Les Dix Commandements (ou Asséret Hadibrot, « Les Dix Paroles », en hébreu) furent communiqués par D.ieu au peuple d’Israël au mont Sinaï, 50 jours après la sortie d’Égypte. Cet événement est connu sous le nom de Don de la Torah. D.ieu grava ensuite les Dix Commandements sur deux tables de pierre, qu’il donna à Moïse. Moïse brisa les tables, et D.ieu grava les Dix Commandements sur une seconde paire de tables, qui fut ensuite déposée dans l’Arche d’Alliance.
Les Dix Commandements renferment l’essence même de laquelle découlent tous les autres.
Les Dix Commandements ne représentent pas la totalité des prescriptions de D.ieu pour Son peuple (il existe 613 commandements). Cependant, ils constituent le fondement duquel émergent tous les autres.
Traduction française des Dix Commandements
1. Je suis l’Éternel, ton D.ieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, d’une maison d’esclaves.
2. Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi. Tu ne te feras pas d’image taillée, ni toute représentation de ce qui est en haut dans le ciel, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles, tu ne les adoreras pas ; car Moi, l’Éternel ton D.ieu, Je suis un D.ieu jaloux, qui poursuis l’iniquité des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération, pour ceux qui Me haïssent ; et qui exerce la bienveillance jusqu’à la millième génération de ceux qui M’aiment et observent Mes commandements.
3. Tu n’invoqueras pas le nom de l’Éternel ton D.ieu en vain ; car l’Éternel ne laisse pas impuni celui qui invoque Son nom en vain.
4. Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier. Durant six jours tu travailleras et tu feras tout ton travail ; et le septième jour est un Chabbat pour l’Éternel ton D.ieu : tu ne feras aucun travail, toi, ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante, ton bétail, et ton étranger qui est dans tes murs. Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qu’ils renferment, et Il s’est reposé le septième jour ; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du Chabbat et l’a sanctifié.
5. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel ton D.ieu t’accordera.
6. Tu ne commettras pas de meurtre.
7. Tu ne commettras pas d’adultère.
8. Tu ne voleras pas.
9. Tu ne rendras pas contre ton prochain un faux témoignage.
10. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, son serviteur, sa servante, son bœuf, son âne, ni rien de ce qui est à ton prochain.
Les Dix Commandements en hébreu
- אָנֹכִי ה' אֱלֹקיךָ אֲשֶׁר הוֹצֵאתִיךָ מֵאֶרֶץ מִצְרַיִם מִבֵּית עֲבָדִים
- לֹא יִהְיֶה לְךָ אֱלֹהִים אֲחֵרִים עַל פָּנָי לֹא תַעֲשֶׂה לְךָ פֶסֶל וְכָל תְּמוּנָה אֲשֶׁר בַּשָּׁמַיִם מִמַּעַל וַאֲשֶׁר בָּאָרֶץ מִתָּחַת וַאֲשֶׁר בַּמַּיִם מִתַּחַת לָאָרֶץ לֹא תִשְׁתַּחֲוֶה לָהֶם וְלֹא תָעָבְדֵם כִּי אָנֹכִי ה' אֱלֹקיךָ אֵל קַנָּא פֹּקֵד עֲוֹן אָבֹת עַל בָּנִים עַל שִׁלֵּשִׁים וְעַל רִבֵּעִים לְשׂנְאָי וְעֹשֶׂה חֶסֶד לַאֲלָפִים לְאֹהֲבַי וּלְשֹׁמְרֵי מִצְוֹתָי
- לֹא תִשָּׂא אֶת שֵׁם ה' אֱלֹקיךָ לַשָּׁוְא כִּי לֹא יְנַקֶּה ה' אֵת אֲשֶׁר יִשָּׂא אֶת שְׁמוֹ לַשָּׁוְא
