Première lecture – Richone
Jacob et Joseph
37:1 Comme on l’a vu plus haut,1 dans l’année 2208 Jacob s’établit paisiblement à Hébron, la région dans laquelle son père avait vécu, qui est en Canaan. Dans l’année 2214, Léa mourut à l’âge de quarante-trois ans.
2 Ce qui suit – la narration qui se poursuit jusqu’à la fin de la Torah – est la chronique des descendants de Jacob,2 la façon dont ils furent amenés à vivre en Égypte pour finir par recevoir la Torah et revenir s’établir dans le Pays d’Israël : elle commença dans l’année 2216, alors que Joseph était âgé de dix-sept ans et faisait paître les troupeaux avec ses frères. D’un côté, bien qu’âgé de dix-sept ans, il se conduisait comme un jeune garçon immature ; il se coiffait et se toilettait les cils afin de paraître beau. D’un autre côté, il était extrêmement sensible ; il avait remarqué que les fils de Léa évitaient les fils de Bilha et de Zilpa parce que leurs mères avaient été des concubines ; c’est pourquoi il passait du temps avec les fils de Bilha et de Zilpa, pour leur remonter le moral et attester qu’elles étaient bien les épouses de leur père. Du fait de la profonde inimitié qui régnait entre lui et les fils de Léa, Joseph rapportait à son père de fâcheuses nouvelles sur eux concernant leur conduite déplacée dont il était témoin.
3 Israël aimait Joseph plus que tous ses frères, car (1) il était le fils de sa vieillesse ; (2) il était son fils le plus studieux, qui assimilait tout ce qu’Israël avait appris de Chem et Ever et lui avait à son tour transmis ; et (3) son caractère studieux rappelait l’assiduité d’Israël lorsqu’il était jeune, et cette ressemblance se reflétait dans leur ressemblance physique. Comme marque de son affection pour Joseph, Israël lui fit une tunique de fine laine. Cette tunique suscita la jalousie des frères de Joseph, et fut ainsi la cause indirecte de ses malheurs imminents.
4 Ses frères virent que leur père l’aimait plus que tous ses autres frères ; alors ils le haïrent, et, du fait qu’ils étaient des hommes francs qui ne pouvaient agir avec duplicité, ne purent pas s’adresser à lui paisiblement. Benjamin, en revanche, n’était nullement jaloux des faveurs que Joseph recevait de son père, car, étant plus jeune, il n’avait aucune raison de se dresser devant les aspirations de son frère.
Le premier rêve de Joseph
5 Alors Joseph eut un rêve et en fit part à ses frères, et du fait de ce rêve, ils le haïrent encore davantage.
6 Il leur dit : « Je vous en prie, écoutez le rêve que j’ai eu.
7 Voici que nous assemblions des gerbes au milieu du champ, et soudain ma gerbe se dressa et resta debout. Alors vos gerbes formèrent un cercle autour de ma gerbe et s’inclinèrent devant la mienne. »
8 Ses frères lui dirent : « Chercherais-tu vraiment à régner sur nous ? Voudrais-tu vraiment nous dominer ? » Ils comprirent alors que ses calomnies à leur égard auprès de leur père n’étaient pas que du bavardage, mais qu’elles participaient de son projet d’avoir le pouvoir sur eux. Aussi, ils le haïrent dès lors encore davantage, car ses rêves prouvaient ce que ses propos sous-entendaient, et parce que ses propos prouvaient qu’il prenait ses rêves très au sérieux.
Le second rêve de Joseph
9 Il eut un autre rêve et le raconta à ses frères. Il dit : « Voici que j’ai eu un autre rêve, et voici que le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. » Ce rêve indiquait que Joseph se voyait assumer une autorité non seulement sur ses frères, mais également sur ses parents.
10 Il raconta à nouveau le rêve à son père en présence de ses frères. Son père le réprimanda. Pour tenter d’apaiser la haine des frères de Joseph, Israël dit à Joseph en leur présence : « Qu’est-ce donc là que ce rêve insensé que tu as eu ! Allons-nous donc, moi, ta mère et tes frères vraiment venir nous prosterner à terre devant toi ?! »
11 Et pourtant, la tentative d’Israël d’atténuer la haine de ses autres fils n’aboutit pas ; les frères de Joseph le jalousèrent. Mais son père attendit dans l’expectative que la chose se déroule comme Joseph l’avait rêvé.
Deuxième lecture – Cheni
12 Ses frères (à l’exception de Benjamin)3 partirent, apparemment pour faire paître les troupeaux de leur père à Che’hem, mais en réalité ils cherchaient à s’isoler pour discuter entre eux de la ligne de conduite à adopter.
