Première lecture – Richone
La naissance de Jacob et d’Ésaü
25:19 Ceux-ci – Jacob et Ésaü, dont les naissances vont à présent être relatées – sont les descendants d’Isaac, fils d’Abraham. Bien qu’Abraham était également le père d’Ichmael, c’est uniquement parce qu’il était le père d’Isaac, qui demeura fidèle à l’héritage moral d’Abraham, que l’œuvre de sa vie fut perpétuée.
20 Isaac était âgé de quarante ans quand il épousa Rébecca dans l’année 2088, alors qu’elle avait trois ans. Bien que Rébecca était la fille de Bethouel, l’Araméen perverti de Padane Aram, et également la sœur de Laban l’Araméen perverti, et qu’elle était née et avait été élevée dans un environnement immoral, leur influence ne porta pas atteinte à sa spiritualité.
21 Isaac implora l’Éternel tandis que son épouse faisait de même en se tenant à l’angle opposé dans la même pièce, car elle était stérile. Bien que les deux prièrent intensément, l’Éternel répondit spécifiquement à la supplication d’Isaac, car les prières adressées par un juste qui est né d’un juste sont plus efficaces que celles adressées par un juste qui est l’enfant d’une personne pervertie. Ainsi, son épouse Rébecca conçut.
22 Les enfants luttaient au sein d’elle. Ne sachant pas qu’elle portait des jumeaux, elle dit : « Si c’est ainsi que doivent être les douleurs de la grossesse, pourquoi ai-je prié pour cela ? » Aussi se rendit-elle à l’académie de Chem et Ever pour interroger l’Éternel quant à ce qui lui causait tant de désagrément.
Rébecca devient enceinte de jumeaux
23 L’Éternel lui dit par l’intermédiaire de Chem : « Les fondateurs de deux peuples sont dans ton ventre. Les deux peuples seront puissants, et leurs deux figures de proue sont appelées à être mondialement connues pour leur richesse.1 Cependant, ces deux puissances se sépareront au moment où elles verront le jour à partir de toi : le plus jeune sera prédisposé à la vertu, et le plus âgé, à la perversité. En outre, bien qu’ils seront puissants tous les deux, ils n’exerceront jamais un même pouvoir simultanément ; lorsque l’un s’élèvera, l’autre déclinera, et inversement. Aussi, la prédominance passera d’un pouvoir à l’autre et vice-versa. Néanmoins, même lorsque l’aîné prendra le dessus, l’aîné avec sa descendance servira toujours le plus jeune et ses descendants. »2
24 Les jours de sa grossesse atteignirent leur terme du fait que l’un des jumeaux dans son ventre était prédisposé à la perversion. C’est pourquoi Rébecca ne possédait pas assez de mérite pour justifier que Dieu écourte sa pénible grossesse.3
25 Le premier sortit rouquin – un présage de ce qu’il ferait couler le sang – et tout entier pareil à un manteau de poil, de sorte que tous ceux qui étaient présents lors de sa naissance l’appelèrent Ésaü [assouy – « déjà fait »]. Ce nom lui resta attaché.
La vente du droit d’aînesse
26 Ensuite son frère sortit, sa main tenant le talon d’Ésaü – un présage de ce que le peuple qui serait issu de lui atteindrait le pouvoir « en talonnant » la nation qui descendrait d’Ésaü : dès que le pouvoir de ce dernier commencerait à décliner, le premier lui arracherait la domination. Il tenait également le talon d’Ésaü car, du fait qu’il avait été conçu en premier,4 il voulait apparaître le premier et recevoir le droit d’aînesse. Ce second fils fut nommé par Dieu Jacob [Yaakov, de akev – « talon »] en inspirant Isaac à lui donner un nom rappelant le fait qu’il était né en tenant le talon d’Ésaü. Jacob naquit circoncis.5 Isaac était dans sa 60e année quand Rébecca leur donna naissance.
27 Les jeunes gens grandirent. Ésaü devint habile à piéger son père, lui faisant croire qu’il était excessivement pieux en lui posant des questions judicieuses relatives à loi. En réalité, c’était un homme indiscipliné, qui passait son temps dans des champs à chasser des bêtes et des oiseaux. Jacob, au contraire, était un homme intègre qui, ne prétendant pas être ce qu’il n’était pas, demeurait dans les tentes de Chem et Ever à étudier la Torah.
