Lois relatives à la prière : Chapitre Deux

1. À l’époque de Rabban Gamliel, les hérétiques se multiplièrent au sein du peuple juif, et oppressèrent les juifs, les incitant à se détourner de D.ieu. Voyant cela comme le problème majeur pour le peuple, il institua, avec son tribunal, une bénédiction dans lequel il y aurait la requête devant D.ieu de détruire les hérétiques, et l’établit dans la prière, afin qu’elle soit familière à tous. Les bénédictions de la prière sont donc au nombre de dix-neuf.

2. Dans chaque prière quotidienne, on récite ces dix-neuf bénédictions dans l’ordre. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Quand on a la concentration requise, et une fluidité [dans l’expression des mots de la prière]. Mais si l’on est préoccupé et anxieux, ou incapable de prier avec fluidité, on récite les trois premières [bénédictions], une bénédiction qui reprend toutes les [bénédictions] intermédiaires, et les trois dernières, et l’on est quitte de son obligation.

3. Telle est la bénédiction instituée en abréviation de toutes les [bénédictions] intermédiaires : « Donne-nous l’intelligence, Eternel, notre D.ieu, pour connaître Tes chemins, et circoncis notre cœur pour Te craindre. Sois clément envers nous afin que nous soyons libérés. Éloigne-nous des maux, fais-nous prospérer et résider dans les prés de Ta terre, rassemble ceux qui sont éparpillés des quatre [coins de la terre], que ceux qui sont égarés soient jugés selon Ta connaissance, Lève Ta main sur les méchants, que les justes se réjouissent dans la construction de Ta ville et dans le rétablissement de Ton sanctuaire, dans la floraison de la corne de David Ton esclave et dans l’allumage du flambeau du fils d’Ichaï Ton oint. Avant d’être appelé, Tu exauces, ainsi qu’il est dit : « Avant qu’ils m’appellent, Moi, je répondrai ; ils parleront encore que déjà Je les aurai exaucés », car Tu réponds à tout moment, Tu libères et sauves de tout malheur. Béni Tu es, Eternel, Qui entends la prière ».

4. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? En été. En revanche, en hiver, on ne récite pas la bénédiction « Donne-nous l’intelligence », parce qu’il faut faire la requête [de la pluie] dans la bénédiction des années. De même, il l’issu des Chabbat et des jours de fête, on ne récite pas [la bénédiction] : « Donne-nous l’intelligence », parce qu’il faut dire la Havdala dans [la bénédiction] : « Qui dispense la connaissance ».

5. Les Chabbat et jours de fête, on récite sept bénédictions dans chacune des quatre prières du jour : les trois premières et trois dernières [bénédictions habituelles], et la bénédiction du milieu liée au jour. Le Chabbat, on conclut par la bénédiction intermédiaire : « Qui sanctifies le Chabbat ». Et durant les fêtes de pèlerinage, on conclut par : « Qui sanctifies Israël et les moments ». Et s’il s’agit d’un Chabbat ou d’un jour de fête, on conclut : « Qui sanctifies Israël et les moments ». Roch Hachana, on conclut par : « Roi de toute la terre, Qui sanctifies Israël et le jour du souvenir ». Si c’est un Chabbat, on conclut par : « Roi de toute la terre, Qui sanctifies le Chabbat, Israël, et le Jour du souvenir ».

6. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Pour la prière du soir, du matin, et de l’après-midi. Mais la prière supplémentaire [Moussaf] de Roch Hachana, on récite neuf bénédictions : les trois premières, les trois dernières, et trois [bénédictions] intermédiaires. La première des [bénédictions] intermédiaires est liée à la royauté [de D.ieu], la seconde [est liée] aux zikhronot [le souvenir de D.ieu du peuple juif], la troisième aux choffarot [et décrit le son du choffar]. Dans chacune, on conclut par le sujet [de la bénédiction].

7. Le jour de Kippour, on récite dans chacune des cinq prières sept bénédictions : les trois premières, les trois dernières, et une [bénédiction] intermédiaire liée au sujet de la journée, qui est conclue [ainsi :] « Roi de toute la terre, Qui sanctifies Israël et le jour de Kippour ». S’il [le jour de Kippour] tombe un Chabbat, on conclut dans chaque prière : « Roi de toute la terre, Qui sanctifie le Chabbat, Israël, et le jour de Kippour ».

8. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? Le jour de jeûne [Kippour] d’une année ordinaire. En revanche, le jour de jeûne [Kippour] d’une année de Jubilé, on récite dans la prière supplémentaire [Moussaf] neuf bénédictions, comme pour le Moussaf de Roch Hachana, et ce sont les mêmes bénédictions [qui sont récitées,] ni moins, ni plus. Elles [ces bénédictions] ne sont récitées que lorsque le Jubilé est observé.

9. Chacune de ces prières est introduite [par la phrase suivante] avant la première bénédiction : « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche dira Tes louanges ». On conclut chaque prière [par la phrase :] « Que les paroles de ma bouche soient agréables, etc. », puis on recule.

10. Les Roch Hodech et les jours de demi-fête, on récite dans [chacune des prières :] prière du soir, prière du matin, et prière de l’après-midi, dix-neuf bénédictions, comme les autres jours, mais l’on ajoute dans la [bénédiction dite de] Avoda [la première des trois dernières bénédictions le texte suivant :] « Notre D.ieu, et D.ieu de nos pères, que [notre souvenir et le souvenir de nos pères…] monte et vienne […] ». La prière de Moussaf les jours de demi-fête est la même que celle des jours de fête. Dans [le Moussaf] de Roch Hodech, on récite sept bénédictions : les trois premières, les trois dernières, et une [bénédiction] intermédiaire liée au sacrifice de Roch Hodech, que l’on conclut ainsi : « Qui sanctifies Israël et les Roch Hodech »..

