La relation intime des Juifs avec D.ieu s’exprime dans l’idée que D.ieu Lui-même accomplit les lois de la Torah. Les Sages nous disent qu’elles sont appelés « lois de D.ieu » parce que non seulement elles viennent de D.ieu, mais parce qu’elles sont également observées par D.ieu.1 Cet enseignement nous aide à comprendre plus clairement à quel point nous sommes liés au Divin à chaque étape de notre vie. Le Zohar affirm : « D.ieu, le peuple juif et la Torah ne font qu’un. » Cela s’applique à bien des égards. L’enseignement selon lequel, pour ainsi dire, nous et D.ieu observons les lois de la Torah nous aide à comprendre que nous sommes vraiment liés ensemble.

La paracha de Michpatim2 nous présente de nombreuses lois, la plupart concernant les relations avec autrui. L’une d’entre elles nous parle de prêter de l’argent aux pauvres. « Si vous prêtez de l’argent à Mon peuple, aux pauvres d’entre vous... » (22,24). Les Sages du Talmud commentent que le mot « si » ne doit pas être compris littéralement. C’est en effet un devoir et une obligation de prêter de l’argent à une personne dans le besoin.

Il s’agit d’un concept central dans la société juive traditionnelle. Aujourd’hui, dans de nombreuses communautés, il existe des caisses de prêt sans intérêt. Un prêt aide un individu ou une famille à faire face aux pressions constantes de la vie.

Comment D.ieu lui-même observe-t-il cette loi ? Il « prête » à chacun de nous tout ce que nous avons. Nos corps, nos compétences et nos talents, nos esprits et notre intelligence, nos maisons et nos biens. Il s’agit d’un prêt divin dont nous pouvons profiter, mais nous devons également le rembourser.

Et comment remboursons-nous ce prêt ? En utilisant tout ce que D.ieu nous a donné afin d’accomplir Sa volonté qui est de faire de ce monde une demeure pour le Divin, en respectant les lois de la Torah.

Il existe deux types de prêts. Si vous empruntez la montre de quelqu’un, vous devez rendre la même montre à son propriétaire. L’emprunteur ne possède jamais vraiment la montre. Cependant, si vous empruntez de l’argent, vous n’avez pas à rendre les mêmes billets, seulement une somme équivalente. Les billets d’origine deviennent entièrement la propriété de l’emprunteur.

Le prêt que D.ieu nous a accordé est du second type. Tout ce que D.ieu nous donne devient nôtre : notre personne physique, nos compétences, notre esprit et nos biens. Pourtant – idéalement – nous utilisons tout cela dans tous les aspects de notre vie pour des buts saints, guidés par les enseignements de la Torah.3 De cette manière, nous remboursons le prêt divin, ou du moins nous essayons de le faire. Si quelqu’un vous demande : « Combien devez-vous ? » Vous pouvez répondre : « Tout ! »