28 Isaac aimait Ésaü, à la fois pour le gibier qu’il ramenait de sa chasse et du fait qu’il était dupe de son langage fourbe, tandis que Rébecca aimait Jacob.
29 À l’époque où Ésaü atteignit quinze ans (dans l’année 2123), il fut avide d’adopter ouvertement le mode de vie immoral qu’il avait choisi. Bien que Dieu avait initialement prévu qu’Abraham vivrait jusqu’à cent quatre-vingts ans, Il écourta sa vie de cinq ans de sorte qu’il ne soit pas témoin de la défection d’Ésaü à ses idéaux.6 Le jour de la mort de son grand-père Abraham, Jacob était en train de cuisiner un ragoût de lentilles rouges qu’il devait servir à son père, un repas qu’il est d’usage de servir aux endeuillés (car la forme ronde des lentilles rappelle que le deuil fait partie du cycle de la vie). Ésaü revint des champs, épuisé par sa première incursion dans l’immoralité active, lors de laquelle il avait commis un véritable meurtre.
30 Ésaü dit à Jacob : « À présent, déverse-moi une gorgée de ce rouge, de cette matière rouge, car je suis épuisé ! » C’est ainsi qu’il lui fut donné le surnom d’Edom [adom – « rouge »].
31 Jacob savait que le droit d’aînesse conféré au premier-né comportait le devoir et le privilège d’offrir les sacrifices pour leur famille. Mais du fait qu’Ésaü s’était rendu indigne de ce privilège par sa conduite, Jacob répondit : « Je te donnerai à manger, mais à une condition : vends-moi ton droit d’aînesse de façon irrévocable, de sorte que la transaction soit aussi claire que ce jour. »
32 Ésaü entrevit que le jour viendrait où l’offrande des sacrifices ne serait plus l’apanage des premiers-nés. En outre, il demanda à Jacob : « Et pourquoi donc veux-tu du droit d’aînesse ? Jacob répondit : « Offrir des sacrifices est manifestement un travail sérieux et important, car l’effectuer de façon erronée rend passible de châtiments sévères. Certaines transgressions, comme offrir un sacrifice en état d’ivresse ou sans s’être coupé les cheveux pendant trente jours, sont même passibles de mort ! »7 Ésaü dit : « Voilà, si tel est le cas, je suis certain de mourir à cause de cela ; en outre, je vais de toute façon finir par mourir, et après ma mort, le droit d’aînesse ne sera pas transmis à ma progéniture à travers les générations ; aussi, à quoi peut bien me servir le droit d’aînesse ? Parfait, j’accepte de te le vendre. »
33 Jacob dit : « Prête-moi serment ce jour » ; alors il lui jura et vendit son droit d’aînesse à Jacob.
34 Alors Jacob donna à Ésaü du pain et un plat de lentilles ; il mangea et but, puis se leva et partit. Et c’est ainsi qu’Ésaü dédaigna le droit d’aînesse, conformément à son impiété grandissante.
Isaac dans le pays des Philistins
26:1 Il y eut à nouveau une famine dans le pays, outre la première famine qui s’était produite à l’époque d’Abraham ; alors Isaac quitta Hébron et alla demeurer chez Avimèle’h, le roi des Philistins, à Guerar.
2 Isaac avait auparavant envisagé de descendre en Égypte à l’instar de son père Abraham, mais l’Éternel lui apparut et dit : « Ne descends pas en Égypte, car il ne convient pas pour toi de demeurer en dehors du Pays d’Israël, en un endroit où les gens n’ont pas encore conscience de la présence de Dieu.8 Demeure plutôt dans la Terre sainte que Je t’indiquerai. Rends-toi dans le pays des Philistins et établis-toi à Guerar. Il est vrai que cette contrée ne fait pas vraiment partie du pays que J’ai promis à Abraham,9 mais elle en est assez proche pour avoir été favorablement influencée par lui ; de plus, elle est appelée à devenir une partie de la Terre sainte.10 Aussi n’est-il pas inapproprié pour toi d’y habiter.
