Lois relatives à l’impureté des aliments : Chapitre Deux

1. Tous les aliments qui poussent dans la terre ne contractent pas l’impureté jusqu’à ce qu’ils soient arrachés. Mais tant qu’ils sont attachés, même par une petite racine dont ils peuvent vivre, ils ne contractent pas l’impureté.

2. Une branche de figuier [portant des figues] qui a été brisée, et est seulement attachée par son écorce, dont elle ne peut pas vivre, toute la partie comestible est susceptible de contracter l’impureté. [Toutefois,] il y a doute si le reste de l’arbre est considéré comme un « manche » pour cette branche brisée [de sorte que si une impureté est en contact avec cet arbre, la partie comestible de la branche [le fruit] devient impure] ou non.

3. Les légumes qui ont séché alors qu’ils sont attachés à leur branche [et ainsi à la terre], par exemple, un chou ou une courge qui ont séché alors qu’ils sont attachés à leur branche, ne contractent pas l’impureté liée aux aliments. Si on les cueille [quand ils sont frais et mangeables] pour les faire sécher, ils ont le statut d’aliments, comme auparavant [l’intention de vouloir les faire sécher ne leur enlève pas le statut d’aliment] jusqu’à ce qu’ils sèchent, et deviennent comme du bois.

4. Si un arbre est cassé alors qu’il porte des fruits, ils sont considérés comme arrachés [de l’arbre, et par conséquent, ils contractent l’impureté liée aux aliments]. Et de même, si l’arbre sèche alors qu’il porte des fruits, ils sont considérés comme arrachés.

5. Les figues qui ont séché alors qu’elles sont attachées à leur branche [au figuier] contractent l’impureté à leur emplacement.

6. Tous les aliments issus d’animaux ne contractent pas l’impureté jusqu’à ce qu’ils [les animaux en question] meurent. Quand un animal domestique ou sauvage ou un volatile sont abattus rituellement, bien qu’ils aient encore des convulsions [après leur mort], ils contractent l’impureté. Et les poissons, à partir de quand [sont-ils considérés comme des aliments, et par conséquent] contractent-ils l’impureté ? Dès qu’ils meurent. Si l’un des cas de tréfa [c'est-à-dire pour lequel un animal est déclaré tréfa] se présente [chez des poissons] et qu’ils contractent l’impureté [sont en contact avec une impureté] alors qu’ils frétillent, il y a doute s’ils sont considérés comme morts, étant donné qu’ils sont devenus tréfa, ou s’ils ne contractent pas l’impureté jusqu’à ce qu’ils deviennent [immobiles] comme une pierre, et ne frétillent plus. Un membre ou de la chair pendants d’un animal domestique ou sauvage qui ne peuvent pas vivre, s’ils deviennent aptes [à contracter l’impureté], ils sont susceptibles de contracter l’impureté à leur emplacement, parce qu’ils sont considérés comme de la nourriture qui a été séparée. Si l’animal est abattu rituellement, ils deviennent aptes [à contracter l’impureté] par [le sang de] l’abattage rituel, car tout l’animal est considéré comme un « manche » pour ce membre, et quand un manche devient apte [à contracter l’impureté], tout le membre devient apte [à contracter l’impureté], comme cela sera expliqué. Et il y a doute si l’animal de son vivant est considéré comme un manche pour un « membre » ou la chair pendants.

7. Quand on abat rituellement un animal domestique, un animal sauvage ou un volatile, toute la chair devient apte [à contracter l’impureté] par le sang sorti au moment de l’abattage rituel. C’est pourquoi, s’il n’y a pas de sang qui sort au moment de l’abattage rituel, toute la chair doit devenir apte [à contracter l’impureté], comme tous les aliments qui ne sont pas [encore] devenus aptes [à contracter l’impureté].

8. Les produits qui ont été humectés [par l’un des sept liquides] alors qu’ils étaient attachés au sol, ou qui ont été humectés dans de l’eau attachée au sol [comme l’eau d’une citerne ou d’une grotte et une impureté a été en contact avec ces derniers à l’intérieur de l’eau], ils ne deviennent pas aptes [à contracter l’impureté] ;
 il faut qu’ils soient humectés après qu’ils soient arrachés par de l’eau détachée du sol, ou par un autre liquide, ainsi qu’il est dit : « dans tout récipient » ;
 il [le liquide] ne rend [la nourriture] apte [à contracter l’impureté] que si elle est détachée du sol, comme dans le cas de l’eau dans les récipients. S’il puise de l’eau dans un récipient et la verse [ensuite] sur le sol, elle ne rend pas [la nourriture] apte [à contracter l’impureté].

