Lorsqu’une amie a invité ma famille pour un dîner de Chabbat, j’ai remarqué un objet très inhabituel sur la table. À côté des délicieux plats et de la belle vaisselle se trouvait un talkie-walkie allumé, placé près du père de famille.
Le mari de mon amie est volontaire pour Hatzalah, un service d’ambulance bénévole juif américain qui fournit des soins d’urgence préhospitaliers. En tant que secouriste, il est de garde vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept, et offre une assistance vitale à des personnes en situation de détresse extrême. La Torah permet (et même commande) de transgresser les lois du Chabbat pour sauver des vies.
Mon amie m’a dit que son mari est souvent appelé au milieu de la nuit, parfois même plusieurs fois. Il arrive que, juste au moment où il s’endort profondément, il doive sauter du lit à nouveau. Étant le seul secouriste du quartier, il intervient en moyenne deux à trois fois chaque Chabbat.
Malgré son travail à temps plein et son rôle de père d’une famille nombreuse, y compris un tout-petit, il trouve toujours le temps et l’énergie pour cette œuvre sacrée. Mon amie (qui travaille également) et ses enfants sont incroyablement fiers de lui. Les enfants parlent avec passion de ses activités, même si cela signifie que leur père peut devoir quitter une célébration familiale ; ils comprennent que chacun d’entre eux doit en faire plus pour aider. La famille comprend la précieuse mitsva de sauver des vies et sait que leur encouragement et leur soutien lui permettent de le faire.
Dans la lecture de la Torah de cette semaine, les frères de Joseph vendent ce dernier comme esclave. En délibérant sur ce qu’ils doivent faire de lui, les frères décident de le jeter dans un puits. « Le puits était vide ; il n’y avait pas d’eau dedans. »1
Si le puits était vide, n’est-il pas évident qu’il n’y avait pas d’eau dedans ? Le Talmud tire de cette formulation inhabituelle qu’il n’y avait pas d’eau dans le puits, mais qu’il y avait des serpents et des scorpions.2
Les maîtres ‘hassidiques commentent ainsi ce passage : l’esprit et le cœur de l’homme ne sont jamais vides. S’il n’y a pas d’eau nourrissante, il y a « des serpents et des scorpions dedans ».
Dans nos vies, nous devons être occupés par quelque chose de significatif. Nos esprits et nos cœurs ne sont pas des espaces vides ; ils se remplissent rapidement. L’« eau » fait référence à la Torah et à ses enseignements nourrissants. Si nos esprits sont occupés par les enseignements de la Torah et que nos cœurs et nos emplois du temps sont remplis de bonnes actions, il n’y aura pas de place pour que la négativité s’infiltre.
Nous n’avons pas tous besoin d’être comme mon ami incroyablement altruiste, en alerte jour et nuit pour sauver des vies. Mais en quittant la maison de mon voisin, j’ai réalisé que, même si nous pensons tous être très occupés, nos emplois du temps peuvent en fait devenir beaucoup plus chargés.
Trouvons quelque chose qui nous passionne et engageons-nous à remplir nos journées (à ras bord !) d’actes porteurs de sens.
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