Que dit D.ieu aux Juifs ?

Le mois d’Eloul 1951 fut le premier mois d’Eloul après la prise de fonction officielle du Rabbi de Loubavitch. Le Chabbat précédant – et bénissant – ce mois, il fit une puissante allocution, qu’il demanda de diffuser autant que possible.

Il rappela que l’un des versets acrostiches du mot « Eloul » est lié au commandement d’instaurer des « villes de refuge » dans lesquelles une personne ayant involontairement provoqué la mort de quelqu’un pourrait se réfugier et y être protégée de la main du « vengeur du sang ». Un meurtrier volontaire aussi était protégé par une ville de refuge le temps qu’il fallait pour qu’il soit jugé de façon juste et équitable, le Beth Din (tribunal) évitant au maximum d’appliquer la peine capitale.

Cela nous enseigne, dit-il, que le mois d’Eloul est en soi une « ville de refuge ». En effet, spirituellement, une personne qui faute se rend coupable, volontairement ou non, de « meurtre » envers sa propre âme divine. Ainsi, aussi bien pour une personne s’étant laissé aller au point que son « âme animale » l’ait amenée à fauter par négligence et apathie, que pour une personne qui s’est « installée » dans la faute, le mois d’Eloul est un refuge. De plus, si jadis le tribunal humain ne pouvait tenir compte du repentir d’une personne dans son délibéré, depuis que le Temple a été détruit, la peine capitale sanctionnant le meurtre est du ressort exclusif du « Beth Din céleste », qui peut infléchir le jugement en fonction de la téchouva d’une personne. Tous peuvent se réfugier dans le mois d’Eloul et être sauvés lors du jugement de Roch Hachana et Yom Kippour.

Avec des accents prophétiques, le Rabbi termina ainsi son discours :

Voici ce qu’il faut diffuser :

D.ieu dit aux Juifs : « Je vous donne 29/30 jours pendant lesquels vous allez vous détacher des habitudes et des comportements indésirables qui ont eu cours jusqu’à maintenant, et, comme l’enseigne le verset, vous vous réfugierez au sein des coutumes et des comportements propres au mois d’Eloul et vous y « installer ». Vous serez alors capables de rectifier tout ce qui jusqu’à présent n’était pas correct. Ce sera un refuge protecteur contre le « vengeur du sang », contre toutes sortes d’accusations vengeresses.

Et par la téchouva – d’abord une téchouva motivée par la crainte, grâce à laquelle les fautes volontaires sont assimilées à des fautes involontaires, puis ensuite une téchouva inspirée par l’amour, grâce à laquelle les fautes volontaires deviennent considérées comme des mérites –, vous serez promptement inscrits et scellés dans le livre des Justes pour une bonne et douce année. »