Première lecture – Richone
Le rite de la vache rousse
19:1 À la suite de la rébellion de Kora’h, le peuple demeura à Ritma durant dix-neuf ans, puis erra dans le désert dix-neuf années supplémentaires,1 en dix-huit étapes.2 Tout au long de ces trente-huit ans, Dieu ne promulgua aucune loi. L’événement historique suivant qu’enregistre la Torah est la mort de Miriam, survenue à la fin de cette période. Mais la Torah insère au préalable les lois de la purification rituelle concernant l’impureté provoquée par le contact avec un cadavre. Dieu avait enseigné ces lois le 1er Nissan 2449 ; cependant, elles sont insérées ici pour les lier conceptuellement à la mort de Miriam, nous enseignant ainsi que la mort des justes purifie les vivants au même titre que ces rites.3 L’Éternel parla à Moïse, lui demandant de transmettre ses paroles à Aharon,4 et dit :
2 « Voici le décret primordial de la Torah que l’Éternel t’ordonne de communiquer au peuple. C’est une règle dénuée pour l’être humain de toute justification rationnelle ; ne t’attends donc pas à ce qu’elle ait un sens pour qui que ce soit. Parle aux enfants d’Israël et fais qu’ils prennent pour toi, Moïse, une vache à la peau entièrement rousse, sans défaut, et sur laquelle on n’aura jamais mis de joug.
3 On la remettra à Éléazar, le grand prêtre auxiliaire ; il la conduira hors du camp des enfants d’Israël, et un non-prêtre la sacrifiera en sa présence.
4 Le prêtre Éléazar prendra de son sang avec son doigt et, debout à l’est du camp, face aux entrées de la Tente de la Rencontre et de la cour, en fera sept aspersions vers l’avant de la Tente de la Rencontre.
5 Quelqu’un brûlera alors la vache en sa présence ; il brûlera sa peau, sa chair et son sang, ainsi que sa fiente.
6 Le prêtre prendra un morceau de bois de cèdre, quelques branches d’hysope et de la laine teinte en écarlate à l’extrait du ver [tolaat] approprié, et les jettera sur le feu où la vache est consumée.
Le rite entraîne l’impureté
7 En effectuant ce rite, le prêtre devient impur. Aussi, afin de pouvoir rentrer dans l’enceinte du Tabernacle (c’est-à-dire la cour et la Tente de la Rencontre), il doit tremper ses vêtements et immerger toute sa chair dans de l’eau purifiante – dans un mikvé ou une source d’eau naturelle convenable –, et seulement par la suite, après le crépuscule, il pourra entrer dans la cour, soit le camp de la Présence Divine, car même après son immersion le prêtre et ses vêtements resteront impurs jusqu’au soir.
8 Celui qui la brûle devient également impur. Il doit alors tremper ses vêtements dans de l’eau purifiante et immerger son corps dans de l’eau purifiante, et après son immersion lui et ses vêtements resteront impurs jusqu’au soir.
9 Un homme non impur rituellement recueillera les cendres de la vache et en placera un tiers dans une jarre hors du camp des enfants d’Israël, dans un endroit non impur. Les prêtres utiliseront une partie de ces cendres pour se purifier avant de préparer les cendres d’autres vaches rousses lorsqu’il sera nécessaire. Un autre tiers sera placé dans une jarre à l’extérieur de la cour ; les prêtres s’en serviront pour purifier d’autres personnes. Le dernier tiers sera placé dans une autre jarre à l’extérieur de la cour, non pas pour en faire usage, mais pour les garder en dépôt pour l’assemblée des enfants d’Israël à titre de rappel des cendres qui sont mêlées à l’eau d’aspersion pour la purification, comme on l’expliquera bientôt. Ces cendres ne peuvent être utilisées que pour ce rite de purification.
10 Celui qui recueille les cendres de la vache devient également impur ; aussi, il doit s’immerger lui-même et immerger ses vêtements dans l’eau purifiante, et après son immersion lui et ses vêtements resteront impurs jusqu’au soir. La règle suivante sera un décret éternel pour les enfants d’Israël et pour le converti résidant parmi eux :
L’impureté par contact avec un cadavre
11 quiconque touche le cadavre d’un être humain, une partie d’un tel cadavre d’un volume minimal d’une olive [28,7 ml]5 ou d’un reviit [86 ml] de son sang,6 sera impur pour sept jours au moins.
12 Il peut commencer à compter ces jours depuis le moment où il a cessé d’être en contact avec le cadavre ou tout autre jour ultérieur. Le troisième et le septième jour de son compte, il doit se purifier par aspersion avec un mélange à base de cendres de la vache rousse, comme il sera décrit par la suite. Le septième jour, après avoir été aspergé, il s’immergera et attendra jusqu’au crépuscule,7 et il sera alors libéré de cette impureté. Mais s’il n’en est pas aspergé le troisième et le septième jour, il ne se sera pas libéré de l’impureté.
13 Quiconque touche le cadavre ou une partie (de la mesure établie) du corps d’un être humain qui est mort, ou touche une quantité également établie de son sang et ne se purifie pas en utilisant les cendres rituelles, puis entre dans l’enceinte du Tabernacle, aura rendu impur le Tabernacle de l’Éternel, même s’il s’était immergé dans un mikvé. Cette âme sera retranchée d’Israël : il mourra avant son heure et sans laisser d’enfant.8 L’eau d’aspersion n’ayant pas été aspergée sur lui, il reste impur ; son impureté demeure sur lui en dépit de son immersion.
