Le dernier tiers du livre de Isaïe (ch. 40–66), d’où est extraite cette haftara, est consacré à la délivrance et à la consolation consécutive à la destruction des Temples. La haftara est lue avec la paracha de Tetsé, mais aussi avec celle de Noa’h.
C’est la cinquième des « sept haftara de consolation » pour la destruction des premier et deuxième Temples, lesquelles sont lues entre Ticha beAv et Roch HaChana.
Introduction
Dans une image prophétique habituelle pour illustrer l’exil et la délivrance, D.ieu est dépeint en termes de mari cosmique ; le peuple juif, comme l’épouse divorcée ou abandonnée ; et les nations conquérantes, comme l’épouse temporaire de D.ieu. D.ieu a dû abandonner Sa vraie femme en raison de sa mauvaise conduite, mais elle sera bientôt réintégrée au foyer et donnera naissance à nombre d’enfants. La « femme de remplacement » pendant l’exil final est Édom, le précurseur de Rome, dont la civilisation, la culture et le système juridique demeurent toujours le fondement de la société occidentale, alors même que l’Empire romain a cessé d’exister depuis bien longtemps.1
La Haftara
54:1 D.ieu enjoint à Isaïe de transmettre à la ville de Jérusalem les propos qu’Il lui adressera à l’occasion du rachat du peuple juif lors de son exil final : « Chante, stérile Jérusalem, toi qui te sens comme n’ayant jamais enfanté. Fais éclater un chant de louange et exulte, toi qui te sens comme n’ayant jamais accouché. Car Je t’assure que les enfants de la “femme” délaissée, le peuple juif, seront plus nombreux que les enfants d’Édom, la “femme” mariée. Ainsi parle l’Éternel. 2 Élargis l’emplacement de ta tente et fais déployer les tentures de tes logis. N’y épargne rien : allonge les cordes d’ancrage de ta tente, et fixe solidement tes piquets. 3 Car à droite comme à gauche tu déborderas, jusqu’à ce que tes descendants dépossèdent les nations et peuplent les villes désolées. » 4 Isaïe s’adressa alors directement au peuple juif : « Ne crains rien, car tu ne seras jamais humiliée. Ne sois pas confuse, car tu ne subiras plus d’outrage. Car tu oublieras la honte de ta jeunesse et ne te souviendras plus du déshonneur de ton “veuvage” temporaire. 5 Car D.ieu, ton créateur, est ton véritable époux ; l’Éternel des armées est Son nom. Ton libérateur est le Saint d’Israël ; Il sera appelé le D.ieu de toute la terre. 6 Car l’Éternel t’a rappelée, toi qui étais comme une femme abandonnée et au cœur affligé par le courroux de son mari. La compagne de la jeunesse peut-elle être délaissée ? dit ton D.ieu. Certes, non ! Quoique Je t’aie envoyé en exil, Je ne t’ai jamais rejetée. 7 Un court instant, pour ainsi dire, Je t’ai délaissée, et Je te recueillerai avec une immense compassion. 8 Dans une furtive colère, Je t’ai dérobé Ma face pour un instant ; cependant, Je te manifesterai de la compassion par une bonté sans bornes. Ainsi parle ton libérateur, l’Éternel. 9 Car Je considère cette promesse comme la promesse que J’ai faite à propos des eaux du déluge de Noé : ainsi que J’ai promis que les eaux de Noé ne submergeraient plus jamais la terre, de même J’ai promis de ne jamais plus M’irriter contre toi et de ne jamais plus te réprimander. 10 Car, même si les montagnes venaient à chanceler et les collines à vaciller, autrement dit, si jamais le mérite des patriarches et des matriarches venait à s’épuiser, Ma bonté ne s’éloignera pas de toi, et Mon alliance de paix ne vacillera jamais. Ainsi parle l’Éternel, qui a de la compassion pour toi. »
La haftara se termine ici à moins que le Chabbat de la paracha de Tetsé tombe le 14 Eloul,2 auquel cas la coutume indique de conclure par la haftara de Réeh.
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