Jacob envoie Joseph auprès de ses frères
13 Israël avaient senti que les frères de Joseph s’étaient absentés afin de manigancer la meilleure façon de donner cours à leur jalousie et à leur haine envers lui. Cependant, il comprit également que d’une manière ou d’une autre, l’accomplissement de la promesse de Dieu à Abraham lors de l’Alliance entre les Parts4 – à savoir que sa descendance serait asservie dans un pays étranger – se déroulerait dans le sillage de la tournure des événements. Alors Israël dit à Joseph : « À présent tes frères font paître à Che’hem. Viens, je veux t’envoyer aux nouvelles auprès d’eux. » Joseph savait également que ses frères étaient en train de comploter contre lui. Néanmoins, par déférence pour la volonté de son père, il lui répondit : « Me voici, prêt à obéir à ta volonté. » À ce moment précis, ils étudiaient ensemble les lois de la Torah relatives à la génisse qui doit être décapitée pour expier un meurtre qui n’a pas été élucidé.5
14 Israël lui dit alors : « Va voir, je te prie, comment se portent tes frères et comment se portent les troupeaux, et rapporte-m’en des nouvelles. » Il l’envoya donc entreprendre le parcours qui verrait s’accomplir la profonde vision prophétique d’Abraham, qui était enseveli à Hébron. Joseph arriva à Che’hem.
15 L’ange Gabriel, ayant pris l’apparence d’un homme, le trouva errant dans les champs. L’« homme » l’interrogea en disant : « Que cherches-tu ? »
16 Il répondit : « Ce sont mes frères que je cherche. Veuille me dire où ils font paître leur bétail. »
17 L’homme répondit : « Tu les désignes comme tes frères ; cependant, ils se sont manifestement éloignés de ce lieu de fraternité, car je les ai entendus dire : “Allons à Dotane [« légalité »]”, et – en conformité avec le sens du nom de cet endroit – ils cherchaient quelque prétexte légal pour te tuer ! » En dépit de cet avertissement, Joseph, demeurant fidèle à la mission de son père,6 suivit ses frères et les trouva à Dotane.
18 Ils l’aperçurent de loin, et avant qu’il ne les rejoigne, ils considérèrent contre lui pour le mettre à mort.
19 Siméon dit à son frère Lévi :7 « Regarde, voici venir l’homme aux rêves !
Le complot des frères
20 Alors, allons et tuons-le, et jetons-le dans l’un des puits ; puis, nous dirons : “une bête sauvage l’a dévoré.” » Mais Dieu dit : « Vous auriez été mieux inspirés de manifester vos griefs devant votre père que de prendre inconsidérément le problème entre vos mains. Nous verrons bien ce qui adviendra : de vos projets ou des rêves de Joseph, et lesquels sont conformes à Ma volonté ! »
21 Ruben entendit le projet ourdi par ses frères et réalisa que, s’ils tuaient Joseph, lui, comme premier-né, en serait tenu responsable. Aussi le sauva-t-il de leurs mains comme suit ; il dit : « Ne le frappons pas à mort ! Avons-nous la certitude qu’il mérite de mourir ? Il se pourrait que nous ayons tort, et qu’il ait quelque mérite qui l’emporte largement sur toute infraction capitale dont il se serait rendu coupable. Dans un tel cas, si nous le tuons, nous serons coupables de meurtre ! » Par respect pour son statut de premier-né, Siméon et Lévi lui obéirent, mais ils demandèrent ce qu’ils devaient faire à la place face à l’arrogance de Joseph.
22 Ruben leur dit, à titre de compromis : « Ne versez pas son sang directement. Jetez-le dans ce puits au milieu du désert, et ainsi il mourra sûrement, mais ne portez pas la main sur lui ! » En réalité, Ruben suggéra cette façon d’agir afin de le sauver de leurs mains et de le ramener à son père plus tard, lorsqu’ils ne seraient plus présents. Ruben espérait qu’après cette tentative d’assassiner Joseph, Jacob résoudrait lui-même le conflit.
Troisième lecture – Chelichi
23 Il advint que, lorsque Joseph arriva chez ses frères, ils le dépouillèrent de sa chemise et de la tunique de fine laine qu’il portait.
24 Ils se saisirent de lui, et Siméon8 le jeta dans le puits. Le puits était vide du fait qu’il n’y avait pas d’eau, mais des serpents et des scorpions s’y trouvaient. Bien que cela signifiait une mort certaine,9 Ruben estima que les chances de survie de Joseph étaient meilleures avec des serpents et des scorpions, lesquels ne possèdent pas de libre arbitre et ne seraient pas en mesure de tuer Joseph s’il ne le méritait pas. Et de fait, les serpents et les scorpions ne s’en prirent pas à Joseph. Joseph implora ses frères de le retirer du puits, mais ils ignorèrent ses supplications.10
La vente de Joseph
25 Alors les frères s’assirent pour prendre un repas. Ruben ne se joignit pas à eux, car il avait pour usage de jeûner périodiquement pour se repentir de s’être mêlé de la vie privée de son père,11 et il arriva qu’il jeûnait justement ce jour-là. Pendant qu’ils mangeaient, il partit pour Hébron, car c’était son tour de s’occuper de Jacob et il avait la certitude que Joseph était en sécurité.12 Lorsque les frères étaient au milieu de leur repas, ils levèrent leurs yeux et voici qu’une caravane d’Ismaélites arrivait de la direction de Guilead. Leurs chameaux portaient des épices, du baume, du lotus en chemin pour les descendre en Égypte. Bien que les Ismaélites faisaient ordinairement le commerce de pétrole et de goudron, dont l’odeur est nauséabonde, la haute providence fit en sorte que cette caravane transporte des épices odorantes afin de ne pas infliger à Joseph d’inutiles incommodités.