11. Quand un Chabbat tombe un jour de demi fête, et de même, quand un Roch Hodech tombe un Chabbat, on récite dans les prières du soir, du matin, et de l’après-midi les sept bénédictions comme les autres Chabbat, et l’on insère [le paragraphe] « Que [notre souvenir et le souvenir de nos pères…] monte et vienne » dans la [bénédiction dite de] Avoda. Dans [la prière de] Moussaf, on commence et on conclut la bénédiction intermédiaire sur le thème du Chabbat, en mentionnant la sainteté du jour au milieu de la bénédiction. On conclut [cette bénédiction] le Roch Hodech par « Qui sanctifies le Chabbat, Israël, et les Roch Hodech », et les jours de demi fête de la même manière qu’un jour de fête qui tombe un Chabbat.

12. Un jour de fête qui tombe un dimanche, on dit la nuit, dans la quatrième bénédiction, [le texte suivant :] « Tu nous as fait connaître les statuts de Ta justice, et Tu nous as enseigné à accomplir les décrets de Ta volonté, et Tu nous as donnés, Eternel, notre D.ieu, la sainteté du Chabbat, le respect de la fête, et les réjouissances des fêtes de pèlerinage. Tu as distingué entre la sainteté du Chabbat et la sainteté du jour de fête, et Tu as sanctifié le septième jour des jours de la création. Tu as séparé et sanctifié Ton peuple Israël par Ta sainteté. Tu nous as donnés, ô, Eternel, notre D.ieu, des fêtes pour la joie, des festivités et des temps pour l’allégresse ». À l’issu du Chabbat ou d’un jour de fête, on récite la Havdala dans [la quatrième bénédiction :] « Tu dispenses […] », bien que l’on récite la Havdala [ensuite] sur une coupe [de vin].

13. À Hanoucca et à Pourim, on ajoute dans la [seconde des trois dernières bénédictions, dite de] reconnaissance [le texte] : « Pour les miracles […] ». Le Chabbat qui tombe durant Hanoucca, on mentionne [le texte :] « Pour les miracles » dans [la prière de] Moussaf comme dans les autres prières.

14. Un jour de jeûne, même lorsqu’un particulier jeûne, il ajoute dans [la bénédiction :] « Qui écoutes la prière » [le texte :] « Exauce-nous, etc. ». Le ministre officiant récite [ce texte comme] une bénédiction indépendante entre [la bénédiction] « Qui délivres » et [la bénédiction] « Qui guéris », et conclut [par la bénédiction :] « Qui exauces dans les moments difficiles et apporte le salut ». Il récite donc vingt bénédictions. Le jour du 9 Av, on ajoute [dans la bénédiction :] « Qui [re]construis Jérusalem » [le texte :] « Eternel, notre D.ieu, ais pitié de nous et de Ton peuple Israël, de Jérusalem Ta ville, la ville endeuillée, etc. »

15. Durant tout l’hiver, on dit dans la seconde bénédiction : « Qui fais tomber la pluie », et en été, [on dit] « Qui fais tomber la rosée ». À partir de quand [commence-t-on à] dire « Qui fais tomber la pluie » ? Depuis la prière de Moussaf du dernier jour de fête de Souccot jusqu’à la prière du matin du premier jour de fête de Pessa’h. Et à partir de la prière de Moussaf de Pessa’h on dit : « Qui fais tomber la rosée ».

16. À partir du 7 Mar’hechvan, on demande la pluie dans la bénédiction des années, [et on continue ainsi] tant que l’on mentionne la pluie [dans la seconde bénédiction, cf. § précédent]. Dans quel cas cela s’applique-t-il ? En Terre d’Israël. Mais en Babylonie, en Syrie, en Égypte, et dans les endroits proches de ceux-ci et ceux qui sont semblables, on demande la pluie à partir du soixantième jour après l’équinoxe d’automne.

17. Dans les endroits où la pluie est nécessaire en été, comme les îles reculées, on demande la pluie lorsque l’on en a besoin, dans [la bénédiction] « Qui écoutes la prière ». Dans les endroits où l’on observe deux jours de fête, on [commence à] dire « Qui fais tomber la pluie » dans la prière de Moussaf du premier jour de Chemini Atseret, et on continue ainsi pendant tout l’hiver.

18. Toute l’année durant, on conclut la troisième bénédiction par : « le D.ieu Saint », et la onzième bénédiction par : « Roi Qui aime la droiture et la justice », et pendant [la période des] dix jours entre Roch Hachana et la fin de Kippour », on conclut [la troisième bénédiction par :] « le Roi Saint », et la onzième [bénédiction par] « Le roi de justice ».

19. Dans certains endroits, il est coutume d’ajouter durant ces dix jours, dans la première bénédiction [le texte] « Souviens-Toi de nous pour la vie, etc. », dans la seconde [le texte] : « Qui est comme Toi, Père de miséricorde, etc. », dans [la bénédiction de] reconnaissance : « Souviens-Toi de Ta miséricorde, etc. », et dans la dernière bénédiction : « Dans le livre de vie, etc. » De même, il est coutume dans certains endroits d’ajouter durant ces dix jours dans la troisième bénédiction : « Ainsi, inspire la crainte […] Ainsi, etc. ». Il est toutefois une coutume universellement acceptée d’ajouter le jour de Roch Hachana et le jour de Kippour dans la troisième bénédiction : « Ainsi, inspire la crainte, etc. ».