Lois relatives aux rebelles: Chapitre Six

1. Honorer son père et sa mère est un grand commandement positif, et de même révérer son père et sa mère. L’Ecriture a donné la même importance [au respect et à la révérence des parents] qu’au respect et à la crainte [de D.ieu]. Il est dit : « Honore ton père et ta mère », et il est [également] écrit : « Honore D.ieu de ta richesse ». Au sujet du père et de la mère il est dit : « Chaque homme, son père et sa mère vous craindrez », et il est dit [pareillement] : « Tu craindras l’Eternel ton D.ieu ». Elle [l’Ecriture] nous a ordonné d’honorer et de révérer [ses parents] de la même manière que le grand Nom [de D.ieu].

2. Celui qui maudit son père ou sa mère est [mis à mort par] lapidation, et le blasphémateur est [mis à mort par] lapidation ; la punition pour les deux est donc la même. [L’Écriture] a mentionné le père avant la mère en ce qui concerne l’honneur [qui leur est dû], et la mère avant le père en ce qui concerne la révérence, pour [nous] enseigner que les deux sont à pied d’égalité pour ce qui est de la révérence comme de l’honneur [qui leur est dû].

3. Que signifie « Révérer » [ses parents] et que signifie [les]« honorer » ? « Révérer » [son père signifie qu’]il ne doit pas se tenir à la place, ni s’asseoir à sa place, ni le contredire, ni soutenir les paroles de son père. Il ne doit pas l’appeler par son nom, ni de son vivant, ni après son décès, mais il doit dire : « Mon Père et maître ». Si son père ou son maître porte le même nom qu’une autre personne, il se réfère [cette dernière] par un autre nom ; il me semble qu’il ne doit prêter attention à cela que [si son père porte] un nom singulier, qui n’est pas courant. En revanche, [quand il s’agit de] noms communément employés, comme Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, etc., et les [noms] semblables, dans toutes les langues et à toute époque, il peut se référer à d’autres personnes par ces [noms] en l’absence [de son père], et cela ne porte pas à conséquence. Que signifie « honorer » ? Il lui apporte à manger et à boire, l’habille, et le revêt de ses propres ressources [de son père]. Et si le père est sans ressources, mais que le fils a les moyens, on l’oblige à nourrir son père et sa mère selon ses moyens. Il le fait sortir et le fait entrer, et le sert [ses parents] par les autres tâches que les serviteurs font pour leurs maîtres. Il se lève devant lui comme il se lève devant son maître [dès qu’il le voit].

4. Si le père est le disciple de son fils, il ne se lève pas devant son fils, mais [au contraire,] le fils se lève devant son père, bien qu’il soit son élève. Il a l’obligation de l’honorer dans les autres domaines, dans ses affaires et autres occupations. Comment cela s'applique-t-il ? Celui qui est écouté [quand il donne] les instructions de son père dans un endroit ne doit pas dire [quand il a besoin de quelque chose, même s’il sait qu’on lui fera honneur comme à son père] : « Dépêchez-vous pour moi » ou « Laissez-moi partir pour moi », mais « Dépêchez-vous pour mon père » ou « Laissez-moi partir pour mon père ». Et de même pour tout cas semblable ; il doit toujours laisser entendre dans ses paroles qu’il prête attention à l’honneur dû son père et qu’il le révère.

5. Il a l’obligation de l’honorer, même après son décès. Comment cela s'applique-t-il ? S’il mentionne un enseignement en son nom, il ne doit pas dire : « Voici ce que mon père a dit », mais « Voici que ce mon père a dit, puissé-je servir d’expiation pour lui ». Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Dans les douze mois qui suivent le décès [car le jugement des méchants dans la Géhenne ne dure que douze mois]. Mais après douze mois, il dit : « Que sa mémoire soit bénie pour la vie du monde futur ».

6. L’homme comme la femme ont l’obligation de craindre et de respecter [leurs parents], si ce n’est que l’homme a la possibilité d’observer [toutes ces pratiques], mais non la femme, car elle est sous l’autorité d’une autre personne [son mari]. C’est pourquoi, si elle divorce ou devient veuve, tous deux ont le même statut.