3 Séjourne dans ce pays, et, bien qu’il ait été quelque peu affecté par la famine,11 Je serai avec toi et te bénirai, car Je donnerai toutes ces contrées à toi et à tes descendants et J’accomplirai le serment que J’ai fait à ton père Abraham :12
4 Je rendrai tes descendants si nombreux que tu ne pourras les compter, tout comme il est impossible de compter les étoiles du ciel,13 et Je donnerai à ta descendance toutes ces contrées. Et tous les peuples de la terre se béniront par la mention des noms de tes descendants : lorsqu’une personne voudra bénir ses enfants, elle dira : “Puisses-tu devenir comme les enfants d’Isaac”.
5 Je te confère toutes ces bénédictions parce que ton père Abraham a obéi à Ma voix et observé Mes prescriptions, Mes injonctions, Mes commandement et Mes instructions. »
Deuxième lecture – Cheni
6 Alors Isaac s’établit à Guerar.
7 Lorsque les habitants du lieu s’enquirent au sujet de sa femme, il dit – tout comme Abraham l’avait fait à propos de Sarah – : « C’est ma sœur. » Il ne leur dit pas la vérité car il eut peur de leur dire : « C’est ma femme », pensant : « Les gens du lieu pourraient me tuer à cause de Rébecca, car elle est de belle apparence. »14
8 Cependant, contrairement à ce que Pharaon avait fait à Sarah, le roi ne fit pas enlever Rébecca lors de son arrivée. Aussi, après un temps de séjour prolongé, Isaac décida qu’il n’avait plus de raisons d’être aussi précautionneux. Avimèle’h, le roi des Philistins, regarda par la fenêtre de son palais et aperçut Isaac qui réjouissait son épouse Rébecca pendant leur intimité conjugale.
9 Avimèle’h convoqua Isaac et dit : « Alors elle est vraiment ton épouse ! Comment as-tu pu me dire : “C’est ma sœur ?” » Isaac lui répondit : « Car j’ai pensé : “Je pourrais mourir à cause d’elle.” »
10 Avimèle’h lui dit alors : « Que nous as-tu donc fait là ? Peu s’en est fallu que l’un – autrement dit l’unique, le roi – du peuple ait des relations avec ta femme, et tu nous en aurais fait porter la culpabilité ! »
Avimèle’h met en garde son peuple
11 Avimèle’h émit un ordre à son peuple affirmant : « Quiconque portera la main sur cet homme ou sur son épouse sera puni de mort. »
12 Isaac sema dans cette région au cours de cette année. Du fait que ce n’était pas une région particulièrement fertile et que c’était également une année de famine, il estima que le rendement des semailles serait faible. Cependant il récolta au centuple cette année-là, car l’Éternel l’avait béni. En outre, lorsqu’ils firent le compte de la production afin d’en prélever la dîme, ils trouvèrent qu’elle était à nouveau cent fois plus importante au titre de son mérite d’avoir voulu en prélever la dîme, car l’Éternel l’avait béni.15
Troisième lecture – Chelichi
13 Ainsi, l’homme prospéra, et alla en prospérant jusqu’à ce qu’il devint très riche. Sa richesse devint proverbiale ; on avait coutume de dire : « Mieux vaut le fumier des mules d’Isaac que l’argent et l’or d’Avimèle’h. »
14 Il acquit du bétail et du menu bétail et de nombreuses exploitations, et les Philistins le jalousèrent.
15 Et tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père à l’époque de son père Abraham,16 les Philistins les bouchèrent en les remplissant de terre. Ils alléguèrent que ces puits pouvaient servir à approvisionner en eau une armée d’envahisseurs.
16 Avimèle’h dit à Isaac : « Va-t’en de chez nous, car tu es devenu plus puissant que nous. »
17 Et Isaac partit de là-bas ; il campa dans la vallée de Guerar, à distance de la ville du même nom, et s’y établit.
Isaac creuse des puits
18 Isaac creusa à nouveau les puits d’eau qui avaient été creusés à l’époque d’Abraham son père et que les Philistins avaient bouchés après la mort d’Abraham, et il leur donna des noms identiques à ceux que son père leur avait donnés.