14 Voici la loi : si une personne meurt dans une tente, quiconque y entre, ainsi que tout ce qui se trouve dans la tente pendant que le cadavre (ou les quantités établies du corps ou de son sang) s’y trouvent encore, seront impurs pour au moins sept jours.
15 Tout récipient en argile ouvert dans la tente n’ayant pas de couvercle scellé sera devenu impur, mais un récipient en argile correctement scellé ne le sera pas. Les récipients en métal deviennent impurs, qu’ils soient fermés ou non. Ceux façonnés en pierre ne contractent pas d’impureté.
16 Par contre, dans un champ ouvert ou toute autre zone dépourvue de clôture, la seule présence du cadavre ne rend pas impur l’individu ; seulement quiconque touche une personne tuée par le glaive, tout autre cadavre, les quantités établies du corps ou de son sang, un os d’homme, une tombe, ou même le dessus ou les flancs d’un cercueil, sera impur pour une période non inférieure à sept jours.
17 Voici comment préparer la solution à asperger sur la personne rituellement impure : un homme non impur rituellement doit prendre pour cette personne impure une partie des cendres de la vache brûlée servant à la purification, les mettre dans un récipient contenant de l’eau de source et les mélanger avec l’eau de source dans ce récipient.9
Deuxième lecture – Cheni
18 Un homme rituellement non impur prendra de l’hysope, le trempera dans l’eau dans laquelle viennent d’être mélangées les cendres de la vache rousse, et en aspergera la tente, tous les objets, les personnes qui s’y trouvaient, et quiconque aurait touché l’os de la personne morte, la personne tuée elle-même ou le cadavre de quelqu’un mort autrement, ou la tombe.
19 L’homme rituellement non impur en aspergera la personne impure le troisième et le septième jour de son compte, et ainsi il finira de la purifier par ces rites le septième jour. La personne en phase de purification doit ensuite tremper ses vêtements et s’immerger dans l’eau de purification, et alors elle sera rituellement sans défaut le soir.
20 Il a été dit auparavant10 que celui qui entre dans le Tabernacle tout en étant rituellement impur le profane. Il en va de même du Temple : si quelqu’un devient impur et ne se purifie pas avant d’entrer dans le Temple, son âme sera retranchée de l’assemblée – il mourra avant son heure et sans laisser d’enfant –, car il a profané le Sanctuaire de l’Éternel. L’eau d’aspersion n’ayant pas été aspergée sur lui, il est toujours impur.
21 Ce sera pour eux comme un décret perpétuel : quiconque porte l’eau d’aspersion – mais seulement s’il en porte une quantité suffisant à asperger – devient impur, et doit donc s’immerger lui-même et immerger ses vêtements ; il deviendra pur après le crépuscule. Quant à celui qui touche simplement l’eau d’aspersion, il devient également impur ; ainsi, il devra s’immerger, et restera impur jusqu’au soir,11 mais ses vêtements ne seront pas devenus impurs et n’ont donc pas besoin d’être immergés.
22 Tout ce que la personne devenue impure par contact avec un cadavre touchera deviendra impur, et quiconque touche une telle personne deviendra impur, mais seulement jusqu’au soir, car, en touchant la personne qui est entrée en contact avec un cadavre, il a contracté un type d’impureté dérivé. »
La mort de Miriam et ses suites
20:1 La Torah reprend à présent le récit historique. Ce ne fut qu’à la mort de tous ceux qui avaient participé à la faute du veau d’Or qu’il fut possible de reprendre le voyage vers la terre d’Israël. La première station sur cette étape de leur voyage, la dix-huitième depuis leur départ de Ritma, fut la ville de Kadech, située à la lisière d’Édom. Toute l’assemblée des enfants d’Israël destinés à entrer en terre d’Israël arriva au désert de Tsin le premier jour de Nissan, le premier mois, en l’an 2487, et le peuple demeura à Kadech. Le 10 Nissan,12 Miriam y mourut de la mort douce qui sera décrite plus loin13 comme « le baiser de Dieu », et y fut enterrée.
2 À présent que Miriam n’était plus de ce monde, le puits qui par son mérite avait accompagné le peuple dans ses voyages s’épuisa. L’assemblée n’avait pas d’eau ; alors, tous à l’exception de la tribu de Lévi14 se rassemblèrent contre Moïse et Aharon.
3 Le peuple se querella avec Moïse et dit : « Si seulement nous étions morts par la peste, tout comme nos frères périrent dans la rébellion de Kora’h15 lorsqu’ils fautèrent devant l’Éternel, la mort par soif étant plus douloureuse encore !
4 Pourquoi avez-vous conduit l’assemblée de l’Éternel dans ce désert pour que nous et notre bétail y mourions ?
5 Pourquoi nous avez-vous fait sortir d’Égypte pour nous amener dans ce mauvais pays ? Ce n’est pas une terre où l’on peut planter des graines ni un endroit de figuiers, de vignes ou de grenadiers ; et il n’y a pas d’eau à boire ! »
6 Moïse et Aharon s’écartèrent de l’assemblée dans la direction de la cour, hors de l’entrée de la Tente de la Rencontre, et ils tombèrent sur leurs faces et prièrent Dieu de fournir de l’eau au peuple. La gloire de l’Éternel leur apparut comme auparavant, dans la nuée.