26 Judah dit à ses frères – s’adressant en particulier à Siméon et Lévi, qui avaient été décidés à tuer Joseph – « Quel avantage si nous tuons notre frère et que nous ayons ensuite à cacher notre responsabilité de sa mort à notre père ?
27 Allons, vendons-le aux Ismaélites, mais ne portons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre propre chair. » Ses frères l’écoutèrent.
28 Entre-temps, une caravane de marchands midianites vint également à passer. Les frères firent remonter Joseph du puits et vendirent Joseph aux Ismaélites pour vingt pièces d’argent. Les Ismaélites le vendirent à leur tour aux Midianites, et ils emmenèrent Joseph en Égypte.
29 Le jour suivant, Ruben revint. Quand Ruben fut de retour au puits et vit que Joseph n’était pas dans le puits, il déchira ses vêtements.
30 Il revint chez ses frères et dit : « L’enfant n’y est plus ! Et moi, où irais-je pour ne pas voir la douleur de notre père ? Il me tiendra certainement pour responsable de sa disparition. »
Les frères trompent Jacob
31 Ils prirent la tunique de Joseph, égorgèrent un chevreau et trempèrent la tunique dans le sang.
32 Les frères étaient réticents à montrer eux-mêmes la tunique à Jacob. Ils envoyèrent porter la tunique de fine laine à leur père par un émissaire. Ils dirent, par la voie de l’émissaire : « Nous avons trouvé cela ; veuille l’identifier. Est-ce la tunique de ton fils ou non ? »
33 Il la reconnut et dit : « C’est la tunique de mon fils ! Une bête sauvage l’a dévoré ! » En prononçant ces mots, il prophétisa sans s’en douter que Joseph serait attaqué par une « bête sauvage », incarnée par une personne, comme cela se produisit bien lorsque la femme de celui auquel il avait fini par être vendu tenta de le séduire.13 Il poursuivit : « Joseph a été mis en pièces ! »
34 Jacob déchira ses vêtements, se ceignit d’un vêtement de pénitence en signe de deuil, et s’endeuilla pour son fils sans discontinuer pendant de nombreux jours, c’est-à-dire durant les vingt-deux années suivantes (2216–2238). C’est ainsi que Dieu fit en sorte que Jacob expie les vingt-deux années durant lesquelles il n’avait pas honoré ses parents en s’occupant d’eux, pendant qu’il était loin d’eux dans la maison de Laban, et s’était attardé pendant son retour (2185–2207).
35 Tous ses fils et filles tentèrent de le consoler, mais il refusa d’être réconforté en disant : « Non, je ne me consolerai jamais ; je descendrai endeuillé rejoindre mon fils dans la tombe. » Et de fait, la douleur de Jacob ne s’atténua pas avec le temps, comme c’est d’ordinaire le cas, car Dieu avait inscrit dans la nature humaine que les gens finissent par arrêter le deuil de leurs proches décédés – mais Joseph, lui, n’était pas mort. « En outre – dit Jacob –, à présent que mon fils est mort, je sais que lorsque je mourrai, je descendrai au purgatoire. » Bien que les frères n’eussent pas dit à leur grand-père Isaac qu’ils avaient en fait vendu Joseph, Isaac comprit de façon prophétique que son petit-fils était encore en vie. Voyant que Dieu n’avait pas non plus révélé à Jacob que Joseph était encore vivant, Isaac comprit qu’Il ne voulait pas qu’il le sache ; aussi ne le lui dit-il pas non plus. Cependant, témoin qu’il était de la douleur de son fils, Isaac, le père de Jacob, pleura pour lui.
36 Entre-temps, les Medanites (c’est-à-dire les Midianites14) avaient vendu Joseph aux autorités d’Égypte, plus spécifiquement à Potiphar, intendant de Pharaon et chef de ses bouchers.
Quatrième lecture – Revii
Judah part
38:1 Constatant la douleur inconsolable de leur père, les frères se retournèrent contre Judah. Ils lui dirent : « Nous avons suivi ton idée de vendre Joseph. Si tu nous avais suggéré de le ramener à notre père, nous t’aurions écouté également. » Il advint à cette époque, après les remontrances de ses frères, que Judah fut déchu de son autorité sur ses frères.15 Il s’éloigna d’eux pour s’associer avec un homme d’Adoulam du nom de ‘Hira.
