Faire le plein d’essence grâce aux femmes juives
La Torah relate que D.ieu demanda à Moïse de préparer le peuple au don de la Torah en ces termes :
« Ainsi parleras-tu à la maison de Jacob et diras-tu aux fils d’Israël. » (Exode 19, 3)
Nos Sages nous disent que ces deux expressions s’adressent respectivement aux femmes et aux hommes du peuple juif.
Moïse devait d’abord adresser aux femmes les principes fondamentaux de la Torah, puis délivrer aux hommes les détails de toutes ses lois.
En outre, il devait parler aux femmes de manière douce, et aux hommes de manière dure.
Je peux presque entendre les esprits bien-pensants s’écrier intérieurement :
« Voici donc les racines du sexisme et de l’oppression patriarcale des femmes définies au cœur même de l’événement fondateur du judaïsme : les femmes ne sont pas considérées comme étant capables de comprendre la complexité du droit religieux ! On ne leur donne que des généralités ! »
Eh bien… non. Les fondements dont il est question ici sont l’expression de l’essence même de la Torah dont découlent toutes ses lois et tous leurs mécanismes dans leurs moindres détails.
Le chemin qui relie les fondements de la Torah et ses prescriptions détaillées est une voie à double sens : on peut partir des détails et tâcher d’en dégager l’essence profonde. C’est un chemin pénible qui nécessite une analyse laborieuse. C’est le chemin des hommes. Et on peut partir de l’essence et reconnaître naturellement les détails qui en émanent. C’est un chemin de paix et d’harmonie. C’est le chemin des femmes.
Ces deux modalités nécessitent le travail conjoint des trois dimensions de la psyché humaine : le spirituel, l’intellectuel et l’émotionnel.
On dit souvent que le cerveau doit dominer le cœur, pour que l’on ne soit pas esclave de ses pulsions. C’est vrai.
Mais on peut aussi être bloqué dans ses conceptions et être l’esclave des limites de son entendement. Par rigidité d’esprit, on peut ne pas s’apercevoir ou ne pas accepter qu’une situation nouvelle nécessite une approche, certes fidèle aux principes fondamentaux, mais radicalement nouvelle dans sa modalité.
Pour éviter cela, il est nécessaire que les principes qui régissent notre pensée soient eux-mêmes d’origine supra-rationnelle, qu’ils émanent directement d’une essence spirituelle transcendante, d’une foi intense et profonde, et que cela soit perceptible et ressenti en eux. De la sorte, la logique intellectuelle ne peut refroidir ni atténuer l’attachement à D.ieu résultant de la foi.
C’est ce niveau auquel D.ieu a placé les femmes et c’est la raison pour laquelle elles reçurent le message de la Torah en premier : cette foi essentielle est la base sur laquelle doit s’effectuer le travail de transformation du monde effectué par les commandements de la Torah.
C’est également la raison pour laquelle nos Sages enseignent que tout comme ce fut le cas pour la délivrance d’Égypte, c’est par le mérite des femmes vertueuses de la génération que viendra la délivrance messianique, lorsque se révélera dans le monde entier de l’Essence divine de toute chose.
Chabbat Chalom !
La Rédaction
Fr.chabad.org