Do you speak Machia’h?

« Quand on veut, on peut ». Vous l’avez déjà entendu mille fois, et vous l’avez peut-être dit dix mille fois. C’est un dicton aussi facile à dire que difficile à entendre. Beaucoup l’utilisent de façon culpabilisante, insinuant que la personne à qui ils l’adressent pèche par manque d’effort, de persévérance, de motivation, voire par manque de sérieux et de responsabilité.

Comme s’il était évident qu’il suffit de « vouloir »... Une personne touchant le salaire minimum et cumulant trois emplois pour à peine arriver à joindre les deux bouts peut-elle accéder à la demande de sa famille d’aller passer des vacances d’un mois au bout du monde en all inclusive ? Une personne minée par une maladie chronique peut-elle être comparée à ceux qui sont toujours sur le pont, qui emmènent leur famille en sortie tous les week-ends, qui sont toujours à amuser la galerie et qui sont de toutes les fêtes ? « Quand on veut, on peut » ? Vraiment ?

Prenez en revanche la version anglaise de ce dicton : Where there’s a will, there’s a way, « Là où il y a une volonté, il y a un moyen ». Sous-entendu : un moyen d’accomplir cette volonté.

Si les deux dictons, l’anglais et le français, semblent avoir le même sens (et c’est effectivement ainsi que les gens les comprennent en général), la formule anglaise permet une lecture tout à fait différente. Car en disant : « quand on veut, on peut », il est clair que celui qui veut est censé être celui qui peut, mais en disant : « là où il y a une volonté, il y a un moyen », on ne précise pas de qui est la volonté.

En parlant de la faisabilité d’accomplir la volonté de D.ieu à la perfection, la Torah nous dit Ki karov élekha hadavar méod... « La chose est très proche de toi » (Deutéronome 30,14). C’est-à-dire que n’importe qui peut – et donc doit – parvenir à une vie épanouie édifiée sur la base de la Torah et des mitsvot, éclairée par le luminaire de la Torah qui est sa partie profonde.

Et pourquoi est-ce faisable, partout et en toutes circonstances ? Parce qu’il y a une volonté. Mais pas n’importe laquelle : une volonté supérieure, celle du Créateur de la réalité, et si nous conformons notre volonté à la sienne, notre réalité s’y conformera aussi.

Nous venons de célébrer le miracle de l’Ouverture de la Mer lors du Septième jour de Pessa’h. La réalité semblait impénétrable : la mer se dressait devant le peuple. Mais il y avait une volonté divine clairement exprimée : « Parle aux Enfants d’Israël et qu’ils avancent », dit D.ieu à Moïse. La volonté fut mise en œuvre, et la mer s’ouvrit.

En 1991, la veille du 28 Nissan (dont l’anniversaire tombe cette année ce jeudi soir), le Rabbi de Loubavitch exhorta ses ‘hassidim et tous ceux qui l’écoutaient à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire venir Machia’h et à persévérer en cela avec joie, sincérité et dynamisme sans relâcher les efforts jusqu’à ce qu’il vienne.

Where there’s a will, there’s a way, « là où il y a une volonté, il y a un moyen ». Et nous réussirons.

Chabbat Chalom !


Emmanuel Mergui
au nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org