Je me souviens encore du diagnostic du médecin : « Votre fils a la leucémie ! ». Solly n’avait que six ans et demi. Mon D.ieu ! Pourquoi nous ? Que nous arrive-t-il ? Nous étions vraiment désemparés.

Nous avons pris conseil auprès de plusieurs amis docteurs et sommes arrivés à la conclusion que le mieux serait de nous rendre à l’étranger pour consulter les meilleurs spécialistes. Nous avions alors le choix entre Boston et New York : nous avons immédiatement préféré New York car nous avions déjà entendu parler du Rabbi de Loubavitch et de ses miracles. Nous avons laissé notre fille de trois ans, Paula, aux soins de mes parents, ignorant que nous ne la reverrions pas avant un an et demi.

De l’aéroport à New York, nous sommes partis directement aux urgences du Memorial Hospital. Le docteur Norma Wollner, brésilienne comme nous, se trouvait déjà depuis trente ans aux Etats-Unis, elle était considérée comme une des sommités pour la forme de maladie que développait notre fils. Elle nous parla dans notre langue bien sûr, mais très directement. Notre fils Solly était dans un état critique et sa leucémie était la plus difficile à traiter. Mais si nous arrivions à obtenir une rémission alors, avec l’aide de D.ieu, il pourrait guérir.

Nous avons eu la chance – la bénédiction plutôt – de faire la connaissance d’une dizaine d’étudiants brésiliens qui étudiaient à la Yechiva du Rabbi.

Ils se relayaient pour nous rendre visite. Grâce à eux, nous avons compris ce que signifie « Ahavat Israël », l’amour du prochain. Pour Pessa’h, ils nous apportèrent tout ce qu’il fallait pour célébrer dignement la fête, ici à l’hôpital.

Tandis qu’ils accomplissaient cette grande Mitsva de Bikour ‘Holim (visite aux malades), ils nous apportaient aussi de la nourriture pour l’esprit, des réflexions sur la Torah et des leçons de croyance et de foi. Ils nous racontaient des histoires du Rabbi et, plus nous entendions parler de lui, plus nous étions désireux de rencontrer cet homme saint.

Un jour, ils nous suggérèrent d’écrire au Rabbi : « Il ne répond pas toujours directement, mais le fait même qu’il lirait notre lettre aurait une influence bénéfique ».

A notre grande surprise, le Rabbi nous répondit en nous encourageant à avoir confiance en D.ieu. Ce fut le début d’un lien très spécial. Comment cet homme si important, si occupé trouvait-il le temps de répondre à une famille du Brésil qu’il n’avait jamais rencontrée et qui se trouvait bouleversée et désespérée dans un hôpital loin de la maison ? Nous avons tenté de suivre ses directives et de reprendre courage et confiance.

Solly fut hospitalisé durant trois mois, il luttait de toutes ses forces contre cette violente maladie mais sans succès, malgré une chimiothérapie intense. Le médecin nous expliqua qu’elle avait essayé tous les traitements possibles, mais ne parvenait pas à faire baisser le nombre de cellules atteintes.

C’est à cette époque que nous avons rajouté le prénom ‘Haïm (la vie) à celui de Chlomo (Solly). Nous avons aussi demandé au Rabbi de nous aider à choisir des prénoms hébraïques pour nous-mêmes. Il me répondit de prendre le prénom de Léa et, pour notre fille Paula, il choisit le prénom Poriya.

Jamais je n’ai considéré notre souffrance comme une punition de D.ieu. A force de réflexion, j’en étais venue à la conclusion que D.ieu voulait quelque chose de nous et je me demandais ce que cela pouvait être. Dès que j’aurais compris ce que D.ieu voulait et que je l’accomplirais – j’en étais persuadée – D.ieu arrêterait de nous envoyer Ses messages de manière aussi douloureuse.

Voici l’explication que j’ai entendue d’un des jeunes étudiants de Yechiva à propos de la signification spirituelle de cette maladie : « Voilà ! La maladie de votre fils affecte le sang. Le sang représente l’âme de la personne et ce que nous constatons ici, c’est que l’âme de votre fils n’est pas à l’aise dans son corps. Tout ce que nous mangeons devient notre sang : je suppose qu’il a besoin de manger cachère ! » Cette explication me frappa par sa logique : je sentis instinctivement que c’était la solution de notre problème.

Immédiatement, j’écrivis encore une lettre : « Rabbi ! Nous avons tout essayé ! Les médicaments n’ont aucun effet ! C’est pourquoi je vous supplie : demandez à D.ieu d’accomplir un miracle ! Demandez-lui de sauver mon fils ! Pour cela, je m’engage à respecter le Chabbat et à manger cachère ! »

Ce soir-là, je me couchai le cœur lourd. Je me souviens qu’avant de dormir, je retrouvai un fascicule que les jeunes gens m’avaient remis : je prononçai les prières qui y étaient retranscrites avec une grande ferveur, mot-à-mot.

Le lendemain matin, les médecins déclarèrent qu’il se passait quelque chose d’étrange : les résultats des examens ne correspondaient pas à tout ce qui s’était passé jusqu’à présent : « On dirait que la lumière pointe au bout du tunnel » remarquèrent-ils prudemment.

Moi je savais ce qui se passait. Une fois de plus le Rabbi avait répondu – à sa manière – à ma lettre ! Le miracle prenait lentement forme. Nous avons cachérisé la cuisine de notre appartement de New York et, depuis ce jour, nous mangeons strictement cachère. Nul doute que cette décision prise ici sur terre a entraîné la décision du miracle dans les cieux. Un miracle qui a été unanimement reconnu par l’équipe médicale ; dans les mots du docteur Norma : « Jamais, dans mes trente ans de carrière, je n’ai observé un tel progrès. Quoi que vous fassiez, continuez ! Ca marche ! »

Dès que Solly a pu quitter l’hôpital, nous l’avons amené chez le Rabbi qui, cette fois-ci, put le bénir face à face. La confiance et l’optimisme dont fit preuve le Rabbi furent ressentis très profondément par notre petit garçon et cela lui donna la force de continuer les traitements.

Jusqu’à la guérison complète, il s’écoula encore de longs mois, mais les conseils et bénédictions du Rabbi nous ont permis d’affronter toutes les procédures. La médecine a beaucoup appris grâce aux épreuves de notre fils et sa maladie. De nouveaux traitements ont été tentés avec succès et ont permis aux médecins de mieux comprendre le déroulement de l’infection : ils ont aussi constaté que la foi, la confiance en D.ieu vont main dans la main avec la science. Ce fut un grand Kiddouch Hachem, une sanctification du Nom de D.ieu.

De retour au Brésil, nous avons envoyé nos enfants dans des écoles juives. La solide éducation qu’ils y ont reçue a permis à toute la famille d’effectuer un retour à cent pour cent à nos racines, comme le dit le prophète : « Je ramènerai le cœur des parents par les enfants ». Quand notre fils Solly s’est marié, que sa femme s’est couvert la tête d'une perruque, j’ai su que la bonté de D.ieu et la bénédiction du Rabbi nous étaient révélées une fois de plus.

Merci à D.ieu pour le mal qui a apporté le bien. Puissions-nous continuer de tourner les pages de notre vie en Lui demandant de les remplir de joies et de satisfactions.

Leah Lisette Sayeg - N’shei Chabad Newsletter