9. Un melon planté dans un pot [troué, de sorte que la plante communique avec la terre] et qui pousse, bien qu’il se soit étendu au-delà du pot, ne contracte pas l’impureté. Et un pot dont le trou est suffisant pour laisser sortir une petite racine [dans la terre] est considéré comme la terre, et ce qui y est planté ne contracte pas l’impureté. Et de même, s’il y a de l’eau [dans ce pot], elle ne rend pas apte [à contracter l’impureté comme l’eau dans le sol, cf. § précédent].

10. Un pot qui n’est pas troué, ce qui est planté est susceptible de contracter l’impureté. Et s’il y a de l’eau à l’intérieur, elle rend apte [à contracter l’impureté].

11. Les récipients faits d’excréments [secs d’animaux] ou de terre, qui peuvent être traversés par les racines, ne rendent pas les racines susceptibles [de contracter l’impureté], et bien qu’ils ne soient pas troués, ils sont considérés comme troués.

12. Un pot rempli de terre jusqu’au rebords n’est pas considéré comme un récipient, mais est considéré comme une tablette qui n’a pas de rebords, qui n’est pas un récipient [par conséquent, l’eau qui s’y trouve ne rend pas apte à contracter l’impureté].

13. Si un liquide impur tombe sur des aliments [qui n’avaient jusqu’alors pas été rendus aptes à contracter l’impureté], ils deviennent impurs, bien qu’il soit tombé sans l’approbation du propriétaire, parce que l’impureté et l’aptitude [à l’impureté] se présentent au même moment, et ce, à condition qu’il [le liquide] ne soit pas dans la terre.

14. Tout aliment qui a pourri jusqu’à ne plus être mangeable ne contracte pas l’impureté. Et de même, un liquide qui a pourri et ne peut pas être bu par l’homme ne contracte pas l’impureté de la même manière qu’il ne rend pas [les aliments] aptes [à contracter l’impureté], ainsi qu’il est dit : « qui se boit ».

15. Si on cuit une peau ou que l’on a l’intention de manger un placenta, ils deviennent susceptibles de contracter l’impureté liée aux aliments d’eux-mêmes [même s’ils ne sont pas mélangés avec un autre aliment].

16. La peau de l’âne qui a été cuite, il y a doute si elle est susceptible de contracter l’impureté liée aux aliments d’elle-même pour avoir été cuite, ou si elle n’est pas susceptible de contracter cette impureté, parce qu’elle est extrêmement répugnante.

17. Les grains de riz dans les excréments des bovins et les grains d’orge dans les excréments des [autres] animaux qui ont été recueillis ne contractent pas l’impureté. Et si l’on a l’intention [quand on les recueille] de les manger, ils sont susceptibles de contracter l’impureté liée aux aliments.

18. Tout aliment qui est devenu impur, et, après être devenu impur, est devenu répugnant et putride, s’il est inapte à la consommation du chien ou s’il a séché comme un tesson de poterie [et est immergeable pour le chien, bien qu’il ne soit pas devenu putride], il est pur. Et s’il devient immangeable par l’homme mais est encore mangeable par le chien, il reste impur comme auparavant. Et tous les aliments qui sont devenus impurs ne peuvent pas être purifiés dans le bain rituel.

19. Si des semences impures ont été ensemencées, ce qui pousse est pur, même s’il s’agit d’un produit dont la semence ne pourrit pas, à condition qu’elles aient pris racine. Toutefois, avant qu’elles prennent racine, elles restent impures, même pour un produit dont la semence pourrit [dans la terre].

20. Les aliments qui sont attachés aux récipients [par exemple, les restes de pâte collés que l’on n’a pas l’intention de manger] ne rentrent plus dans la catégorie des aliments. Et si le récipient devient impur, ils contractent la même impureté que le récipient ;
 étant donné qu’ils font office d’une partie du bois, ils sont considérés comme du bois.