Troisième lecture – Chelichi
7 L’Éternel parla à Moïse, disant :
8 « Prends le bâton d’Aharon de devant l’Arche,16 réunis l’assemblée, toi et ton frère Aharon, et parlez, en leur présence, au rocher qui vous a fourni de l’eau jusqu’à présent afin qu’il offre son eau par votre mérite. Tu feras ainsi couler pour eux de l’eau du rocher et tu désaltéreras l’assemblée et leur bétail. »
9 Moïse prit le bâton de devant l’Éternel, comme Il lui avait ordonné.
Le rocher fournit de l’eau
10 Moïse et Aharon rassemblèrent miraculeusement toute l’assemblée dans l’espace minuscule qui s’étendait devant le rocher, mais le rocher dont l’eau avait jailli auparavant avait roulé et s’était confondu parmi les autres après s’être tari, de sorte que Moïse n’eut pas le moyen de le reconnaître. Le peuple lui dit alors : « Quelle différence cela fait-il de savoir de quel rocher puiser de l’eau pour nous ? » En pointant un au hasard, Moïse leur dit, avec colère17 : « Écoutez, vous les sots et rebelles, c’est vous qui nous direz à Aharon et à moi quoi faire ? Croyez-vous que nous puissions faire sortir pour vous de l’eau de ce rocher ou de n’importe quel autre sans que Dieu nous l’ait indiqué ? »
11 Moïse et Aharon se mirent alors à chercher le rocher d’origine. Prenant à tort un autre rocher pour le premier, ils lui parlèrent et, bien entendu, rien n’arriva. Ils se dirent : « Il se peut qu’on doive le frapper, tout comme il nous a été dit de frapper le rocher original lorsqu’il fit jaillir de l’eau pour la première fois. »18 Moïse leva la main et, par un acte de Providence divine, frappa le rocher original de son bâton. Il le frappa deux fois, car, étant donné que Dieu lui avait ordonné de parler au rocher et non pas de le frapper, celui-ci n’était pas préparé pour ce type d’approche, et livra tout d’abord à peine un filet d’eau. Il le frappa une seconde fois, et ensuite il en sortit de l’eau en abondance, et l’assemblée et leur bétail burent. La source d’eau fut ainsi restituée au peuple. Elle continua à fournir de l’eau jusqu’à la mort de Moïse.19
12 L’Éternel dit à Moïse et Aharon : « Si vous aviez tenté de parler aux rochers, confiant que Je vous mènerais au bon, Je l’aurais fait. Alors le rocher aurait donné de l’eau et le peuple aurait appris à Me vénérer, car tous se seraient dit : “Si ce rocher muet, sourd et qui se suffit à lui-même obéit à la volonté de Dieu, à plus forte raison nous-mêmes, qui pouvons comprendre pourquoi Lui obéir et qui avons besoin de Son aide !” Cela aurait évité toute nouvelle tentative de rébellion de leur part.20 Mais puisque vous n’avez pas eu assez de foi en Moi pour Me sanctifier aux yeux des enfants d’Israël, Je dois leur apprendre à Me témoigner du respect en vous punissant de n’avoir pas suivi Mes ordres. Ils apprendront ainsi que les rébellions contre Moi ont leurs conséquences. Aussi, Je jure21 que vous n’amènerez pas cette assemblée dans le pays que Je leur ai donné. Il est vrai que jadis Je vous avais dit que vous ne conduiriez pas le peuple dans le pays,22 mais vous auriez pourtant été capables de modifier Mon décret par la prière. À présent, cela n’est plus possible. »
13 Cette eau, qui mena à la mort de Moïse dans le désert, est l’eau que virent les astrologues de Pharaon lorsqu’ils annoncèrent que le libérateur des enfants d’Israël trouverait sa fin par son intermédiaire.23 Elle devint connue comme « l’eau de la querelle » [mei meriva] parce qu’elle fut tirée du rocher après que les enfants d’Israël se prirent de querelle contre l’Éternel. Il fut sanctifié à travers cette eau par le châtiment qu’Il infligea à Moïse et Aharon pour avoir désobéi à Ses ordres concernant la façon de faire sortir l’eau du rocher.
Quatrième lecture – Revii
La confrontation avec Édom
14 L’épisode de l’eau passé, les Juifs furent en mesure de reprendre leur voyage vers la terre d’Israël. Comme ils se trouvaient à la frontière d’Édom et qu’ils n’avaient plus le droit de conquérir le pays,24 il leur fallait le contourner ou bien négocier afin d’obtenir la permission de le traverser. Dieu indiqua à Moïse de tenter d’abord l’option la plus directe, et il envoya donc des messagers depuis Kadech au roi d’Édom. Il envoya ces messagers en son nom afin de pousser les Édomites à lui obéir, étant donné qu’à l’époque il était reconnu dans le monde entier comme l’émissaire personnel de Dieu.25 Il dit aux messagers : « Ainsi disent les descendants d’Israël, c’est-à-dire Jacob, le frère de ton ancêtre Ésaü : en tant que frère de Jacob, Ésaü aurait dû partager la responsabilité d’accomplir le décret de Dieu établissant que les descendants d’Abraham devraient vivre en exil en tant qu’étrangers comme une condition pour hériter de la terre d’Israël.26 Mais il décida, au contraire, de fonder son foyer dans un autre pays afin d’être quitte de cette obligation.27 En conséquence, c’est nous qui avons eu à remplir cette condition. Et tu sais toutes les épreuves qui se sont abattues sur nous pour ce motif :
15 nos pères sont descendus en Égypte et nous y avons résidé longtemps. Et les Égyptiens nous ont maltraités, nous ainsi que nos ancêtres, car dans la tombe les patriarches ressentent la souffrance de leurs descendants.
