Lois relatives à l’impureté des aliments.

Il y a un commandement positif, qui est la loi relative à l’impureté des aliments et des liquides, et la façon comment ils deviennent susceptibles [de contracter l’impureté]

Et l'explication de ce commandement se trouve dans les chapitres que voici :

Premier Chapitre

1. Tout aliment propre à l’alimentation de l’homme, par exemple, le pain, la viande, les raisins, les olives et ceux qui sont semblables, est susceptible de contracter l’impureté. Et tout ce qui n’est pas propre à la consommation de l’homme est pur et ne contracte pas l’impureté, à moins que l’on ait l’intention de s’en servir comme aliment pour l’homme. Et l’un et l’autre ne contractent l’impureté que s’ils sont au préalable humectés avec l’un des sept liquides, et cela est appelé : « le fait de rendre apte [à contracter l’impureté] », ainsi qu’il est dit : « mais si de l’eau (venait) à être posée sur une graine ».

2. Tels sont les sept liquides qui rendent les aliments susceptibles de contracter l’impureté : l’eau, la rosée, l’huile, le vin, le lait, le sang et le miel. Et ils ne rendent [les aliments] susceptibles [de contracter l’impureté] que s’ils tombent sur les aliments avec l’approbation des propriétaires. Et ils ne doivent pas être putrides, car un liquide putride ne rend pas apte [un aliment à l’impureté]. Et dès lors que l’aliment est devenu apte [à contracter l’impureté], bien qu’il ait séché, et soit sec, il est apte à contracter l’impureté.

3. Un aliment humecté avec du jus de fruits, par exemple, du jus de mûres ou de grenades, bien qu’il soit encore humide, qui est en contact avec un zav ou avec la chair d’un cadavre, est pur, parce qu’il n’a pas été rendu apte [à contracter l’impureté] avec l’un des sept liquides.

4. Parmi les liquides, seuls les sept liquides précédemment énumérés contractent l’impureté. Par contre, les autres jus de fruits, de même qu’ils ne rendent pas [les aliments] aptes [à contracter l’impureté], ainsi, ils ne contractent aucune impureté.

5. Les olives et les raisins qui ne sont pas arrivés au tiers [de leur maturité], le jus qui en est extrait ne rend pas [les aliments] aptes [à contracter l’impureté], et ils ne contractent pas l’impureté, mais sont considérés comme les autres jus de fruits qui sont toujours purs.

6. Tels sont les produits qui ne contractent pas l’impureté, bien qu’ils soient consommés par les hommes, parce qu’ils ne sont pas consommés pour le profit qu’ils procurent eux-mêmes, mais parce qu’ils donnent du goût aux aliments, ou du fait de l’odeur, ou de l’apparence, ce sont : le costus, l’amomum, les principales épices, la renoncule, l’asa-fœtida, le poivre, et le carthame. Et de même pour tout ce qui est semblable.

7. L’aneth est en général consommé pour lui-même [et non pour le goût ou l’odeur qu’il apporte aux autres aliments], comme les autres herbes sauvages. Et si l’on a l’intention [de s’en servir] pour [épicer] un met cuit, il ne contracte pas l’impureté liée aux aliments. Et l’aneth qui a donné du goût à un met cuit est considéré comme des excréments et ne contracte pas l’impureté liée aux aliments [ceci explique pourquoi même la partie de l’aneth qui ne sert pas d’épice ne contracte pas l’impureté].

8. Les dattes et les figues sèches mises dans la marmite en tant qu’épices contractent l’impureté des aliments jusqu’à ce qu’ils ne soient puis aptes à la consommation de l’homme.

9. Les vesces, si elles sont désignées pour servir d’aliment à l’homme, contractent l’impureté liée aux aliments.

10. Un cœur de palmier est considéré comme du bois en tous points. Et s’il est cuit et frit [dans l’huile], il contracte l’impureté liée aux aliments.

11. Les pépins et les peaux de raisins, bien qu’ils aient été rassemblés pour être consommés, ne contractent pas l’impureté liée aux aliments.

12. Les olives et les raisins durs qui s’échappent de la poutre lors du pressage ne contractent pas l’impureté. Jusqu’à quelle [proportion les olives et les raisins qui s’échappent ne contractent-ils pas l’impureté] ? Jusqu’à quatre kav par kor. S’il y a plus [d’olives et de raisins] qui s’échappent, ils contractent l’impureté. Et si on les rassemble pour les consommer, bien qu’il y en ait moins que quatre kav [par kor], ils contractent l’impureté.