21. Tout liquide devenu impur, et qui, après être devenu impur, a pourri et est devenu putride, reste toujours impur, car un liquide ne perd pas [son statut d’impureté] en devenant [inapte] pour le chien. Et un liquide qui est devenu impur ne peut être purifié, à l’exception de l’eau, car si de l’eau impure est immergée dans un bain rituel, dès que l’eau de l’immersion flotte dessus, elle devient pure. Et on peut immerger de l’eau chaude dans de l’eau froide, et de l’eau froide dans de l’eau chaude, une mauvaise [eau] dans une bonne [eau], et une bonne [eau] dans une mauvaise [eau].

22. Si un bâton est recouvert d’un liquide [d’eau] impur[e], et que l’on immerge une partie dans le bain rituel, l’eau [impure] qui recouvrait cette partie n’est pas purifiée ;
 il faut qu’il immerge tout [le bâton].

23. Si de la neige devient impure, et qu’une partie de celle-ci est mise en contact avec l’eau du bain rituel, étant donné qu’une partie devient pure, tout devient pur.

24. La piquette impure, qu’elle soit devenue impure après que l’eau ait été versée [sur le marc de raisin] ou en versant de l’eau impure [sur le marc de raisin] avant la fermentation, on l’immerge dans le bain rituel et elle devient pure, parce qu’elle est considérée comme de l’eau. Dès lors qu’elle a fermenté, elle est considérée comme du vin et ne peut pas être purifiée dans un bain rituel.

25. Soit une marmite [en argile cuite] pleine de liquide, comme du miel, du vin ou un [liquide] semblable, immergée dans un bain rituel, et un individu ayant le statut de premier [degré d’impureté] étend sa main et le touche [le liquide dans la marmite], il rend le liquide impur, bien qu’il soit à l’intérieur du bain rituel, et la marmite devient impure du fait du liquide qui est à l’intérieur, bien qu’elle soit à l’intérieur du bain rituel, et la marmite devient impure du fait du liquide qu’elle contient, bien qu’elle soit à l’intérieur du bain rituel. Si elle [la marmite] est pleine d’eau, la marmite est pure, car un premier degré d’impureté ne contamine jamais un récipient en argile cuite, et l’eau qui est à l’intérieur n’est pas impure, parce qu’elle est mélangée avec l’eau du bain rituel. Si un [individu] ayant le statut de père d’impureté étend la main et le touche, la marmite devient impure, car le bain rituel ne purifie pas un récipient en argile cuite.

26. L’eau [sale qui est] versée est présumée impure. Si la pluie tombe dessus, et est en quantité plus importante, elle [toute l’eau] est pure. S’il y a une moitié [d’eau sale] et une moitié [d’eau de pluie], toute [l’eau] est impure, qu’elle soit dans un récipient ou dans le sol. Quand [cette règle d’annulation s’applique-t-elle] ? Si l’eau [sale qui est] versée a précédé [l’eau de pluie]. Toutefois, si l’eau de pluie a précédé et que même une toute petite quantité d’eau [sale] versée est tombée dessus, tout[e l’eau] est impur[e], car un liquide impur qui tombe dans un liquide pur contamine [celui-ci même] s’il est [lui-même] en infime quantité.

27. Celui qui plâtre son toit [lisse le plâtre avec de l’eau] ou lave son vêtement, et elle [l’eau] s’égoutte, si la pluie tombe dessus, et que les gouttes augmentent [c'est-à-dire que les gouttes d’eau sont fines, puis deviennent épaisses], [cela est une preuve qu’]il y a plus d’eau de pluie [que d’eau impure], et [l’eau qui] s’égoutte est pure.

28. Celui qui s’enduit avec de l’huile pure, puis, devient impur et s’immerge, alors qu’il y a de l’huile sur son corps, s’il y a [seulement] une quantité d’huile suffisante pour enduire un petit membre [l’auriculaire], il devient pur, comme auparavant [parce que l’huile est annulée par rapport à son corps]. S’il s’enduit d’huile impure et s’immerge, il ne purifie pas l’huile qui est sur lui ;
 plutôt, s’il reste sur lui du liquide [de l’huile] humide [c'est-à-dire que l’élément qui est en contact avec celle-ci devient lui-même humide], l’huile reste impure. Et s’il ne reste pas suffisamment [d’huile] pour mouiller autre chose, elle est annulée dans sa petitesse.