Jetez une pierre dans un lac tranquille et observez les ondes qui se forment à la surface de l'eau. Nos actions sont comme des pierres jetées dans l'eau, créant des vagues qui se propagent tout autour, car nous sommes tous connectés d'une manière incroyable.
Il y a quelques semaines, je devais me rendre en Floride pour une série de conférences. Quelques jours plus tôt, un collègue m’avait envoyé par e-mail un article paru dans le magazine Jewish Week, intitulé « Un cadeau du Ciel : Comment Lawrence rencontra Esther ».
C’était un article incroyable à propos d’une femme juive d’origine perse, Esther, âgée de quatre-vingts ans, vivant en Floride et veuve depuis quarante ans. Elle se sentait très seule et avait décidé de s’installer à New York près de sa famille quand une amie lui proposa – et insista lourdement pour la convaincre – de rencontrer Lawrence.
Esther et Lawrence se rencontrèrent donc effectivement quelques fois et réalisèrent bien vite qu’ils étaient faits l’un pour l’autre. Lawrence proposa le mariage. Bien qu’Esther ressentit que son rêve inavoué depuis tant d’années se réalisait, elle hésitait : « Qu’en penseraient mes enfants et petits-enfants ? Mes frères et soeurs ? Ma communauté ? Comprendraient-ils ? Allaient-ils me rejeter ? »
Tandis qu’Esther bataillait avec ses doutes, elle « tomba par hasard » sur une question publiée dans la rubrique « Ask the Rabbi – Questions au Rabbin » de notre site Chabad.org. Une autre dame âgée m'avait demandé : « Est-il correct, selon le judaïsme, de chercher à me remarier à mon âge ? »
Le magazine Jewish Week publiait aussi la réponse que j’avais apportée sur le site : « Il n’y a absolument rien qui s’oppose à votre recherche d’un mari à votre âge. Vous êtes encore un être humain et vous méritez amour, amitié et support affectif. »
Lire cet échange sur Internet avait convaincu Esther de prendre sa décision. Elle annonça la nouvelle à ses enfants et sa famille et, à son grand soulagement, tous se montrèrent très heureux pour elle.
L’article concluait : « Lawrence et Esther se sont mariés le 9 septembre 2007 ».
En lisant cet article, je réalisai avec stupéfaction comment une petite action de notre part peut avoir tellement d’influence sur la vie de quelqu’un que nous n’avons même jamais rencontré. Quelque chose d'aussi petit peut engendrer tellement de bonheur. Nos paroles, nos actions, nos écrits – nos sourires et nos salutations, ont tellement de puissance et de portée.
C’est avec cette réflexion en tête que je pris l’avion pour la Floride.
Ma première conférence se déroula dans le campus ‘Habad de l’Université de Miami. Là je fis la connaissance de la Chlou'ha (émissaire du Rabbi) de la communauté juive voisine. Elle me raconta que, le Chabbat précédent, elle avait invité à sa table un jeune juif qui était en train de devenir pratiquant. Il lui avait dit que toute son éducation juive venait d'une seule adresse : les réflexions, informations et articles ici même sur notre site, Chabad.org !
Le lendemain soir, je devais m’adresser à un large public féminin dans ce qui est une des plus grandes synagogues d’Amérique, « The Shul » à Bal Harbor. Comme on était quelques jours avant Roch Hachana, ma conférence avait pour thème la prière et l'établissement d'une relation avec notre Créateur à travers une expression sincère.
Comme d’habitude, quelques personnes tinrent à me parler personnellement après mon exposé. Une vieille dame se présenta :
– Vous savez, dit-elle, vous et moi avons déjà été en contact.
– Vraiment ? répondis-je étonnée.
– Oui, je vous avais écrit, il y a bien longtemps sur Chabad.org. Je suis veuve et je vous avais demandé s’il était bien raisonnable, à mon âge, d’envisager de me remarier.
Je n’en croyais pas mes oreilles ! La dame avec qui j’avais correspondu l’année dernière et dont la réponse a poussé une autre femme (Esther) à se marier (avec Lawrence), ainsi que cela venait d'être relaté dans le Jewish Week, se tenait là devant moi !
J’informais immédiatement ma nouvelle amie des conséquences de sa lettre, de quelle façon elle avait permis à une autre femme de trouver un tel bonheur. Elle fut incroyablement heureuse d'entendre les effets positifs de sa lettre et conclut : « Et bien, si une femme de quatre-vingts ans a pu se remarier, peut-être devrais-je, moi aussi, redoubler d’efforts pour faire de même ! »
Les ondes continuent de se propager...
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