Le but de la création est que ce monde physique et pratique devienne une demeure pour le Divin, un domaine dans lequel des êtres humains réels expriment la sainteté dans leur vie quotidienne. L’enseignement juif nous dit que les femmes et les jeunes filles ont un pouvoir et une responsabilité particuliers dans ce processus. La lecture de la Torah de cette semaine1 parle de deux femmes spéciales : Sarah et Rébecca.

Le nom traditionnel de cette lecture est ‘Hayé Sarah, « La vie de Sarah ». Bien qu’elle décède au tout début de la lecture, le nom « Vie de Sarah » indique que, dans un certain sens, elle continue à vivre. Son corps a été enterré à Hébron, mais l’effet de sa bonté et de sa sainteté n’a pas cessé.2 Elle était l’égale d’Abraham en tant que fondatrice du peuple juif.

En fait, plus tôt dans la Torah, nous apprenons que D.ieu a demandé à Abraham de suivre les conseils de Sarah, même si cela allait à l’encontre de ses propres sentiments.3 Elle était un partenaire à part entière dans la tâche consistant à diffuser l’idée que D.ieu est le Créateur de l’Univers et que D.ieu est Un. Alors qu’Abraham enseignait aux hommes ces idées profondément spirituelles, Sarah les transmettait aux femmes.4

Les Sages5 nous disent que Sarah avait un profond pouvoir spirituel. Chaque semaine, elle allumait une flamme en l’honneur du Chabbat, comme les femmes d’aujourd’hui allument les bougies du Chabbat. De manière miraculeuse, la flamme de Sarah continuait à brûler et à donner de la lumière tout au long de la semaine. Lorsqu’elle faisait de la pâte à pain, celle-ci était bénie de sorte qu’elle s’accroissait de façon inattendue. En outre, une nuée permanente au-dessus de sa tente, donnait de l’ombre et protégeait du soleil brûlant, faisait également allusion à sa modestie et à sa pureté féminines.6 Il n’est pas surprenant que des millions de femmes à travers les âges aient porté son nom. Sarah vit en chacune d’elles, et en chaque fille et femme juive.

La lecture commence avec Sarah et se poursuit avec le récit de la recherche d’une épouse convenable pour son unique enfant, Isaac. Il s’agit de Rébecca. Dans la description de cette jeune fille, nous voyons à nouveau un exemple de force spirituelle.

Rébecca était membre de la famille élargie d’Abraham et de Sarah. Cependant, ses parents, comme ceux d’Abraham, étaient des adorateurs d’idoles. Rébecca vit la folie de cette situation. Elle sauta sur l’occasion d’épouser Isaac, malgré la tentative de ses parents de ralentir la procédure. Elle allait rejoindre le clan d’Abraham et de Sarah, qui deviendra par la suite le peuple juif.

La Torah décrit comment elle vit son futur mari Isaac pour la première fois. À ce moment-là, il se tenait dans une prière solitaire et méditative. Plus tard, lorsqu’elle le rejoignit en tant qu’épouse et s’installa dans sa tente, elle acquit elle aussi le pouvoir spirituel dont Sarah avait fait preuve. Elle aussi allumait une flamme pour le Chabbat, et celle-ci durait toute la semaine.

En fait, chaque femme et chaque fille juive possèdent un pouvoir similaire. Chacune a un rôle unique à jouer pour faire du monde une demeure pour le Divin. Ce moment, le vendredi après-midi, avant le coucher du soleil, où les bougies du Chabbat sont allumées, révèle ce potentiel. La flamme n’est peut-être pas visible toute la semaine, comme celle de Sarah et de Rébecca, mais elle a un effet comparable. Chaque fille juive, à partir de trois ans, allume une bougie en disant la bénédiction, tandis qu’une femme mariée en allume deux. Le Zohar nous dit que ces bougies de Chabbat apportent la paix dans le monde. Ainsi, l’énergie spirituelle féminine est exploitée afin de nous rapprocher tous de l’objectif de la Création.