19 Les serviteurs d’Isaac creusèrent ailleurs dans la vallée de Guerar et y découvrirent un puits d’eau vive.
20 Les bergers de Guerar cherchèrent querelle aux bergers d’Isaac en disant : « Puisque nous faisons usage de ces pâturages pour nos troupeaux, l’eau découverte par vous est à nous. » Isaac nomma le puits Essek [« conflit »] parce qu’ils lui avaient cherché querelle.
21 Ils creusèrent un autre puits sur lequel ils se querellèrent encore, et Isaac lui donna le nom de Sitna [« harcèlement »].
22 Il partit de là-bas et creusa un autre puits, et ils ne le querellèrent pas à son propos ; il lui donna alors le nom de Re’hovot [« grands espaces »] en disant : « Car à présent l’Éternel nous a accordé un large espace pour nous déployer, et nous nous épanouirons matériellement dans le pays. »17
Quatrième lecture – Revii
Israël à Beer Chava
23 De là-bas, il remonta à Beer Chava.
24 L’Éternel lui apparut cette nuit-là et dit : « Je suis le Dieu de ton père Abraham. Ne crains rien de toutes ces querelles car Je suis avec toi. Je te bénirai et Je multiplierai ta descendance pour l’amour d’Abraham, Mon serviteur. »
25 Isaac édifia là-bas un autel et invoqua le Nom de l’Éternel. Il planta là sa tente et là les serviteurs d’Isaac creusèrent un nouveau puits, mais ils n’y découvrirent pas d’eau.
26 Entre-temps, Avimèle’h se rendit chez lui depuis Guerar, accompagné d’un groupe constitué d’une partie de ses proches et de Pi’hol, le commandant de son armée.
27 Isaac leur dit : « Pourquoi êtes-vous venus à moi, alors que de toute évidence vous me haïssez et vous m’avez de ce fait renvoyé de chez vous ? »
28 Ils répondirent : « Nous avons vu à travers ton père et à nouveau vu à travers toi que l’Éternel était avec toi en t’accordant une réussite exceptionnelle,18 et nous avons dit : Puisse l’engagement pris entre nous et ton père perdurer entre nous et toi, et scellons une alliance avec toi
29 en sorte que tu ne nous fasses aucun mal, comme nous ne t’avons fait aucun mal en te demandant de partir, et que nous ne t’avons fait que du bien et avons pris congé de toi dans la paix. À présent, veuille bien nous traiter de même, toi qui es béni par l’Éternel. »
Cinquième lecture – ‘Hamichi
30 Isaac accepta leur proposition. Il leur fit un festin et ils mangèrent et burent.
31 Ils se levèrent de bon matin et se prêtèrent serment l’un à l’autre. Puis Isaac leur donna congé et ils le quittèrent en paix.
32 Et il advint qu’en ce jour, les serviteurs d’Isaac vinrent lui parler du puits qu’ils avaient creusé en lui disant : « Nous avons trouvé de l’eau ! »
33 Il lui donna le nom de Chivea [de chevou’ah – « serment »]. C’est pourquoi le nom de Beer Chava [« puits du serment »], qu’elle portait déjà, fut à nouveau donné19 à la ville, et demeure son nom jusqu’à ce jour.
Ésaü se marie
34 Dans l’année 2148, quand Ésaü atteignit quarante ans, il prit pour femme Judith, la fille de Beéri le Hittite, et Bassemath, la fille d’Eilone le Hittite.20
35 Ces femmes étaient spirituellement rebelles envers Isaac et Rébecca et leur causèrent une grande affliction, car entre autres choses elles servaient des idoles de façon éhontée.