2 Peu de temps après, Judah vit là-bas la fille d’un marchand renommé16 du nom de Choua ; il la prit pour épouse et cohabita avec elle.
3 Elle conçut et donna naissance à un fils, et Judah le nomma Er.
4 Elle conçut à nouveau et donna naissance à un autre fils, et elle le nomma Onane.
5 De nouveau elle enfanta un fils, et elle le nomma Chéla. Judah se trouvait en un lieu qui serait par la suite appelée Keziv [« interruption »] au moment où elle donna naissance à cet enfant. Dès lors, son épouse cessa de lui donner des enfants ; c’est la raison pour laquelle l’endroit où il se trouvait quand leur dernier fils naquit prit le nom de Keziv.
6 Dans l’année 2224, Judah prit une épouse pour Er, son premier-né, et son nom était Tamar. Tamar était la fille de Chem, qui était mort soixante-six ans auparavant ; ainsi, elle avait au moins soixante-cinq ans à cette époque.
La punition d’Er et Onane
7 En dépit de son âge, Tamar était encore très belle. Craignant que la procréation ne ternisse sa beauté, Er interrompait ses relations conjugales avec elle en répandant sa semence. Comme l’épanchement de semence en pure perte contrevient au commandement de Dieu de fructifier et se multiplier, et est de ce fait considéré comme équivalant à un meurtre, Er, le premier-né de Judah, apparut mauvais aux yeux de l’Éternel et passible de la peine de mort. Er ne regretta pas son acte ; alors, l’Éternel le fit mourir.
8 Comme le reste de sa famille, Judah s’était engagé à observer la Torah en toutes circonstances, bien qu’elle n’eût pas encore été formellement promulguée.17 La disposition maritale de la Torah relative au lévirat18 fait obligation à un homme dont le frère marié décède sans enfant d’épouser sa veuve. Aussi Judah dit à Onane : « Épouse et cohabite avec l’épouse de ton frère et accomplis ainsi à son égard le devoir du frère d’un mari décédé. » En outre, Judah dit à Onane : « De cette façon tu constitueras une descendance à ton frère, car tu nommeras ton premier enfant de son nom », même si la Torah n’en stipule pas l’obligation dans le cadre de l’institution du mariage par lévirat.
9 Onane comprit que cette postérité ne serait pas la sienne ; aussi, quand il approchait l’épouse de son frère défunt – ne connaissant pas la cause de la mort de son frère –, il épanchait lui aussi sa semence en pure perte sur le sol de façon à ne pas établir de descendance pour son frère.
10 Bien que sa motivation fût différente de celle de son frère, son acte était identique ; aussi, ce que fit Onane fut tout aussi mauvais aux yeux de l’Éternel. Comme lui non plus ne regretta son acte, Dieu le fit mourir.
11 Toujours en conformité avec la loi du lévirat, le prochain à devoir épouser Tamar aurait dû être Chéla, le troisième fils de Judah. Mais plutôt que lui faire épouser Chéla, Judah dit à Tamar, sa belle-fille : « Demeure veuve dans la maison de ton père encore une année,19 jusqu’à ce que mon fils Chéla grandisse. » En vérité cependant, Judah n’avait aucune intention de laisser Chéla l’épouser, car il pensait : « S’il l’épouse, lui aussi pourrait mourir comme ses frères. » Alors Tamar s’en alla vivre dans la maison de son père – c’est-à-dire la maison de sa famille, car son père était mort de nombreuses années auparavant20 – pour attendre que Chéla soit en âge.
12 De nombreux jours, c’est-à-dire un an environ,21 passèrent, et la fille de Choua, l’épouse de Judah, mourut. Après que Judah fut consolé, il monta avec ‘Hira, son ami Adoulamite, à Timna, qui était située sur le versant de la colline, pour surveiller la tonte de son troupeau.
13 On informa Tamar en disant : « Ton beau-père monte actuellement à Timna pour tondre son troupeau. » Comme on lui avait dit qu’il montait à Timna, elle savait quel chemin il prendrait.22
Judah et Tamar
14 Elle quitta ses vêtements de veuve, se couvrit d’un voile, s’en enveloppa le visage de façon à n’être pas reconnue, et s’assit à la croisée des chemins sur la route de Timna. Abraham avait planté sa tente pendant un moment à ce croisement ; c’est pourquoi l’endroit était fréquemment visité par des voyageurs désirant honorer sa mémoire, et Tamar savait que Judah ferait de même. Car Tamar aspirait ardemment à porter des enfants qui appartiendraient à la descendance de Judah ; aussi, quand elle vit que Chéla avait grandi et qu’elle ne lui avait pas été donnée pour épouse, elle envisagea de concevoir des enfants de Judah lui-même.