16 Nous avons imploré l’Éternel, car Isaac avait béni notre ancêtre Jacob pour que soient exaucées les prières de sa descendance,28 et Il a entendu notre voix. Dieu a envoyé un émissaire, Moïse, et par voie d’un miracle il nous a fait sortir d’Égypte. Tu vois bien que Dieu a répondu à nos prières, de sorte que tu suivrais un mauvais conseil si tu essayais de nous porter dommage. À présent nous sommes à Kadech, une ville au bord de ta frontière.
17 Puisque tu n’aurais nulle raison de t’opposer à notre plan de prendre possession de la terre d’Israël, et qu’en outre tu es obligé envers nous par cela même que nous avons rempli l’obligation qui était la tienne d’endurer l’exil, laisse-nous traverser ton territoire. Nous ne passerons pas à travers des champs ou des vignobles, et nous ne boirons pas d’eau du puits qui nous accompagne dans nos voyages et qui est la source qui nous désaltère en permanence. Au lieu de cela, comme il convient à de bons hôtes, nous t’achèterons de la nourriture et des boissons afin que tu puisses tirer un bénéfice commercial de notre passage. Nous marcherons le long de la voie principale, la voie royale, et nous musèlerons nos bêtes pour ne pas leur permettre de tourner à droite ou à gauche paître dans tes champs jusqu’à ce que nous ayons traversé ton territoire. »
Édom leur refuse le passage
18 Le roi d’Édom lui répondit : « Tu ne passeras pas par mon pays, sinon je sortirai à ta rencontre par l’épée ! Tout comme tu t’enorgueillis de la bénédiction qu’Isaac accorda à ton ancêtre Jacob, je m’enorgueillis de celle qu’il donna à mon ancêtre Ésaü : vivre par l’épée. »29
19 Pensant que la raison pour laquelle les Édomites leur refusaient le passage était que Moïse avait envoyé des émissaires en son propre nom et qu’à leur avis Moïse n’était pas en mesure d’assumer la responsabilité des actions du peuple entier, les enfants d’Israël envoyèrent au roi d’Édom des émissaires supplémentaires.30 Ils lui dirent : « Nous resterons sur le chemin, et si nous ou notre bétail buvons de votre eau, nous en paierons le prix. Il n’y a vraiment rien à craindre ; nous passerons à pied. »
20 Mais le roi d’Édom dit : « Vous ne passerez pas ! », et Édom sortit à leur rencontre avec une grande force, comptant sur la main puissante qu’Isaac avait reconnue comme l’avantage d’Esaü.31
21 Et Édom refusa à Israël de traverser son territoire, quoique ses sujets vendirent bien de la nourriture aux Hébreux.32 Ainsi, parce que Dieu avait ordonné à Moïse de ne pas livrer bataille contre Édom, Israël s’éloigna de lui.
Cinquième lecture – ‘Hamichi
22 Ils partirent de Kadech, et toute l’assemblée des enfants d’Israël destinés à entrer en terre d’Israël arriva au mont Hor [Hor HaHar, « le mont du Mont »], ainsi nommé parce qu’il s’agissait d’un petit sommet juché sur un sommet plus grand, le 1er Mena’hem Av 2487.33
La mort d’Aharon
23 L’Éternel parla à Moïse et à Aharon au mont Hor, à la frontière méridionale d’Édom, disant :
24 « Vous vous êtes fourvoyés en encourageant le peuple à confraterniser avec les Édomites en acceptant qu’ils leur achètent des vivres et de l’eau. Vous auriez dû vous aviser que cela exposerait le peuple à l’influence malsaine de sa culture dépravée.34 Aussi, pour racheter cette erreur, à présent Aharon mourra et rejoindra les ancêtres de son peuple. En tout état de cause, il devait mourir bientôt, car il n’entrera pas dans le pays que J’ai donné aux enfants d’Israël et où ils entreront sous peu parce que vous avez tous les deux désobéi à Ma parole à Kadech lors de l’affaire de “l’eau de la querelle”.35
25 Moïse, console Aharon en lui disant qu’il mourra en voyant son fils Éléazar hériter de sa dignité, tandis que ton fils n’héritera pas de la tienne. Aharon et Éléazar, fais-les monter jusqu’à une des grottes du mont Hor.
26 Vous trouverez là un lit avec une bougie allumée à côté. Entrez dans la grotte ; puis revêts Aharon des vêtements de la grande prêtrise, dépouille Aharon de ces vêtements, et habilles-en son fils Éléazar. Aharon verra ainsi sa dignité de grand prêtre transférée à son fils. Ensuite tu diras à Aharon d’entrer dans le lit, d’étendre les mains et les pieds,36 et de fermer la bouche et les yeux. Alors Aharon sera réuni à ses ancêtres et y mourra. » Ce type de mort sereine est appelé « mort par le baiser de Dieu ».
