Lois relatives à la circoncision : Chapitre Deux

1. Toute personne est apte à circoncire. Même un incirconcis, un esclave, une femme et un mineur [enfant de moins de treize ans], peuvent circoncire quand un homme n’est pas présent. Mais un non-juif ne peut aucunement circoncire. S’il le fait, il n’est pas nécessaire de circoncire une deuxième fois. Toute sorte d’instrument convient pour faire la circoncision, même un silex, un morceau de verre et tout objet coupant. Mais on n’utilisera pas un roseau rendu tranchant, à cause du danger. La meilleure façon de circoncire est d’utiliser du fer, soit un couteau, soit une paire de ciseaux. La communauté juive a pris l’habitude d’utiliser un couteau.

2. Comment s’effectue la circoncision ? La peau qui recouvre le gland est coupée jusqu’à ce qu’apparaisse le gland totalement [cette étape est appelée milah]. Après cela, il faut fendre avec un ongle la membrane qui se situe sous la peau et la repousser de part et d’autre, jusqu’à ce qu’apparaisse la chair du gland [cette étape est appelée peri'ah]. Ensuite, il faut sucer l’endroit de la circoncision jusqu’à ce que le sang des endroits plus éloignés sorte, ceci pour éviter tout danger [cette étape est appelée metsitsa]. Le mohel qui ne suce pas le sang doit être renvoyé. Après avoir sucé le sang de la milah, le mohel pose dessus [sur la plaie] un bandage ou une compresse.

3. Certaines peaux invalident la circoncision tandis que d’autres, non. Quel est le cas ? S’il reste un morceau de peau du prépuce qui recouvre plus de la moitié de la hauteur du gland, l’enfant est considéré comme incirconcis, comme à sa naissance. C’est cette peau qui rend la circoncision non conforme. S’il en reste un peu seulement, sans recouvrir plus de la moitié de la hauteur du gland, cette peau n’invalide pas la circoncision.

4. Au cours de la circoncision, le mohel peut revenir sur [arranger] les peaux, qu’elles invalident ou pas la circoncision. Après avoir terminé son travail, il peut revenir sur les peaux qui invalident la circoncision mais ne doit pas arranger les peaux qui n’invalident pas la circoncision. Celui qui fait la milah sans faire la peri'ah, n’a quasiment pas fait la circoncision.

5. Lorsque que la peau de l’enfant est trop flasque ou pendante, ou si l’enfant est gros au point qu’il semble incirconcis, la loi suivante s’applique : il faut observer [l’enfant] pendant l’érection, s’il apparaît circoncis, il n’y a rien à faire ; il faut arranger la peau de part et d’autre à cause de l’effet produit.
[Par contre] si au moment de l’érection, il n’apparaît pas circoncis, il faut couper la peau pendante de part et d’autre jusqu’à ce qu’apparaisse le gland au moment de l’érection. Ce sont les Rabbanim qui ont institué cela. Mais, d’après la Torah, même s’il semble incirconcis, puisqu’il a déjà été circoncis, il ne faut pas le circoncire à nouveau.

6. Tout ce qui est nécessaire à la réalisation de la circoncision peut être fait Chabbat. La milah, la peri'ah, la succion, arranger les peaux [qui rendent la milah] non conformes même s’il a interrompu son activité, arranger les peaux qui n’invalident pas [la milah] tant qu’il n’a pas interrompu son activité et poser un bandage sur la milah. Mais, préparer les objets nécessaires à la circoncision n’annule pas [les interdits concernant les travaux de] Chabbat. Quel est le cas ? si on ne trouve pas de couteau, on ne fabriquera pas de couteau Chabbat et on n’en apportera pas d’un endroit [public] à un endroit [privé]. Et même d’une cour à une autre on n’apportera pas de couteau en passant par une ruelle, s’il n’y a pas de Erouv . Bien que le commandement de Erouv soit seulement d’origine rabbinique, il n’est pas transgressé à cause de la nécessité d’apporter un couteau, car il était possible d’apporter un couteau Vendredi.

7. De même Chabbat, on ne peut moudre des épices [pour la compresse], ni faire chauffer de l’eau [pour laver l’enfant] ni préparer une compresse, ni mélanger du vin et de l’huile [pour guérir la plaie]. Si l’on n’a pas moulu de la camomille vendredi, on en mâchera Chabbat, pour l’appliquer [sur la plaie]. Et si l’on n’a pas mélangé du vin et de l’huile, on appliquera chaque produit séparément. Le principe général [suivant est appliqué] : tous [les préparatifs] qu’il est possible de faire vendredi n’annulent pas [les interdits concernant les travaux de] Chabbat. Si l’on a oublié de préparer les accessoires nécessaires pour faire la circoncision, elle sera repoussée au neuvième jour.

8. Si, Chabbat, après la circoncision d’un enfant, l’eau chaude s’est renversée ou si les épices se sont éparpillées, il faut faire tout ce qui est nécessaire pour l’enfant à cause du danger [que l’enfant encourt]. Dans un endroit où on a l’habitude de laver l’enfant, on pourra laver l’enfant Chabbat, le jour de la milah, aussi bien avant qu’après la milah ; on fera de même le troisième jour de la milah. On pourra laver aussi bien le corps de l’enfant que la plaie de la circoncision. [Le troisième jour] , il pourra être lavé avec de l’eau chauffée vendredi ou Chabbat à cause du danger que l’enfant encourt.

9. Si on a oublié d’amener un couteau vendredi, on peut demander à un non-juif d’en apporter un, Chabbat à condition qu’il ne le transporte pas [en passant] par le domaine public. Le principe général [suivant est appliqué] : afin de réaliser un commandement en son temps, il est permis de faire faire par un non-juif un travail qui nous serait interdit par respect au commandement « tu te reposeras ». Mais un travail qui nous est interdit car [appartenant à la catégorie des trente-neuf] travaux, il nous est interdit de demander à un non-juif de le réaliser Chabbat.

10. La préparation des accessoires nécessaires à la milah, même si elle a lieu en son temps, n’annule pas [les interdits concernant les travaux des] jours de fêtes, puisqu’on peut les préparer avant la fête. [Cette loi est induite par un raisonnement] à fortiori : si la préparation des accessoires nécessaires à la milah n’annule pas les interdits dus au respect du commandement « tu te reposeras », comment pourrait-elle annuler un interdit [écrit dans] la Torah ? Mais on pourra moudre les herbes pour la compresse pendant les jours de fêtes puisqu’on peut les utiliser dans la nourriture. On peut aussi mélanger le vin et l’huile [pour la compresse].