15 Lorsque Judah la vit assise au croisement, il la prit pour une prostituée. Du fait qu’elle s’était couvert le visage, il ne la reconnut pas. Même si Judah savait que Tamar aspirait à porter sa progéniture, il ne soupçonna pas qu’elle pouvait être cette prostituée, car elle avait toujours couvert son visage lorsqu’elle se rendait dans sa maison en tant que belle-fille, montrant ainsi qu’elle était un modèle de décence et de vertu.
16 Il se dirigea de son côté, en se rendant sur le chemin où elle se tenait assise, et dit : « Si tu y consens,23 laisse-moi te posséder », car il n’avait pas réalisé qu’elle était sa belle-fille. S’il avait su qu’elle était Tamar, il ne lui aurait pas demandé de cohabiter avec lui, car on présumait qu’avoir des relations avec elle pouvait conduire à mourir (du fait de ce qui était survenu à Er et à Onane24 ).25 Elle répondit : « Que me donneras-tu comme paiement pour cohabiter avec moi ? »
17 Il dit : « Je t’enverrai un chevreau de mon troupeau », et elle répondit : « À condition que tu me donnes un gage en attendant que tu l’envoies. »
18 Il demanda : « Quel gage donnerai-je ? » Et elle répondit : « La bague de ton sceau ; ta cape, qui marque ton statut particulier dans la famille ; et le bâton qui est dans ta main. » Tamar demanda tout particulièrement ces trois objets car elle était certaine que Judah chercherait à les récupérer ; elle pourrait également s’en servir plus tard pour prouver son identité.26 Il les lui donna et cohabita avec elle, et elle conçut de lui.
19 Elle se leva et partit, retira le voile, et revêtit à nouveau son habit de veuve.
20 Judah envoya le chevreau par l’entremise de son ami l’Adoulamite afin de reprendre le gage de la femme, mais il ne la trouva pas.
21 Il questionna les gens de l’endroit en disant : « Où est la prostituée qui se trouvait au croisement sur le chemin ? » Ils répondirent : « Il n’y avait pas de prostituée ici. »
22 Il retourna auprès de Judah et dit : « Je ne l’ai pas trouvée, et même les habitants de l’endroit ont dit : “Il n’y avait pas de prostituée ici.” »
23 Alors Judah dit : « Qu’elle garde ce que je lui ai donné en gage, car nous pourrions devenir l’objet du mépris public. Voilà que je lui ai adressé ce chevreau, mais tu ne l’as pas trouvée. Que puis-je faire d’autre pour tenir ma parole ? » Comme Judah avait trompé son père au sujet de Joseph en faisant usage d’un chevreau, la haute providence fit en sorte qu’il soit lui-même trompé par un chevreau. Cette année-là (2228), Isaac mourut.27
Tamar est enceinte
24 Quelque trois mois s’écoulèrent, et on informa Judah en disant : « Ta belle-fille Tamar n’a épousé personne depuis que son second mari est mort, mais elle a eu des relations. Ainsi elle s’est rendue coupable de débauche, la preuve étant qu’elle en est même manifestement devenue enceinte. » Judah dit alors : « Emmenez-la et qu’elle soit brûlée. »
25 Tamar était à tel point consciente de la gravité du crime de faire honte à quelqu’un en public qu’elle était prête à être brûlée plutôt que de s’en rendre coupable. Aussi fit-elle savoir à Judah par une voie indirecte que c’était de lui qu’elle était enceinte. Comme elle était emmenée pour être brûlée, elle envoya dire ceci à son beau-père : « C’est de l’homme à qui appartiennent ces objets que je suis enceinte. » Elle ajouta : « Veuille reconnaître ces objets : à qui appartiennent cette bague de sceau, cette cape et ce bâton ? Veuille reconnaître ton Dieu : reconnais que tu es le père, et ne te rends pas coupable de la mort de trois âmes – la mienne et celle des jumeaux que je porte. »
26 Judah reconnut ces objets comme étant les siens. Bien qu’il n’avait pas formellement commis de faute, la prostitution n’ayant pas été interdite avant que la Torah soit donnée,28 il demeurait gênant qu’un membre de la famille de Jacob se soit livré à cette sorte de relation purement charnelle. Et cependant, Judah choisit d’être un objet d’opprobre plutôt que laisser tuer Tamar. Il dit : « Elle a eu raison ; c’est de moi qu’elle est enceinte. Elle a eu raison d’envisager de concevoir de moi, car je ne l’ai pas donnée en mariage à mon fils Chéla comme j’avais promis de le faire, et elle a senti que j’ai ignoré mon devoir de m’assurer qu’elle ait des enfants de ma lignée. »29 Une fois clarifié le fait qu’Er et Onane étaient morts du fait de leur propre péché plutôt qu’à cause d’une faute commise par Tamar, Judah l’épousa ; aussi, Il cessa de la connaître de la même façon douteuse qu’il l’avait connue auparavant.