La bénédiction d’Isaac
27:1 Vingt-trois ans après le mariage d’Ésaü, dans l’année 2171, Isaac était devenu vieux. En dépit du fait qu’il avait été béni par Dieu de bonne santé et de longévité,21 la fumée des offrandes d’encens des femmes idolâtres d’Ésaü avait affaibli sa vue. En outre, sa vue avait déjà été affaiblie du fait que les larmes des anges étaient tombées dans ses yeux au moment où il avait été ligoté sur l’autel 86 ans auparavant.22 Tout cela avait été agencé par la providence divine de sorte qu’il soit dupé et bénisse Jacob au lieu d’Ésaü, ainsi qu’il va être relaté. Il appela Ésaü, son fils aîné, et lui dit : « Mon fils », et il lui dit : « Me voilà. »
2 Isaac dit : « Voici que je suis devenu vieux ; je suis à présent âgé de 123 ans. Je ne connais pas le jour de ma mort.
3 Aussi, à présent, veuille prendre tes armes – ton épée ainsi que les flèches pour ton arc – et sors dans les champs, et piège-moi du gibier qui n’appartienne à personne. Fais attention à ne piéger qu’un cerf sans propriétaire afin de ne pas me servir du gibier volé, et d’aiguiser le couteau servant à l’égorger de façon à le faire conformément aux lois de la Torah.
4 Puis prépare-moi quelques mets délicieux comme je les aime, et apporte-les-moi afin que je mange pour que je t’accorde la bénédiction de mon âme avant de mourir. »
5 Or Rébecca avait entendu Isaac parler à Ésaü son fils. Ésaü s’en fut dans les champs – dans l’intention de piéger du gibier sans propriétaire, ainsi que son père l’avait stipulé, mais néanmoins prêt à rapporter du gibier volé au cas où il ne pourrait rien trouver d’autre.
Le plan de Rébecca
6 Quand Ésaü fut parti, Rébecca dit à son fils Jacob : « J’ai entendu ton père parler à ton frère Ésaü en disant :
7 “Apporte-moi du gibier et prépare-moi des mets délicieux, afin que je mange et te bénisse en présence de l’Éternel et avec Son assentiment avant de mourir.”
8 Et maintenant, mon fils, obéis à ma voix en ce que je t’enjoins.
9 Ton père a disposé dans notre contrat de mariage que je peux prendre deux chèvres du troupeau tous les jours si nécessaire. Aussi, va, je te prie, au menu bétail et prends-moi de là-bas deux jeunes et bons chevreaux. Puisque nous sommes le 14 Nissane, l’un servira d’offrande de Pessa’h, et avec le second je préparerai des mets délicieux pour ton père tels qu’il les aime, car il est possible de donner à la viande du chevreau le goût du cerf.
10 Puis tu les apporteras à ton père pour qu’il les mange afin qu’il te bénisse avant sa mort. »
11 Jacob dit à sa mère Rébecca : « Mais mon frère Ésaü est un homme velu, tandis que moi, je suis un homme glabre.
12 Peut-être mon père me tâtera-t-il, et je serai à ses yeux comme un imposteur, et j’amènerai sur moi la malédiction et non la bénédiction ! »
13 Sa mère lui dit : « Que ta malédiction soit sur moi, mon fils. Obéis seulement à ma voix et va, puis prends-les-moi. »
14 Il s’en fut les prendre et les amena à sa mère, et sa mère confectionna des mets délicieux comme son père les aimait.
15 Rébecca prit les plus précieux vêtements d’Ésaü, son fils aîné, lesquels avaient appartenu à Nimrod ; Ésaü les avait convoités et avait tué Nimrod pour s’en emparer.23 Ses habits se trouvaient chez elle dans la maison, car Ésaü les lui avait confiés pour empêcher ses femmes, en qui il n’avait pas confiance, de les lui voler. Elle en revêtit Jacob, son fils cadet,
16 et elle revêtit ses bras et la partie lisse de son cou des peaux des chevreaux.
