D'un côté, vous avez le fils d’un grand Rabbi, lui-même connu pour son extrême piété. Un garçon qui a été prêt à donner sa vie pour D.ieu. Un garçon d’une telle sainteté qu’il ne peut quitter la terre d’Israël.
De l’autre vous avez la fille d’un païen notoire, sœur d’un des plus grands escrocs de l’histoire. Elle a grandi dans une ville connue pour être le centre mondial de la corruption. Mais elle était vertueuse, une « rose parmi les ronces ».
Vous parlez d’un choc des cultures !
Peut-être les avez-vous reconnus : il s’agit de nos ancêtres Isaac et Rébecca.
Eliézer, le fidèle serviteur d’Abraham, reçut la mission d’extraire Rébecca de la maison de son père, en Syrie, et de l’amener auprès d’Isaac, en terre de Canaan. C’est le thème principal de la paracha de cette semaine et c’est aussi une métaphore de notre mission en ce monde : nous sommes tous des Eliézer.
Nous sommes envoyés ici-bas pour réaliser l’union de l’éminent fiancé, D.ieu Tout-Puissant, et de la fiancée réticente : ce monde matériel. A priori, tout les oppose : D.ieu rayonne d’altruisme et de spiritualité, alors que le monde empeste l’égoïsme et le matérialisme. Et pourtant, nous devons les réunir en vivant une vie divine et spirituelle dans cet environnement hostile, révélant ainsi sa véritable nature cachée, son essence divine. Comment cela ? En imprégnant nos actes, même les plus simples, de sens et de spiritualité.
Le Juif est le parfait chadkhan (entremetteur) pour réaliser cette union, car lui aussi est l’association de deux opposés : un corps physique avec ses besoins et ses désirs, et une âme divine animée d’un amour brûlant pour son Créateur. Le Juif qui marie harmonieusement ces deux parties de son être (en reconnaissant le corps pour ce qu’il est : une monture qui, lorsqu’elle est correctement domptée, peut mener son cavalier, l’âme, à des hauteurs vertigineuses) est digne d’effectuer la même fusion entre le corps du monde et son Âme céleste.
Le Midrache enseigne que D.ieu s’est fiancé à nous au mont Sinaï et que la date du mariage, prévue le jour de la venue du Machia’h, approche rapidement. Les efforts conjugués des chadkhans de toutes les générations font finalement porter leurs fruits : nous nous réjouirons bientôt au plus grand mariage de tous les temps, célébré en grande pompe au Saint Temple de Jérusalem.1
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