faux poids et des fausses mesures. Qui plus est, tu n’es même pas autorisé à posséder de tels poids et mesures, et tu ne garderas alors pas deux poids différents dans ta poche prétendant qu’ils se valent : un poids lourd avec lequel tu pourrais tromper dans tes achats et un léger pour tricher dans tes ventes.
14 De même, tu ne garderas pas deux mesures d’epha différentes dans ta maison : une grande pour l’achat et une petite pour la vente.
15 Au contraire, tu ne posséderas que des poids complets et corrects, et une seule mesure d’epha complète et correcte. Abstiens-toi de posséder de faux poids et mesures afin que tes jours se prolongent sur la terre que te donne l’Éternel, ton Dieu. Le cas échéant, Dieu incitera tes ennemis à t’attaquer, menaçant la continuité de ta possession du pays.92
16 Abstiens-toi en outre de posséder de faux poids et mesures afin que Dieu fasse en sorte que tu prospères. Car quiconque commet ces mauvaises choses, quiconque commet cette injustice est une abomination pour l’Éternel, ton Dieu, et Il sapera les efforts de cette personne pour se procurer sa subsistance.
MAFTIR
Le souvenir d’Amalek
17 Il t’a été enseigné93 que Dieu effacera le souvenir du peuple d’Amalek. Tu feras également ta part afin d’effacer tout ce qui pourrait amener quelqu’un à penser à Amalek. Aussi, tu dois te souvenir de ce que le peuple d’Amalek t’a fait quand tu voyageais dans le désert après votre sortie d’Égypte, et te rappeler de prendre les mesures nécessaires pour effacer toute trace de lui.
18 Rappelle-toi surtout comment, en route, Amalek a attaqué par surprise ceux qui, autour de toi, avaient fauté et été expulsés des Nuées de Gloire protectrices, et comment Amalek a retranché tous ces hommes qui, affaiblis par la faute, se trouvaient hors des Nuées, à tes arrières.94 Amalek a fait tout cela après que tu étais faible par la soif à Refidim,95 épuisé à cause du voyage, et il n’a pas craint la punition de Dieu lorsqu’il t’a attaqué. Étant le premier à t’attaquer, Amalek a affaibli la crainte de tous les autres peuples à ton égard.
19 Aussi, pour restaurer ta valeur aux yeux du monde,96 lorsque l’Éternel, ton Dieu, t’aura accordé du répit face à tous tes ennemis tout autour dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en possession comme un héritage que tu pourras léguer à tes descendants, tu devras effacer le souvenir d’Amalek de dessous le ciel. Anéantis jusqu’au dernier des Amalécites – hommes, femmes, enfants –, de même que tout animal qu’ils posséderaient, afin que personne ne puisse s’y référer comme ayant autrefois appartenu à ce peuple. N’oublie pas de le faire. Puisque tu es tenu de supprimer tout ce qui pourrait amener les gens à se rappeler d’Amalek d’une manière concrète, tu es autorisé – et même obligé – de te souvenir de lui de façon abstraite pour l’accomplir. »97
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