27 Le cœur serré, Moïse fit exactement comme l’Éternel lui avait ordonné. Ils gravirent le mont Hor en présence de toute l’assemblée.
28 À l’intérieur de la grotte, Moïse revêtit Aharon des vêtements de la grande prêtrise, dépouilla Aharon de ces vêtements, en revêtit son fils Éléazar, puis fit entrer Aharon dans le lit, lui indiqua d’étendre les bras et les jambes, et de fermer la bouche et les yeux. Dieu dit à Moïse qu’il se chargerait Lui-même d’enterrer Aharon, car lui et Éléazar étaient tous deux des grands prêtres et il leur était donc interdit de se rendre rituellement impurs, même pour un parent décédé.37 Moïse et Éléazar quittèrent alors la grotte38 et Aharon mourut là, au sommet de la montagne. Lorsque Moïse vit mourir Aharon, il souhaita mourir tout comme lui, en douceur et sérénité.39 Moïse et Éléazar descendirent alors de la montagne.
29 Toute l’assemblée vit qu’Aharon était mort lorsque Moïse et Éléazar revinrent seuls. Le peuple refusa tout de même d’accepter l’idée que l’homme qui avait arrêté l’ange de la Mort lors de la rébellion de Kora’h40 était lui-même mortel ; aussi, Moïse pria Dieu de les convaincre. Les anges du Ciel leur montrèrent alors une image d’Aharon allongé sur le lit dans la grotte, et c’est ainsi qu’ils acceptèrent les faits. Après la mort d’Aharon, le peuple repoussa une attaque des Amalécites et se replia jusqu’à Mosseirot, une des étapes précédentes, comme la Torah le rapportera aussitôt. Lors de son campement à Mosseirot, l’entière maison d’Israël, hommes comme femmes, pleura pour Aharon trente jours durant,41 car celui-ci s’était dévoué à faire régner la paix entre les gens, et notamment entre les conjoints.
La seconde attaque d’Amalek
21:1 Le roi amalécite d’Arad (celui qui, comme on le verra bientôt, déguisera son peuple en Cananéens), qui vivait dans la partie sud de la terre d’Israël,42 entendit que les nuées de Gloire n’entouraient plus le peuple. Les Amalécites avaient attaqué les Juifs à Refidim,43 et avaient voulu attaquer à nouveau Israël lorsque ses enfants vinrent s’approcher de leur territoire pour tenter d’entrer en terre d’Israël à travers Édom, par la route prise auparavant par les explorateurs,44 et même avant cela, lorsqu’ils avaient vu l’Arche d’Alliance précédant les enfants d’Israël d’une distance de trois journées,45 mais ils en furent dissuadés à l’époque par la présence des nuées de Gloire.46 Or à présent ils interprétaient l’absence de la « garde d’honneur » de Dieu comme une permission tacite accordée par Lui aux autres peuples pour attaquer les Hébreux.47 Néanmoins, les Amalécites savaient que ces derniers possédaient encore leur pouvoir de prière ; ainsi donc, pour rendre leurs prières inefficaces, les Amalécites se déguisèrent en Cananéens, espérant ainsi confondre les Juifs et les faire prier Dieu de les délivrer d’ennemis autres qu’eux. Le roi d’Amalek fit alors la guerre à Israël et leur prit une captive, une femme qui avait été enlevée par les Juifs à Amalek lors de la bataille précédente avec lui et qui, ayant de ce fait le statut d’esclave,48 vivait en dehors des nuées protectrices.49
2 Voyant que ces ennemis déguisés en Cananéens avaient des traits d’Amalécites, Israël fit un vœu générique à l’Éternel, disant : « Si Tu livres ce peuple entre mes mains, qui qu’il soit, je Te consacrerai le butin de ses villes. »
3 L’Éternel entendit la voix d’Israël et livra le « Cananéen » dans sa main. Les enfants d’Israël les anéantirent tous, car il n’y avait aucun moyen de consacrer à Dieu des captifs, et Lui consacrèrent le butin de leurs villes. Ils appelèrent le lieu ‘Horma [« destruction/dédication »].50
Les serpents
4 La mort d’Aharon et cette bataille avec Amalek découragèrent tellement le peuple qu’il décida de retourner en Égypte. Ils repartirent du mont Hor par la route qu’ils avaient suivie, celle de la mer des Joncs. La tribu de Lévi réagit contre cette retraite et poursuivit le reste du peuple, les rattrapant à sept étapes de distance du mont Hor, à Mosseirot. Dans leur effort pour faire cesser la retraite, les Lévites se battirent contre le peuple, et des deux camps périrent en grand nombre51 avant qu’il ne soit décidé d’arrêter le repli et de reprendre chemin vers la terre d’Israël.52 Puis, à Mosseirot, le peuple pleura la mort d’Aharon un mois durant. Ils rebroussèrent chemin de Mosseirot jusqu’au mont Hor, puis reprirent leur route vers la terre d’Israël, continuant vers le sud à travers la vallée de l’Arava53 afin de contourner Édom, et s’arrêtant ensuite à Tsalmona et à Pounon.54 À Pounon55 le peuple se découragea du fait des revers subis au cours de leur voyage.
