Désintéressé à l’excès

Mais quand ferai-je quelque chose pour mon propre compte ? (Genèse 30,30)

Rabbi Yossef Its’hak de Loubavitch dit un jour :

Il fut un temps où l’on disait la vérité. Et ça fonctionnait.

Un jour, un homme d’affaires ‘hassidique est venu voir mon grand-père [le quatrième Rabbi de ‘Habad-Loubavitch, Rabbi Chmouel, 1834-1882]. Il s’agissait d’un homme qui avait toujours dans la poche intérieure de sa veste les livres Chaarei Ora (« Les Portes de la Lumière ») et Chaar Haémouna (« La Porte de la Foi ») [deux profonds ouvrages de philosophie ‘hassidique de Rabbi DovBer de Loubavitch] et qui les connaissait tous deux parfaitement.

Lors d’une audience privée avec le Rabbi, celui-ci l’interrogea sur son emploi du temps quotidien. « Que fais-tu avant les prières du matin ? », demanda le Rabbi.

Le ‘hassid répondit qu’il étudiait les concepts divins exposés dans les enseignements du ‘hassidisme, et qu’il les méditait pendant et après ses prières. Le Rabbi continua à parcourir la journée entière du ‘hassid : chaque minute ou pensée disponible était également occupée à la poursuite du divin.

« Et qu’en est-il de la lecture du Chéma avant de dormir ? », termina le Rabbi. [Cette prière du coucher est un moment d’introspection et de bilan de la journée.] À ce moment, aussi, le ‘hassid « pensait ‘Hassidout ».

« Ainsi, tu réfléchis toujours au sujet de D.ieu, dit le Rabbi, mais réfléchis-tu à ton propre sujet ? »

Le ‘hassid s’évanouit et tomba au sol.

Le Rabbi demanda au serviteur Reb Pinyé Leib de porter le ‘hassid hors de la pièce et de le ranimer. « Il n’est pas nécessaire de s’évanouir, fit remarquer le Rabbi. Il faut agir... »


Ce Chabbat 9 Kislev marque la Hiloula – l’anniversaire du décès – de Rabbi DovBer de Loubavitch. Ce dimanche, 10 Kislev, célèbre la Fête de sa Libération.

Chabbat Chalom !