17 Elle mit les mets délicieux ainsi que le pain qu’elle avait confectionnés dans les mains de son fils Jacob.
Jacob se rend auprès d’Isaac
18 Il vint chez son père et dit : « Père », et il dit : « Me voici. Qui es-tu, mon fils ? »
19 Jacob répondit à son père : « [C’est] moi ; Ésaü [est] ton aîné. » Puisqu’en hébreu le verbe « être » n’existe pas, la réponse de Jacob avait deux significations : (a) « Je suis Ésaü, ton aîné », et (b) « C’est moi ; Ésaü est ton aîné ». L’intention de Jacob était que son père comprenne ses paroles conformément à la première signification, mais afin de ne pas être formellement coupable de mensonge, il exprima sa réponse de façon qu’elle puisse être comprise dans son second sens. Continuant à se faire passer pour Ésaü, Jacob dit : « J’ai fait comme tu m’as dit ». Jacob voulait que son père comprenne de ses mots qu’il avait obéi à ce qu’Isaac avait demandé à Ésaü, à savoir de lui préparer un repas. Afin de ne pas se rendre formellement coupable de mensonge, Jacob s’exprima de façon qu’on puisse comprendre : « J’ai accompli de nombreuses choses que tu as demandées de moi ». Il poursuivit : « Veuille te lever et t’asseoir à table, et goûter de mon gibier, afin que tu m’accordes la bénédiction de ton âme. »
20 Isaac demanda à son fils : « Comment l’as-tu trouvé si rapidement ? » Il répondit : « C’est parce que l’Éternel, ton Dieu, a agi en ma faveur. »
21 Isaac se dit en lui-même : « Voilà qui ne correspond pas au caractère d’Ésaü : il ne fait jamais mention de Dieu,24 et il n’a pas non plus l’habitude de s’adresser à moi de façon si respectueuse. » Aussi, il dit à Jacob : « Veuille approcher que je te touche, mon fils. Es-tu vraiment mon fils Ésaü ou non ? »
Les doutes d’Isaac
22 Jacob s’approcha d’Isaac son père, qui le tâta et dit : « La voix – la façon de s’exprimer – est la voix de Jacob, mais les mains – au toucher – sont les mains d’Ésaü. »
23 Il ne le reconnut pas, car ses bras étaient velus comme les bras de son frère Ésaü ; aussi s’apprêta-t-il à le bénir.
24 Il dit : « Tu es donc mon fils Ésaü », et il répondit : « Je [suis]. » Ici encore, Jacob dit seulement « je » pour signifier « c’est moi », ce qui permettait à son père de comprendre sa réponse comme « je suis [Ésaü]. »
25 Alors Isaac dit : « Sers-moi et je mangerai de la chasse de mon fils afin que mon âme te bénisse. » Jacob le servit et il mangea, il lui apporta du vin et il but.
26 Isaac son père lui dit : « Approche, je te prie, et embrasse-moi, mon fils. »
27 Il approcha et l’embrassa, et Isaac sentit le parfum de ses vêtements. Bien que la peau de chèvre dégage généralement une mauvaise odeur, dans cette circonstance, celles-ci furent miraculeusement imprégnées du parfum d’un verger de pommes, comme le Jardin d’Éden.25 Isaac le bénit par dix bénédictions26 comme suit : Il dit : « Voyez, le parfum de mon fils est comme le parfum d’un champ que l’Éternel a béni. C’est l’indication que tu es digne de recevoir les bénédictions.
Sixième lecture – Chichi
28 Puisse Dieu t’accorder toutes ces bénédictions qui vont suivre, ainsi que la possibilité d’en tirer parti pour encore les déployer par toi-même.27 Cependant, quoi qu’Il t’accorde, puisse-t-Il te le donner à la condition que tu le mérites, car Je sais que toi et tes descendants accepteront Sa justice sans la mettre en question. En plus de t’avoir donné le parfum d’un champ béni, puisse-t-Il te donner (1) de la rosée des cieux et (2) des graisses – autrement dit les meilleurs fruits – de la terre, et (3) une abondance de lait et (4) de vin.
29 (5) Puissent des peuples te servir et (6) des nations se courber devant toi. (7) Sois le chef de tes frères, et (8) puissent les fils de ta mère se prosterner devant toi. Il pourra te sembler au début que ta vie soit maudite, mais demeure assuré qu’en définitive, (9) ceux qui te maudissent seront maudits, et (10) ceux qui te bénissent seront bénis. »
30 Il advint que, lorsqu’il eut fini de bénir Jacob et que Jacob venait de quitter son père Isaac, son frère Ésaü rentra de sa chasse.