La naissance de Perets et Zéra’h
27 Il advint que, lorsque Tamar enfanta, la sage-femme vit qu’elle portait des jumeaux dans son ventre. Les deux jumeaux étaient appelés à être des justes ; au titre de ce mérite,30 Dieu écourta la durée de la grossesse de Tamar et elle enfanta prématurément après sept mois.31
28 Au moment de la délivrance, l’un des deux bébés avança la main hors du ventre. La sage-femme saisit sa main et lui attacha un fils d’écarlate en disant : « Celui-ci est sorti le premier. » Le bébé rentra alors sa main.
29, Mais comme il retirait sa main, voici que son frère vint au monde, et sa mère dit : « Avec quelle vigueur t’es-tu précipité ! » Alors Judah le nomma Perets [« jaillir avec vigueur »]. Étant donné que la primogéniture est déterminée en fonction de l’enfant dont la tête est apparue en premier, Perets fut le premier-né.
30 Ensuite naquit son frère, dont la main portait le fil d’écarlate, et Judah le nomma Zéra’h [« briller »] par référence au fil d’écarlate brillant.
Cinquième lecture – ‘Hamichi
39:1 Comme il a été mentionné plus haut,32 Joseph fut emmené en Égypte, et Potiphar – intendant de Pharaon et chef de ses bouchers, un Égyptien privilégié – l’avait acheté aux Ismaélites, qui l’avaient conduit jusque là-bas.33 Potiphar l’avait acheté car il avait été attiré par sa belle allure, mais Dieu le rendit partiellement 34 impuissant de sorte qu’il ne puisse pas donner suite à ses intentions pernicieuses. Dès lors, Potiphar fut connu sous le nom de Poti-Phéra,35 phéra signifiant « mutilé. »
2 L’Éternel fut aux côtés de Joseph, qui ainsi connut le succès et fut admis dans la maison de son maître égyptien. Néanmoins, il était encore un esclave, et n’avait donc aucun moyen de faire savoir à son père qu’il était vivant.36
3 Le maître de Joseph vit que Joseph avait profondément conscience de la présence de Dieu, car il laissait clairement paraître sa conviction que l’Éternel était avec lui et le faisait réussir en tout ce qu’il entreprenait.37 Poti-Phéra comprit alors que c’était l’Éternel qui faisait prospérer toutes les œuvres de ses mains.
4 Joseph trouva faveur à ses yeux et devint son serviteur. Son maître le mit à la tête de sa maison, lui confiant tout ce qui était en sa possession.
5 Dès qu’il l’eut mis à la tête de sa maison et de tout ce qu’il possédait, l’Éternel bénit la maison de l’Égyptien par égard pour Joseph. La bénédiction de l’Éternel se manifesta dans tout ce que Poti-Phéra possédait, dans sa maison et aux champs.
6 Il confia tout ce qu’il possédait aux soins de Joseph, et ne se soucia plus de rien de ses affaires excepté « le pain qu’il mangeait » – une métaphore pour désigner son épouse. Après avoir été à la tête de la maison de Poti-Phéra durant dix ans, Joseph commença à manger et à boire des mets choisis et à prendre soin de ses cheveux afin de pallier les effets néfastes de ses journées de travail sur sa santé et sur son apparence,38 ce qui permit de faire ressortir qu’il était beau de visage et d’apparence.39 L’attention que Joseph porta à son aspect extérieur dénota un manque de sensibilité choquant au fait que son père s’était endeuillé en pensant l’avoir perdu. Aussi, Dieu fit en sorte de réprimer cette indifférence en initiant une chaîne d’événements qui allaient aboutir à son incarcération.
Sixième lecture – Chichi
7 Alors, immédiatement après que Joseph commença à prendre soin de sa personne et que Dieu décida de réprimer ce manque de sensibilité,40 l’épouse de son maître porta les yeux sur Joseph. Elle vit à travers des voies astrologiques qu’elle était appelée à devenir l’ancêtre de la progéniture de Joseph. Bien qu’elle avait raison, car de fait Joseph épousa par la suite sa fille, et les enfants qui leur naquirent furent sa progéniture, elle se fourvoya en présumant que c’était elle-même qui serait la mère de cette progéniture, et elle fut impatiente d’enfanter d’un personnage aussi vertueux. Et c’est animée de ces nobles (mais malencontreuses) intentions41 qu’elle approcha Joseph et dit : « Couche avec moi. »
L’épouse de Poti-Phéra
8 Il refusa ses avances et dit à l’épouse de son maître : « Voici que mon maître ne me demande aucun compte quant à la maison, et tout ce qu’il possède il a remis entre mes mains.