5 Le peuple parla à la fois contre l’Éternel et contre Moïse, plaçant ce dernier à tort56 sur un pied d’égalité avec Dieu. Ils dirent : « Pourquoi nous avez-vous tous deux fait monter d’Égypte pour mourir dans ce désert, puisqu’il n’y a pas de pain normal, mais seulement de la manne, et qu’il n’y a pas d’approvisionnement d’eau normale, mais seulement le puits qui voyage, et nous sommes lassés de ce pain léger, la manne, que notre corps absorbe miraculeusement sans produire de déchets ?! Cela fait trente-neuf ans que nous en mangeons ; nous craignons qu’elle ne nous explose dans l’estomac ! »
6 L’Éternel dit : « Que le serpent, qui fut puni pour sa calomnie, vienne appliquer le châtiment à ce peuple qui a médit de Moi ! Que le serpent, pour qui tout a le même goût, vienne appliquer le châtiment à ce peuple qui mange le seul aliment ayant toutes les saveurs désirées ! » Il envoya les serpents venimeux contre le peuple et ils mordirent le peuple, et beaucoup d’enfants d’Israël moururent. Le peuple fut également attaqué par d’autres bêtes à la morsure fatale, mais à l’effet plus lent que celui des morsures de serpent.
7 Le peuple vint vers Moïse et dit : « Nous avons fauté, car nous avons médit de l’Éternel et de toi. Prie l’Éternel pour qu’Il éloigne de nous les serpents ! » Même si le peuple lui avait fait du tort, Moïse lui pardonna sans réserve et pria même au nom du peuple, demandant à Dieu non seulement de pardonner aux Juifs et de cesser de leur infliger un châtiment, mais de les renforcer sur le plan spirituel afin qu’ils rectifient les fautes à l’origine de cette punition.
Le serpent guérisseur
8 L’Éternel répondit à la prière de Moïse et lui indiqua comment réaliser toutes ses requêtes. Il dit à Moïse : « Comme toi, Je leur pardonnerai d’avoir médit de nous. Cependant, afin de les renforcer contre l’acte de fauter, il ne leur suffira pas de se repentir pour cette faute en particulier : ils devront se repentir pour toutes leurs fautes et se consacrer entièrement à Moi. Tant qu’ils n’agiront pas ainsi, les serpents et les autres animaux continueront de les attaquer. Aussi, fais toi-même – autrement dit en te servant de ton argent, pour exprimer à quel point tu pardonnes au peuple et veilles à son bien-être –57 l’image d’un serpent brûlant et place-la sur une perche, et que celui qui aura été mordu par un serpent la regarde. Cela les aidera à réfléchir à la raison de leur souffrance et – en fixant leur regard sur le ciel – à soumettre leur cœur à Moi et se repentir comme il convient. Je les guérirai ensuite des effets rapides de la morsure de serpent. Ceux chez qui le besoin de se repentir est moindre ont été mordus par d’autres animaux ; tout ce qu’ils devront faire est de regarder un tant soit peu l’image du serpent et de penser au Divin ; ceci suffira à les inciter à se repentir comme il convient afin que Je les guérisse, et ainsi eux aussi vivront. »
9 Moïse fit un serpent de cuivre et le mit sur une perche. Il le façonna en cuivre bien que Dieu ne l’ait pas indiqué parce que le terme hébreu pour « serpent » (na’hach) s’apparente au mot « cuivre » (né’hochet). Si un serpent avait mordu un homme et qu’il regardait attentivement vers le serpent de cuivre et soumettait son cœur à Dieu, il guérissait et vivait. Mais si c’était un autre animal qui l’avait mordu, il n’avait qu’à jeter un bref regard sur le serpent et soumettre son cœur à Dieu pour être guéri, comme Dieu l’avait promis.58
Sixième lecture – Chichi
10 Les enfants d’Israël partirent de Pounon vers l’orient, contournant la frontière méridionale de Moab, et campèrent à Ovot.
11 Ils voyagèrent ensuite plus à l’est d’Ovot et se tournèrent vers le nord, campant auprès des ruines des Passages, qui sont les ruines situées à côté de la passe menant au mont Nébo, laquelle fait partie du passage allant de la frontière originelle de Moab au territoire des Amoréens. Cette première passe se trouve dans le désert oriental de Moab.
12 Ils voyagèrent vers le nord depuis les ruines des Passages, le long de la frontière orientale de Moab, et campèrent à Divon Gad,59 dans la vallée du fleuve Zéred.
Des miracles à la gorge de l’Arnon
13 Ils voyagèrent plus au nord de là et campèrent à Almon Divlataïma,60 du côté nord de l’Arnon, sur une parcelle de terre contrôlée par les Amoréens qui était dans le désert et s’étendait vers l’est depuis la frontière principale des Amoréens. Ainsi, bien que le fleuve Arnon constitue la frontière moabite, cela n’était vrai que de sa partie occidentale, qui passait entre Moab et les Amoréens. La partie orientale de l’Arnon marquait la division entre le désert que traversaient alors les Juifs (à l’est de Moab) et le territoire des Amoréens, situé au nord de l’Arnon.
