L’âme dans le corps est analogue à la flamme sur la mèche.

Le feu consume la cire ou l’huile, sans pour autant se tarir lui-même. C’est le corps et non l’âme qui est consumé par la vie.

Les flammes peuvent être nombreuses, la lumière n’en est pas moins unique dans la pièce. Bien que plusieurs âmes soient présentes, la vie qui se manifeste est une.

La bougie a une forme propre alors que le feu en est dénué. Le corps a une forme, l’âme n’en a pas.

La flamme est animée et orientée par le vent. En hébreu, le vent se dit « roua’h » qui signifie également « esprit », la force qui motive et dirige l’âme.

La taille de la flamme n’est pas déterminée par celle de la bougie. L’envergure de l’âme ne dépend pas de celle du corps. Une personne de petite taille n’a pas nécessairement une « petite » âme.

Bien que la bougie ait de multiples emplois possibles, cacheter une lettre ou enduire une planche, son objet premier est de produire de la lumière. C’est vrai également pour le corps : bien qu’il ait de nombreuses fonctions, son rôle essentiel est d’héberger l’âme pour produire de la lumière dans le monde.

Quelles que soient la couleur ou la forme de la bougie, la flamme reste identique. Quelles que soient la couleur ou la forme du corps, la « couleur » de l’âme est la même.

C’est la partie supérieure de la flamme qui est la plus chaude. L’âme est ce qu’il y a de plus élevé chez une personne.

On peut allumer des milliers de bougies à partir d’une même bougie sans perdre la moindre parcelle de sa lumière originelle. Plus encore : entourée d’autres bougies allumées, elle se tient dans un environnement encore plus lumineux. Une âme peut aussi enflammer un grand nombre d’autres âmes, les éveillant au sens de la vie, et alors elle n’en devient que plus éclairée, pour avoir servi de vecteur à la lumière divine.

À la fin, quand la flamme a consumé l’intégralité de la bougie, elle aussi doit s’en aller. Il en est de même de l’âme : ses désirs sillonnent le corps tout au long de la vie jusqu’à ce que celui-ci soit consumé. L’âme doit alors aussi tirer sa révérence.

La flamme se dirige toujours vers le haut, s’élevant en direction du ciel. L’âme aspire également à s’élever, à se rappeler sa vraie nature.