9 Personne n’a plus d’autorité que moi dans cette maison, il ne m’a rien défendu sinon toi, car tu es son épouse – comment puis-je commettre un si grave méfait que celui de trahir sa confiance, et en même temps aussi pécher devant Dieu ? Tu n’ignores certainement pas que Dieu a interdit l’adultère à l’humanité entière ! »42
10 La femme de Poti-Phéra persista néanmoins à tenter de séduire Joseph. Mais bien qu’elle parlait à Joseph jour après jour, il ne l’écouta pas, et n’accepta pas même de s’allonger à côté d’elle sans avoir de relations, sachant que la chose ne manquerait pas d’y aboutir. En plus de refuser de commettre un adultère, Joseph savait qu’avoir des relations avec elle signifierait qu’il aurait à être avec elle dans l’au-delà, et d’avoir à se purifier dans le purgatoire43 pour s’être souillé.
11 Il advint qu’un jour comme celui-ci, de fête idolâtre, pour laquelle les Égyptiens se rassemblaient dans leur temple, la femme de Poti-Phéra réalisa qu’il n’y aurait pas de moment plus propice qu’une telle occasion pour parvenir à ses fins. Elle se fit excuser des cérémonies en feignant d’être malade. Joseph, comme d’ordinaire, se rendit à la maison pour accomplir son travail, mais il nourrissait également l’idée de céder à son insistance. Aucun des gens de la maison n’était présent dans la maison excepté elle.
12 Elle le saisit par son vêtement et dit : « Couche avec moi ! » Il abandonna son vêtement dans sa main et s’enfuit dehors.
13 Lorsqu’elle vit qu’il avait abandonné son vêtement dans sa main et qu’il s’était échappé dehors, elle comprit qu’elle pouvait s’en servir pour se venger de lui qui l’avait repoussée.
La femme de Poti-Phéra accuse Joseph
14 Elle appela les gens de sa maison, qui étaient alors revenus des cérémonies du jour, et s’adressa à eux en disant : « Regardez ! Mon mari nous a amené un Hébreu, un étranger de très loin et de race différente. Il n’est pas étonnant qu’il n’ait aucun respect pour nous ; et il en est venu à se moquer de nous ! Il m’a abordé pour coucher avec moi, mais j’ai appelé à grands cris !
15 Alors, quand il a entendu que j’ai élevé la voix pour appeler, il a laissé son vêtement à côté de moi, il s’est enfui et il est sorti ! »
16 Elle garda son vêtement par-devers elle jusqu’à ce que son mari, le maître de Joseph, fut de retour à la maison,
17 et elle lui parla comme elle l’avait raconté, en disant : « L’esclave hébreu que tu nous as amené est venu m’insulter en tentant de me séduire !
18 Alors, lorsque j’ai élevé la voix très fort, il a laissé son vêtement près de moi et a pris la fuite ! »
19 Au début, le maître de Joseph eut peine à croire qu’il avait pu faire une telle chose,44 et, en tout état de cause, il était réticent à le punir, car il avait géré sa maison de façon remarquablement judicieuse. Mais plus tard, quand son maître entretint des relations conjugales avec son épouse et qu’il entendit les mots de sa femme lui disant alors : « Ton serviteur m’a fait ces mêmes choses que tu me fais maintenant », sa colère s’enflamma.
20 Le maître de Joseph, lequel en plus d’être le chef des bouchers était responsable des prisons royales,45 le fit saisir et le fit mettre dans la prison où les prisonniers du roi étaient incarcérés, et il resta dans cette prison. Ce scandale devint le sujet de tous les ragots.46
21 L’Éternel fut avec Joseph et fit qu’il trouva grâce aux yeux de tous les détenus.47 Il lui fit également trouver faveur auprès du gouverneur de la prison.
22 Le gouverneur de la prison plaça tous les détenus qui se trouvaient emprisonnés sous l’autorité de Joseph, et tout ce qu’on y faisait, c’était sous son autorité.
23 Le gouverneur de la prison ne vérifiait rien de ce qui passait par sa main, car l’Éternel était avec lui, et l’Éternel favorisait tout ce qu’il accomplissait.
Septième lecture – Chevii
40:1 En plus de faire trouver faveur à Joseph auprès du personnel de la prison et auprès des détenus, Dieu fit également en sorte que la société égyptienne soit distraite de son implication infamante dans l’affaire de la femme de Poti-Phéra en fournissant un autre sujet de ragots. En outre, ce nouvel épisode conduisit à la libération de Joseph de sa prison et à sa subséquente accession à la grandeur. Il advint qu’après que Joseph fut devenu l’objet de toutes les conversations,48 l’échanson du roi d’Égypte et le panetier offensèrent leur maître, le roi d’Égypte. Pharaon trouva une mouche dans sa coupe et un caillou dans son pain.
2 Pharaon, irrité contre ses deux intendants, le maître échanson et le maître panetier,
3 les fit incarcérer dans la prison attenante à la maison du chef des bouchers, à l’endroit où Joseph était incarcéré.