Ésaü se présente
31 Il avait lui aussi préparé des mets délicieux et les avait apportés à son père. Il dit à son père : « Que mon père se lève et mange du gibier de son fils afin que ton âme me bénisse. »
32 Son père Isaac lui demanda : « Qui es-tu ? » Il répondit : « Je suis ton fils aîné, Ésaü. »
33 Isaac trembla d’une immense frayeur. À ce moment, il eut la vision du purgatoire qui s’ouvrait sous les pieds d’Ésaü. Il en comprit que c’était bien Ésaü qui était devant lui. Aussi, il demanda : « Quel est alors – et où est-il – celui qui a chassé du gibier et me l’a apporté, et moi qui ai mangé de tout avant que tu viennes et l’ai béni ? C’est miraculeusement que dans la nourriture qu’il m’a servie j’ai goûté toutes les saveurs que je souhaitais y trouver. Alors, bien qu’il ait reçu mes bénédictions en me dupant, je comprends à présent que c’était lui qui méritait la bénédiction ; alors, il sera bien béni. » Cependant, Isaac craignait d’avoir commis une terrible erreur en bénissant Jacob dans la mesure où, après tout, Ésaü était son aîné.
34 Lorsque Ésaü entendit les paroles de son père, il poussa un cri retentissant et amer et dit à son père : « Bénis-moi moi aussi, mon père ! »
35 Il répondit : « Ton frère est venu avec ruse et a pris ta bénédiction. »
36 Ésaü dit : « Est-ce donc là la raison pour laquelle il fut nommé Jacob [Yaakov, du verbe akov – « piéger »], pour préfigurer qu’il me piègerait par deux fois ?! » En entendant cela, Isaac demanda : « Que t’a-t-il donc fait la première fois ? » Ésaü répondit : « Il a pris mon droit d’aînesse, et voici qu’à présent il a encore pris ma bénédiction ! » « Si c’est ainsi – dit Isaac – je n’ai commis aucune faute, car j’ai bien béni mon aîné ! » Ésaü dit alors à Isaac : « Ne m’as-tu pas réservé une bénédiction ? »
37 Isaac répondit en disant à Ésaü : « Que te vaudra une bénédiction à présent ? Voici que je l’ai fait plus puissant que toi, que je lui ai donné tous ses frères comme serviteurs ; aussi, tout ce qui pourra t’appartenir – même tes enfants28 – deviendra forcément sien ! Et je lui ai octroyé le blé et le vin ; aussi, que puis-je encore faire pour toi, mon fils ? »
38 Ésaü dit à son père : « N’as-tu qu’une seule bénédiction, mon père ? Bénis-moi moi aussi, mon père ! » Ésaü éleva sa voix et pleura.
La bénédiction d’Isaac à Ésaü
39 Son père Isaac lui répondit en disant : « Très bien, je vais te bénir comme tu le demandes. Mais lorsque j’ai béni Jacob, j’ai stipulé que mes bénédictions ne se réaliseraient que s’il les méritait, car j’ai senti qu’il accepterait la justice de Dieu sans la mettre en question. En revanche, toi et tes descendants ne serez pas aussi disposés à accepter la volonté de Dieu ; je crains que vous ne vous rebelliez contre Dieu s’Il ne vous accorde pas ce que vous pensez mériter. Aussi, que vous le méritiez ou non,29 je te bénirai ici en ce que ta demeure sera bénie par les graisses de la terre et par la rosée des cieux en haut. Bien que ton pays appartiendra à ton frère et que tu le serviras, tu vivras dans le confort. La future patrie de tes plus puissants descendants sera la fertile péninsule italienne.
40 Et tu vivras par ton glaive et tu serviras ton frère. Mais il adviendra que, lorsque tu verras Jacob ou ses descendants pécher, et te sentiras à juste titre lésé par le fait qu’ils ont reçu la bénédiction les premiers, tu pourras défaire ton cou de son joug et te libérer temporairement de son emprise, quoique tu demeureras fondamentalement son serviteur. »30
41 Ésaü conçut de la haine envers Jacob du fait de la bénédiction moindre dont son père l’avait béni, et voulut à tirer vengeance de lui. Mais il ne désira pas contrarier son père ; aussi, Ésaü se dit en son cœur : « Les jours de deuil de mon père approchent ; je vais attendre qu’il meure et alors je tuerai mon frère Jacob. »
Isaac envoie Jacob à Padane Aram
42 Rébecca fut informée à travers une inspiration divine des paroles d’Ésaü, son fils aîné. Elle envoya quérir son jeune fils Jacob et dit : « Ton frère Ésaü se console de l’appropriation des bénédictions qu’il pensait devoir être conférées à lui en projetant de te tuer. Il regrette d’être ton frère ; à ses yeux, tu es déjà mort, et c’est comme s’il est à présent consolé par d’autres de ta mort.