14 En ce qui concerne ce campement, il est dit chaque fois que le peuple relate les guerres que l’Éternel a combattues pour les Juifs : « De même que nous racontons quels miracles Il a accomplis pour les enfants d’Israël à la Mer des Joncs, où Il combattit pour eux et où ils n’eurent à rien faire,61 de même nous faut-il raconter les miracles qu’Il a faits pour eux dans les vallées du fleuve Arnon, où Il a également livré bataille contre leurs ennemis à Lui seul.62
15 En effet, le déversement de sang et des membres des Amoréens dans les vallées qui se produisit lorsque la falaise se déplaça vers le sud, vers la demeure d’Ar, la capitale de Moab, et se pencha vers la frontière de Moab.
16 De là, ce déversement de sang et de membres coula dans le puits ; c’est le puits dont l’Éternel dit à Moïse : “Rassemble le peuple, et Je lui donnerai de l’eau.”63
17 Alors, quand ils réalisèrent que Dieu avait fait ce miracle pour eux, Israël récita ce cantique : « Jaillis, source, et montre ce que tu as à montrer ! Et récitons-lui ce cantique !
18 C’est un puits creusé par Moïse et Aharon, nos chefs, taillé par les nobles du peuple à travers Moïse le législateur avec leurs bâtons, et du désert Dieu nous l’a donné en cadeau. C’est un puits qui coule dans les canaux creusés par les chefs de chaque tribu avec leurs bâtons à chacune des étapes afin de fournir de l’eau à leurs tribus.
19 Après qu’il nous fut offert en cadeau, il descendit avec nous dans les vallées ; et des vallées, il monta avec nous jusqu’aux sommets.
20 Depuis les hauteurs, le puits descendra jusqu’à la vallée dans le champ de Moab, là où Moïse mourra, au sommet de la crête du mont Nébo, que l’on peut voir s’élever au-dessus du désert. À son décès il s’arrêtera, et le rocher d’où l’eau coulait64 refera ensuite surface dans la mer de Galilée ; il pourra être vu dans ce lac depuis le désert de la Transjordanie, sous la forme d’un rocher semblable à un tamis flottant dans l’eau ».65 Moïse n’est pas mentionné explicitement dans ce poème : il fut puni ainsi pour avoir frappé le rocher dans sa tentative de restaurer le puits. Le nom de Moïse n’y étant pas mentionné, Dieu ne Se permit pas non plus d’y mentionner le Sien.
Septième lecture – Chevii
21 Au mois d’Eloul 2487,66 alors qu’il se trouvait à Almon Divlataïma, le peuple s’apprêta à poursuivre la conquête des territoires amoréens. Il y avait deux rois amoréens : Si’hon, qui contrôlait la zone limitée par les fleuves Arnon et Yabok, et Og, dominant les terres situées au nord du Yabok. Bien que Dieu lui ait dit de combattre Si’hon,67 Moïse envoya d’abord des messagers à Si’hon, le roi des Amoréens, pour lui demander au nom de tout Israël de laisser passer le peuple pacifiquement à travers son pays.68 Il ordonna aux messagers de dire :
Si’hon leur refuse le passage
22 « Laisse-nous passer par ton pays. Nous ne dévierons pas dans les champs ou les vignobles, ni ne boirons d’eau du puits qui nous accompagne dans nos voyages et qui est la source qui nous désaltère en permanence. Au lieu de cela, nous t’achèterons des vivres et de l’eau, comme il sied à de bons hôtes, pour que tu tires un bénéfice de notre passage. Nous marcherons le long de la voie royale et nous musèlerons nos animaux, pour les empêcher de paître dans tes champs jusqu’à ce que nous ayons traversé ton territoire. »
23 Si Si’hon leur avait permis le passage, les Juifs n’auraient pas conquis son territoire et auraient poursuivi leur trajet, traversant le Jourdain en direction de Canaan. Car, même si Dieu avait promis ce territoire à Abraham et avait ordonné à Moïse de le conquérir, celui-ci comprit qu’il serait préférable de commencer par la conquête de Canaan. De cette façon, tout territoire conquis par la suite, y compris ceux de Si’hon et d’Og, aurait bénéficié du statut juridique et spirituel de Canaan. En effet, n’eût été la faute des espions, le peuple serait entré dans le pays par le sud et aurait tout simplement conquis Canaan en premier lieu.69 Mais Dieu fit en sorte que Si’hon s’obstine, et il ne permit pas à Israël de traverser son territoire. Si’hon et Og avaient en outre prélevé un tribut aux rois cananéens en échange de leur protection contre les envahisseurs ; aussi, les Hébreux n’eurent d’autre choix que de mener bataille contre Si’hon. Les Amoréens étaient très puissants, et leurs villes étaient fortifiées de tous côtés. Pour épargner aux Juifs d’avoir à combattre les villes une à une, Dieu incita Si’hon à rassembler tout son peuple, et il sortit avec eux dans le désert à la rencontre d’Israël. Il arriva à Yahats et ils combattirent tous à la fois contre Israël.70 Pour prolonger la journée de bataille, Dieu immobilisa le soleil.71
24 Israël le frappa, lui ainsi que son peuple, par l’épée, et s’empara aussitôt de tout son pays, depuis le fleuve Arnon, au nord, jusqu’au fleuve Yabok, et à l’est jusqu’aux Ammonites. Quant à ces derniers, les Juifs ne les combattirent pas, car, comme il a été mentionné,72 la frontière des Ammonites, protégée par l’interdiction de Dieu, était de ce fait trop forte pour eux.