7. Jusqu’à quel point s’étend [l’obligation] d’honorer son père et de sa mère ? Même s’ils [ses parents] lui prennent sa bourse pleine de pièces d’or et la jettent devant lui dans la mer, il ne doit pas les humilier, crier ou exhiber sa colère, mais accepter le décret de l’Ecriture [concernant le respect des parents] et garder le silence. Jusqu’à où s’étend [l’obligation de] les révérer ? Même s’il porte des vêtements de valeur et est assis à la tête de l’assemblée, et que son père et sa mère viennent et lui déchirent ses vêtements, le frappent à la tête et lui crachent au visage, il ne doit pas les humilier, mais se taire, et craindre le Roi des rois des rois qui a ainsi décrété. Si un roi de chair et de sang avait promulgué un décret plus exaspérant encore, il n’aurait pas pu faire un geste contre celui-ci, a fortiori quand [l’auteur du décret est] Celui qui a parlé et le monde fut selon Sa volonté.

8. Bien que telle soit l’obligation [d’un fils envers son père], le père n’a pas le droit d’imposer un joug trop lourd sur ses enfants, et de se montrer pointilleux en ce qui concerne l’honneur qui lui est dû, de crainte qu’ils en viennent à trébucher. Plutôt, il doit [leur] pardonner et fermer les yeux [devant un manque d’honneur], car un père peut renoncer à l’honneur qui lui est dû.

9. Celui qui frappe son fils à l’âge adulte , on le met au ban, car il transgresse [l’interdiction] : « Tu ne placeras pas d’embûche devant l’aveugle » [car il est à craindre que le fils réponde à ses coups].

10. Si son père ou sa mère a perdu la raison, il doit faire l’effort de se comporter avec eux de façon appropriée à leur état jusqu’à ce que [D.ieu] ait pitié d’eux. Et s’il est impossible pour lui de rester avec eux, parce qu’ils sont atteints de troubles mentaux trop importants, il les quitte, et confie à d’autres personnes le soin de s’occuper d’eux correctement.

11. Un mamzer a l’obligation d’honorer son père et de le révérer, bien qu’il soit exempt s’il le frappe ou le maudit, jusqu’à ce qu’il se repentisse. Même si son père est un méchant, qui commet des fautes, il doit l’honorer et le révérer. S’il le voit transgresser les préceptes de la Torah, il ne doit pas lui dire : « Père, tu as transgressé la loi de la Torah », mais « Père, n’est-il pas écrit ceci dans la Torah ? », comme s’il lui posait une question plutôt que de le mettre en garde.

12. Si son père lui dit de transgresser un précepte de la Torah – commandement négatif ou commandement positif, même [ordonnance] rabbinique – il ne doit pas l’écouter, ainsi qu’il est dit : « Chaque homme, sa mère et son père vous craindrez, et vous observerez mes Chabbat », [ce qui est interprété dans le sens :] « Tous [deux] ont l’obligation de M’honorer ».

13. Si son père lui dit : « Sers-moi de l’eau à boire », et qu’il [le fils] a [par ailleurs] l’opportunité d’accomplir une mitsva [qui ne peut être remise à plus tard, par exemple, enterrer un mort], si cette dernière peut être faite par quelqu’un d’autre, elle sera accomplie par celui-ci et lui honorera son père, car on ne néglige pas une mitsva pour une autre. Et s’il n’y a personne d’autre pour accomplir [la mitsva], il accomplit la mitsva aux dépens de l’honneur de son père, car lui et son père ont l’obligation [d’accomplir] la mitsva. L’étude de la Torah est plus grande que l’honneur dû au père et à la mère .

14. Si son père lui dit : « Sers-moi de l’eau à boire », et que sa mère lui dit [également] : « Sers-moi de l’eau à boire », il fait honneur à son père en premier, parce que lui et sa mère ont [tous deux] l’obligation d’honorer son père.

15. Un homme a l’obligation d’honorer l’épouse de son père, même si elle n’est pas sa mère, tant que son père est en vie, car cela est inclus dans l’honneur dû au père. Et de même, il doit honorer le mari de sa mère, tant que sa mère est en vie. Toutefois, après leur décès, il n’en a plus l’obligation. Par ordre rabbinique, on doit honorer son grand frère comme son père.