4 Le chef des bouchers affecta Joseph à leur service, et il les servit. Ils demeurèrent un an en prison.
5 Une nuit, tous deux – l’échanson du roi d’Égypte et le panetier, qui étaient incarcérés dans la prison – eurent chacun un rêve, mais bien que le rêve de chacun correspondait bien à l’interprétation authentique relative à ce qui leur arriverait par la suite, aucun d’eux ne comprit ce que leur rêve signifiait. En même temps, chacun d’eux vit également en rêve le destin de l’autre tel que le rêve de l’autre le prédisait, mais comme aucun d’eux ne comprit comment le rêve de l’autre était censé le prédire, aucun des deux ne put interpréter le rêve de l’autre.49
6 Lorsque Joseph vint vers eux le matin, il les vit soucieux.
7 Il interrogea les intendants de Pharaon qui étaient détenus avec lui en disant : « Pourquoi vos visages sont-ils défaits aujourd’hui ? »
8 Ils lui répondirent : « Nous avons fait un rêve, et il n’y a personne pour nous l’interpréter. » Joseph leur dit : « L’interprétation n’appartient-elle pas à Dieu ?! Racontez-moi vos rêves, je vous prie. »
Le rêve de l’échanson
9 L’échanson raconta son rêve à Joseph. Il lui dit : « Dans mon rêve, une vigne était devant moi.
10 Et sur la vigne se trouvaient trois pampres. Elle semblait bourgeonner, puis elle fleurit, et ses grappes mûrissaient leurs raisins.
11 La coupe de Pharaon était dans ma main. Je prenais les raisins et je pressais leur jus dans la coupe de Pharaon ; puis je déposais la coupe dans la main de Pharaon. »
12 Joseph comprit que Dieu avait fait en sorte que l’échanson soit incarcéré afin que, lors de sa libération, il puisse solliciter du Pharaon qu’il libère Joseph à son tour. Puisque le rêve de l’échanson indiquait clairement que le temps était venu pour que cela se réalise, Joseph en conclut que chaque pampre symbolisait la plus courte unité de temps significative – un jour.50 Ainsi, Joseph lui dit : « Voici son interprétation : les trois pampres, ce sont trois jours.
13 Dans trois jours, Pharaon considérera ton cas lorsqu’il convoquera tous ses serviteurs pour le servir au cours de son repas, et te rétablira à ton poste. Tu mettras la coupe de Pharaon dans sa main, comme tu avais l’usage de le faire avant d’être incarcéré lorsque tu lui servais à boire.
14 Tu pourras alors user de ton influence à la cour. J’ai conscience que, dans la mesure où un certain temps peut s’écouler avant que l’occasion de m’aider ne se présente à toi, et du fait que ta libération constituera un bouleversement dans ta vie, tu risques de m’oublier. Alors, malgré tout, souviens-toi de moi lorsque les choses iront bien pour toi, comme je te l’ai prédit,51 et je t’en prie, fais-moi la faveur de faire mention de moi à Pharaon, et fais-moi sortir de cette maison pénitentiaire.
15 Car en fait j’ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici également je n’ai rien fait qui justifie qu’ils me mettent dans un cachot. »
Le rêve du panetier
16 Lorsque le maître panetier vit que Joseph avait bien interprété – car, comme il a été dit plus haut,52 il avait rêvé le songe du maître échanson en même temps que sa juste interprétation –, il dit à Joseph : « Dans mon rêve, de façon analogue, il y avait trois paniers d’osier sur ma tête.
17 Dans le panier supérieur il y avait toutes sortes de mets de boulanger que Pharaon mange, et les oiseaux picoraient dans la corbeille au-dessus de ma tête. »
18 Joseph répondit en disant : « Ceci est l’interprétation : les trois paniers sont trois jours.
19 Dans trois jours, Pharaon te fera trancher la tête et pendra ta dépouille à un gibet, et les oiseaux viendront becqueter ta chair. »
MAFTIR
20 Il advint que le troisième jour, qui était l’anniversaire de Pharaon, il donna un festin pour tous ses serviteurs, et porta le maître échanson et le maître panetier sur la liste de ses serviteurs disponibles pour officier au festin.
21 Il rétablit le maître échanson à la fonction de servir à boire, et celui-ci plaça la coupe dans la main de Pharaon.
22 Et le maître panetier, il le fit pendre, ainsi que Joseph l’avait interprété pour eux.
La perfidie de l’échanson
23 Le maître échanson ne se souvint pas de Joseph ce jour-là, et il l’oublia par la suite. Joseph avait eu raison de tenter de se faire libérer de prison, mais il commit l’erreur de penser que, dès lors que Dieu avait choisi de l’aider à travers l’échanson, son sort dépendait davantage de la plaidoirie de ce dernier que de la miséricorde de Dieu. Cette erreur de jugement montra qu’il n’était pas encore prêt à atteindre le haut statut social auquel il était destiné. Pour amender cette défaillance, Dieu fit que la libération de Joseph intervienne non pas trois jours après le rêve, mais trois ans. Néanmoins, afin d’atténuer sa période de détention, Dieu compta les trois jours que Joseph devait passer en prison de toute façon comme la première année supplémentaire. Ainsi il demeura en prison deux années de plus.53
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