- זָכוֹר אֶת יוֹם הַשַּׁבָּת לְקַדְּשׁוֹ שֵׁשֶׁת יָמִים תַּעֲבֹד וְעָשִׂיתָ כָּל מְלַאכְתֶּךָ וְיוֹם הַשְּׁבִיעִי שַׁבָּת לַה' אֱלֹקיךָ לֹא תַעֲשֶׂה כָל מְלָאכָה אַתָּה וּבִנְךָ וּבִתֶּךָ עַבְדְּךָ וַאֲמָתְךָ וּבְהֶמְתֶּךָ וְגֵרְךָ אֲשֶׁר בִּשְׁעָרֶיךָ כִּי שֵׁשֶׁת יָמִים עָשָׂה ה' אֶת הַשָּׁמַיִם וְאֶת הָאָרֶץ אֶת הַיָּם וְאֶת כָּל אֲשֶׁר בָּם וַיָּנַח בַּיּוֹם הַשְּׁבִיעִי עַל כֵּן בֵּרַךְ ה' אֶת יוֹם הַשַּׁבָּת וַיְקַדְּשֵׁהוּ
- כַּבֵּד אֶת אָבִיךָ וְאֶת אִמֶּךָ לְמַעַן יַאֲרִכוּן יָמֶיךָ עַל הָאֲדָמָה אֲשֶׁר ה' אֱלֹקיךָ נֹתֵן לָךְ
- לֹא תִרְצַח
- לֹא תִנְאָף
- לֹא תִגְנֹב
- לֹא תַעֲנֶה בְרֵעֲךָ עֵד שָׁקֶר
- לֹא תַחְמֹד בֵּית רֵעֶךָ לֹא תַחְמֹד אֵשֶׁת רֵעֶךָ וְעַבְדּוֹ וַאֲמָתוֹ וְשׁוֹרוֹ וַחֲמֹרוֹ וְכֹל אֲשֶׁר לְרֵעֶךָ
La lecture des Dix Commandements à la synagogue

Les Dix Commandements sont lus publiquement trois fois par an, deux fois lors de leur lecture dans la section hebdomadaire de la Torah (dans celles de Yitro et de Vaét’hanane), et une troisième fois le premier jour de la fête de Chavouot. Le Rabbi de Loubavitch, Rabbi Mena’hem Mendel Schneerson, de mémoire bénie, exhortait chaque Juif, du nouveau-né au vieillard, à être présent lors de la lecture de Chavouot, revivant ainsi le Don initial de la Torah au Sinaï.
Lorsque les Dix Commandements sont lus à la synagogue, ils sont chantés sur une mélodie particulière appelée taam élyone (« inflexion supérieure »), ainsi nommée parce que les signes de cantillation guidant le lecteur se trouvent au-dessus des mots, contrairement à un taam ordinaire, où les signes figurent également sous le texte.
Deux versions des Dix Commandements
Les Dix Commandements figurent deux fois dans la Torah, une fois dans le 20ème chapitre de l’Exode, et une seconde fois dans le 5ème chapitre du Deutéronome. Les deux versions présentent de légères différences, et celle du Deutéronome est un peu plus longue. Cette différence tient au fait que le Deutéronome est le récit que fait Moïse des événements survenus 40 ans plus tôt, enrichi de ses commentaires éclairants.
Une différence très significative se trouve dans le quatrième commandement. La version de l’Exode commence par « Souviens-toi du Chabbat », et la version du Deutéronome commence par « Garde le Chabbat ». Les rabbins disent que les deux sont exactes. D.ieu a en fait prononcé simultanément le commandement de garder le Chabbat (en s’abstenant des travaux interdits) et de s’en souvenir (en proclamant son caractère sacré), ce qui dépasse l’entendement humain.1
Le Don des Dix Commandements

Au matin du 6 Sivane, 50 jours après avoir quitté l’Égypte et six jours après avoir établi leur campement au pied du mont Sinaï, le peuple d’Israël fut réveillé par le tonnerre, des éclairs et une puissante sonnerie de chofar. Lorsqu’ils s’approchèrent du mont Sinaï, ils le virent en feu, le sommet couvert d’une épaisse nuée. Saisis de crainte et de tremblement, ils se rassemblèrent au pied de la montagne tandis que Moïse, seul, la gravissait jusqu’à son sommet.
