Tous les peuples, tous les hommes ressentent un attachement particulier avec la terre où ils sont nés. Tous éprouvent pour le lieu de vie qui a été celui de leur naissance, dont les paysages ont entouré leur enfance, un amour qui ne peut se comparer qu’à celui que l’enfant porte à ses parents. Ceux-ci l’ont mis au monde, celui-là a été la première vision qu’il lui a été donné d’en avoir. Les Juifs ne font pas exception à cette humaine règle. Dans tous les pays de leurs résidences, ils respirent l’air qui les fait vivre, admirent les couleurs qui les entourent et s’émeuvent de toutes leurs nuances, partagent les espoirs et les craintes de leurs concitoyens, œuvrent avec eux pour la prospérité générale et le bien de tous. Quoi de plus naturel ? Mais, et c’est sans doute là leur éternelle originalité, ils sont porteurs d’un rêve ou mieux, d’une vision.
Leur vision est née au matin du monde, lorsque D.ieu promit à Abraham, le premier de leurs ancêtres, qu’Il donnerait une terre à ses descendants et que cette terre, différente, deviendrait la Terre Sainte d’un Peuple Saint : la Terre d’Israël. Depuis lors, les Juifs ont beaucoup vécu. Ils ont connu les temps de calme et ceux de tempête, les temps d’abondance et ceux de disette, les temps de bonheur et ceux de détresse. La vie a conduit certains d’entre eux dans ces pays où la neige tombe vite et dure longtemps tandis que d’autres allaient vers les contrées où le soleil illumine un ciel perpétuellement d’azur. Mais, de près ou de loin, les Juifs ont continué, génération après génération, jour après jour, à garder en cœur et en tête, cette vision inchangée : une terre qui s’étend sous un ciel familier, une terre dont tous les noms résonnent comme des connaissances anciennes et jamais vieillies, une terre de plaines et de collines, que la mer vient caresser, et qui semble posséder une âme à part. Leur Terre.
« Les yeux de D.ieu y sont posés du début à la fin de l’année » proclame le texte biblique. Elle est « le palais du Roi » répondent les Sages. Et le peuple juif de vibrer avec elle. Il sait que cette terre lui appartient pour toujours, qu’elle recèle les trésors de son passé, détient bien des merveilles du présent et garde les clés de l’avenir ; elle est Terre d’éternité. Elle est cette Terre qui, en son cœur, porte Jérusalem. Un lieu choisi par D.ieu pour Sa « demeure » dans ce monde.
Les visions ont toujours un caractère merveilleux. Elles accompagnent sans cesse celui qui les accueille. Celle-ci est aujourd’hui avec nous, en nous. Et si tout commençait à présent ? Le nouveau temps que le Machia’h nous apportera est-il autre chose que la concrétisation suprême de cet héritage ? Et sa venue ne dépend-elle pas que de nos actions ? Dès ici et maintenant.
Commencez une discussion