43 À présent, mon fils, écoute ma voix : lève-toi et enfuis-toi chez mon frère Laban à ‘Harane.
44 Tu demeureras auprès de lui quelques temps, sept ans au moins,31 jusqu’à ce que s’apaise le courroux de ton frère,
45 jusqu’à ce que la colère de ton frère envers toi se calme et qu’il oublie ce que tu lui as fait. Et j’enverrai te prendre de là-bas. Ne commets pas la grave erreur de demeurer aux alentours afin de te défendre contre lui, car si tu le tues, ses enfants chercheront à venger la mort de leur père et te tueront à leur tour. Pourquoi serais-je dépossédée de vous deux le même jour ? » Rébecca prophétisa ici sans le savoir que Jacob et Ésaü mourraient à des moments rapprochés et qu’ils seraient enterrés le même jour.32
46 Rébecca dit à Isaac : « Je suis dégoûtée de ma vie à cause des femmes hittites. Si Jacob épouse une fille hittite comme celles-ci qu’Ésaü a épousées, une des filles du lieu, que m’importe de vivre ? »
28:1 Isaac appela Jacob et le bénit en lui ordonnant33 : « Ne prends pas une épouse parmi les filles cananéennes.
2 Lève-toi et va à Padane Aram dans la maison de Bethouel, le frère de ta mère, et prends pour toi de là-bas une femme parmi les filles de Laban, le frère de ta mère.
3 Et puisse le Dieu Tout-Puissant, qui est une source infinie de bénédictions, te bénir, te faire fructifier et te multiplier, de sorte que tes descendants deviennent une communauté de peuples.
4 Puisse-t-Il te conférer la même bénédiction que celle qu’Il a donnée à mon père Abraham – pour toi et pour ta descendance après toi – car c’est toi qui es appelé à hériter du pays dans lequel tu as séjourné, que Dieu a donné à Abraham. »
Septième lecture – Chevii
5 Isaac donna congé à Jacob et il se rendit à Padane Aram chez Laban, fils de Bethouel l’Araméen et frère de Rébecca, la mère de Jacob et d’Ésaü. Comme l’avait fait Abraham lorsqu’il avait dépêché Eliézer, Isaac envoya également Jacob nanti de cadeaux pour la future épouse et sa famille, ainsi que d’un document attestant qu’il lui léguait toute sa richesse.34
6 Quand Ésaü vit qu’Isaac avait béni Jacob et l’avait envoyé à Padane Aram afin de se choisir une épouse de là-bas, et qu’en le bénissant il lui avait enjoint ces mots : «Ne prends pas d’épouse parmi les filles de Canaan »,
MAFTIR
7 et que Jacob avait obéi à son père et à sa mère et s’était rendu à Padane Aram,
8 Ésaü vit que les filles de Canaan déplaisaient aux yeux d’Isaac, son père.
Ésaü prend une autre épouse
9 Ésaü s’en fut immédiatement, en manifestant son empressement,35 chez son oncle Ichmael, et épousa sa cousine Ma’halath, fille d’Ichmael, le fils d’Abraham, afin de montrer qu’il n’était pas moins respectueux des souhaits de son père que son frère Jacob. Peu de temps après que Ma’halath se fut fiancée à Ésaü, son père Ichmael mourut, faisant d’elle une future épouse orpheline. C’est pourquoi, lorsqu’elle se maria à Ésaü, elle le fit en tant que sœur de son frère Nevayoth, qui eut la responsabilité d’organiser son mariage à la place de son défunt père. Elle continua d’être connue comme « la sœur de Nevayoth » tout au long de sa vie.36 Ésaü l’épousa en plus de ses autres femmes cananéennes.
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