Dans ces circonstances extraordinaires, D.ieu prononça les Dix Commandements simultanément. Il les énonça ensuite au peuple l’un après l’autre. Après les deux premiers commandements, Il chargea Moïse de leur transmettre les huit commandements restants d’une voix empreinte de puissance divine. Après chaque commandement, l’ensemble du peuple juif mourut de par l’intensité de la voix divine, et D.ieu les ramena ensuite à la vie. Après cela, le peuple demanda que Moïse serve d’intermédiaire, communiquant avec D.ieu sur la montagne puis leur transmettant la volonté divine.2
L’onde de cette révélation alla bien au-delà du Sinaï. La terre elle-même trembla lorsque D.ieu révéla Sa présence à l’humanité.
Pourquoi dix commandements ?

D.ieu créa le monde avec dix paroles. Il y eut ensuite 10 générations d’Adam à Noé, et 10 autres générations de Chem, fils de Noé, à Abraham, dont la descendance serait sauvée d’Égypte par 10 plaies et accepterait les Dix Commandements au Sinaï. Remarquez-vous le motif commun ? La finalité même de la création était de permettre l’accomplissement des mitsvot, représentées par les Dix Commandements.
La symétrie des Dix Commandements
Les Dix Commandements furent gravés sur deux tables, présentons-les donc ainsi :
Première Table | Deuxième Table |
---|---|
1. Je suis l’Éternel ton D.ieu... | 6. Tu ne commettras pas de meurtre. |
2. Tu n’auras pas d’autres dieux... | 7. Tu ne commettras pas d’adultère. |
3. Tu ne prononceras pas le nom de l’Éternel ton D.ieu en vain... | 8. Tu ne voleras pas. |
4. Souviens-toi du jour du Chabbat pour le sanctifier... | 9. Tu ne rendras pas de faux témoignage... |
5. Honore ton père et ta mère... | 10. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain... |
Notez que nous pouvons lire les commandements en descendant chaque table, ou nous pouvons les lire d’un côté à l’autre. Le Midrash suivant3 établit les liens respectifs entre eux :
Commandements 1 et 6 : Chaque être humain est créé à l’image de D.ieu, donc le meurtre constitue une offense envers le Créateur.
Commandements 2 et 7 : Lorsqu’on adore une divinité autre que D.ieu, c’est assimilable à l’adultère. D.ieu est notre époux bien-aimé (et bien plus encore).
Commandements 3 et 8 : L’on pourrait croire que le vol n’est qu’une affaire entre le voleur et sa victime, mais c’est aussi un crime contre D.ieu, dont le nom sera finalement prononcé en vain.
Commandements 4 et 9 : En observant le Chabbat, nous témoignons que D.ieu a créé le monde en six jours et s’est reposé le septième. Celui qui néglige le Chabbat témoigne faussement de l’origine divine de l’univers.
Commandements 5 et 10 : La juxtaposition de la jalousie et de l’honneur dû aux parents nous enseigne que celui qui convoite ce qui ne lui appartient pas donnera naissance à un enfant qui maudira ses parents et honorera les autres à leur place.
D.ieu est dans les détails

En regardant les deux tables, vous remarquerez qu’en plus d’être beaucoup plus courts, les commandements de la seconde table ont un sujet différent de ceux de la première table. Les commandements de la première table concernent les questions spirituelles, entre l’homme et le Créateur. Les commandements de la seconde table, en revanche, semblent porter sur des questions matérielles, semblant éloignés des sujets divins et spirituels. De fait, chacun des cinq premiers commandements inclut le nom de D.ieu, mais aucun des cinq suivants.
Pourtant, tous les commandements ont un poids égal, car dans ces simples actes de bienséance se trouve l’essence du dessein divin pour le monde. En effet, si vous additionnez tous les mots (hébreux) de la seconde table, vous obtiendrez le nombre 26, qui correspond à la valeur numérique du nom ineffable de D.ieu. Au-delà de l’apparence, D.ieu est tout aussi présent dans cet ensemble de commandements que dans ceux où Il est explicitement mentionné.
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