25 Israël prit toutes ces villes, tua tous leurs habitants73 et les pilla,74 et, comme on le verra plus tard,75 les enfants d’Israël (en fait, les tribus de Ruben et de Gad seulement) résidèrent dans toutes les villes des Amoréens, y compris ‘Hechbon et tous ses villages voisins.
26 Car même si ‘Hechbon constituait à l’origine une partie de Moab, et par là interdite aux Juifs, à présent elle était la ville de Si’hon, le roi des Amoréens, car il avait combattu contre le premier roi de Moab, prenant tout son territoire aussi loin au sud que le fleuve Arnon.
27 Si’hon avait réussi à capturer ‘Hechbon à l’aide du prophète non juif Balaam, qu’il engagea afin de maudire la ville. Balaam fut d’abord interprète de rêves, puis devint sorcier et devin. Dieu finit par lui accorder le don de prophétie76 pour que les non-juifs ne puissent prétexter que, si Dieu leur avait donné un prophète comme Moïse, eux aussi auraient accepté la mission divine.77 C’est pourquoi, au sujet de cette guerre, Balaam et son père, Béor (également sorcier et devin), qui s’expriment par des paraboles, dirent : « Venez à ‘Hechbon, Si’hon et les tiens, à présent qu’elle est maudite ! Puisse-t-elle être bâtie et fondée comme la ville de Si’hon !
28 Car, à présent que Si’hon l’a conquise, un feu est sorti de ‘Hechbon, une flamme depuis la ville de Si’hon ; il a consumé Ar, la capitale de Moab, où résident les maîtres des autels du fleuve Arnon.
29 Malheur à toi, Moab ! Tu es perdu, peuple de Kémoch, ton dieu ! Moab a livré ses fils comme des réfugiés et ses filles en captivité à Si’hon, le roi des Amoréens.
30 Leur souveraineté sur ‘Hechbon est détruite ; elle s’est éloignée de Divon. Nous avons dévasté jusqu’à Nofa’h, qui s’étend jusqu’à Meideva. »
31 Israël s’établit alors dans le pays des Amoréens.
32 Après avoir conquis Si’hon, le peuple partit de Almon Divlataïma et campa dans un endroit appelé « Les montagnes des Passes », près du mont Nébo,78 qui, comme il a été mentionné auparavant,79 constituait le passage de la frontière originale séparant Moab des Amoréens. De ce camp, Moïse envoya des hommes espionner Yazeir, la seule ville encore non conquise du territoire de Si’hon.80 Ces espions avaient non seulement décidé de ne pas répéter l’erreur commise par ceux qui furent envoyés depuis Ritma, mais cherchèrent en outre à la rectifier : au lieu de dépasser la portée de leur mission de manière négative, comme firent les premiers espions, ils la dépassèrent de manière positive. C’est ainsi que, bien que Moïse leur ait seulement ordonné d’examiner la région, ils s’appuyèrent sur ses prières et saisirent également ses villages,81 dépossédant les Amoréens qui y vivaient.
La bataille contre Og
33 Le 23 Tichrei 2488 (après Souccot et Chemini Atséret),82 l’armée des enfants d’Israël tourna et se dirigea au nord, par le territoire appartenant jadis à Si’hon, vers le Bachan, la région située au nord du fleuve Yabok qui s’étend jusqu’au mont Hermon.83 Og, le géant, roi de Bachan, sortit à leur rencontre avec tout son peuple pour livrer bataille à Edrei.
MAFTIR
34 Moïse craignait de livrer bataille contre Og, car il le croyait protégé en vertu du mérite d’avoir aidé Abraham.84 Mais l’Éternel dit à Moïse : « Ne le crains pas, car ton mérite suffit à contrebalancer le sien. C’est ainsi que Je le livre dans tes mains, lui, tout son peuple et son pays. Tu lui feras ce que tu as fait à Si’hon, le roi des Amoréens qui habitait à ‘Hechbon. »
35 Og arracha du sol une montagne aussi large que tout le camp hébreu afin de la précipiter sur le peuple. En raison de sa tentative de tuer le peuple juif, Og fut privé de tout le mérite qu’il avait gagné grâce au secours apporté à Abraham. Aussi, Moïse n’eut plus besoin de son mérite personnel pour se mesurer à lui ; il s’approcha du géant à titre d’émissaire du peuple, remplissant le devoir collectif des Juifs de se défendre.85 Moïse frappa Og comme suit : Dieu envoya des fourmis creuser un trou dans la montagne que Og portait sur sa tête, et celle-ci s’affaissa autour de son cou. Lorsqu’il essaya de s’en débarrasser, Dieu fit pousser ses dents, de sorte qu’ils vinrent à soutenir la montagne collée à sa tête. En attendant, Moïse prit une énorme hache, sauta en l’air et frappa Og à la cheville. Cet acte suffit miraculeusement à le tuer.86 Le reste du peuple tua les fils d’Og et tout son peuple, ne laissant aucun survivant, prit possession de son territoire et saccagea les villes.87
22:1 Après avoir conquis Bachan, les enfants d’Israël partirent des montagnes des Passes et campèrent dans les plaines de Moab, sur la rive du Jourdain qui fait face à Jéricho. Ces plaines ne faisaient plus partie de Moab ; elles avaient reçu ce nom à l’époque où Moab s’étendait, au nord, au-delà du fleuve Arnon, avant que Si’hon ne conquière ce territoire.
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