13. Les tiges de dattes qui commencent à pousser, les figues et les raisins non mûrs et le cumin noir sont considérés comme des aliments et contractent l’impureté.

14. Les pousses des branches élaguées, de caroube, et d’ibéride et les feuilles de certains oignons sauvages (louf) ne contractent pas l’impureté, à moins qu’elles soient adoucies.

15. La moutarde, le lupin et les autres produits à macérer transmettent l’impureté liée aux aliments, avant comme après qu’ils sont adoucis.

16. Si des olives sont mises à macérer avec leurs feuilles, les feuilles ne contractent pas l’impureté, car elles n’ont pas été mises à macérer pour être consommées, mais pour l’apparence [qu’elles donnent].

17. Le duvet du melon et sa pousse à l’extrémité ne contractent pas l’impureté, parce que cela n’est pas de la nourriture.

18. Le miel dans la ruche contracte l’impureté liée aux aliments sans intention [préalable de le consommer]. Si [les rayons de] miel sont sortis [de la ruche], dès que l’on brise les rayons de miel [pour en retirer le miel], il [le miel] contracte l’impureté en tant que liquide. Du miel qui coule de la ruche est susceptible de contracter l’impureté liée aux liquides. Si l’on a l’intention [de l’utiliser] comme aliment, il est susceptible de contracter l’impureté liée aux aliments.

19. L’huile figée n’est pas un aliment, ni une boisson. Si on a l’intention de l’utiliser comme aliment ou comme liquide alors qu’elle est figée, cela n’est pas pris en considération. Et de même, du sang qui a coagulé n’est ni un aliment, ni un liquide. Si on a l’intention de s’en servir comme aliment, il est susceptible de contracter l’impureté liée aux aliments. Si on a l’intention [de l’utiliser] comme liquide, cela n’est pas pris en considération.

20. Le lait qui est devenu figé n’est ni un aliment, ni un liquide. Si l’on a l’intention [de l’utiliser] comme aliment, il est susceptible de contracter l’impureté liée aux aliments. [Si l’on a l’intention de l’utiliser] comme liquide, cela n’est pas pris en considération.

21. Le miel de dattes n’est ni un aliment, ni un liquide. Si on a l’intention [de l’utiliser] comme aliment, il est susceptible de contracter l’impureté liée aux aliments. [Si on a l’intention de l’utiliser] comme liquide, cette intention ne porte pas à conséquence. Et tous les autres jus de fruits ne sont ni des aliments, ni des liquides. Si l’on a l’intention [de les utiliser] comme aliment ou comme liquide, cela n’est pas pris en compte
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22. La neige n’est ni un aliment, ni un liquide. Si l’on a l’intention [de s’en servir] comme aliment, cette intention n’est pas prise en considération. [Si l’on a l’intention de l’utiliser] comme liquide, elle est susceptible de contracter [l’impureté] liée aux liquides. Si elle devient impure en partie, elle ne devient pas impure entièrement [mais seulement la partie en contact avec l’impureté]. Si on la passe sur [c'est-à-dire qu’on l’introduit dans l’espace intérieur d’]un récipient en argile cuite impur, elle devient entièrement impure.

23. Si on a l’intention [d’utiliser] le lait qui est dans le pis, cette intention ne porte pas à conséquence, et il [le lait] est pur [n’est pas susceptible de contracter l’impureté]. Si on a l’intention [d’utiliser] le lait qui est dans la caillette, il est susceptible de contracter l’impureté liée aux aliments.

24. Les raisins qui sont foulés [dans le pressoir], dès que celui qui les foule a marché en long et en large [du pressoir], ils sont susceptibles de contracter l’impureté liée aux liquides. Si reste parmi eux des baies entières, ces baies sont susceptibles de contracter l’impureté liée aux aliments. Et de même, les olives, dès qu’elles sont écrasées [par une poutre], contractent l’impureté liée aux liquides. S’il reste des figues sèches entières, elles sont susceptibles de contracter l’impureté liée aux aliments.

25. Les fruits de l’arbre des trois premières années, les croisements avec une vigne, le bœuf condamné à être lapidé qui a été abattu rituellement, la génisse à la nuque brisée, qu’elle ait été abattue rituellement ou ait eu la nuque brisée, les oiseaux de l’individu atteint d’affection lépreuse, le premier-né d’un âne, la chair de la vache rousse, la [viande] pigoul, la [viande] notar, bien que tous ceux-ci soient défendus au profit, ils sont susceptibles de contracter l’impureté liée aux aliments.