La première création fut le Temps. Une chose a commencé et elle se terminera, puis elle ne sera plus. Chaque respiration, chaque tic-tac, chaque battement du cœur ne se produit qu’une seule fois. Aucun ne se répétera jamais à l’identique. Chaque instant de la vie est une pierre brute mais précieuse, qui nous lance un appel en disant : « Libérez mon potentiel, révélez mon secret, faites de moi quelque chose pour révéler ma raison d’être ! Car je ne suis là que cette fois-ci, et je disparaîtrais ensuite à jamais. »
Telle est donc notre mission première : élever le temps et le sanctifier.
En chaque point du temps se trouve l’ensemble du temps.
Après tout, à chaque instant, lorsque l’instant précédent et toute son histoire deviennent néant, Il doit régénérer le cosmos tout entier à partir du vide. Et Il doit donc renouveler avec ce moment tout son passé et l’ensemble du temps depuis son commencement jusqu’à sa fin.
Si c’est ainsi, Il nous a rendus maîtres de l’ensemble du temps en un seul instant, maîtres du présent, du futur et du également passé. Quelle que soit la direction dans laquelle nous dirigeons le moment présent, c’est là que se précipite l’ensemble du temps.
Une chose est vraie, disons-nous, lorsqu’elle s’est réellement produite dans notre monde physique.
Certains jours, cependant, sont encore plus vrais que cela ; tellement vrais qu’ils ne sont pas limités à une certaine année et un certain endroit. Ils se produisent de nouveau d’année en année, où que nous soyons. Ce sont les jours que nous célébrons chaque année, de manière très réelle dans notre monde physique.
Nous sommes trop souvent entraînés par le courant du Temps, impitoyablement arrachés à notre prise sur le passé qui nous a engendrés, confrontés de force à un avenir auquel nous n’avons pas pu nous préparer. Nous sommes les victimes du Temps, ses serviteurs et ses prisonniers, cédant perpétuellement aux pressions du moment.
Mais il est des âmes qui demeurent au-delà du domaine du temps et de l’espace, même lorsqu’elles y pénètrent. Elles connaissent le Temps comme celui qui regarde du haut de la plus haute montagne, voyant la neige devenir ruisseau, puis rivière, puis mer. Pour elles, il n’y a pas de dissonance, pas de conflit, seulement les mouvements d’une magnifique symphonie.
Demandez aux sages de nombreuses cultures, et ils vous diront que tout est temporel, que tout passera, qu’il n’y a rien dans ce monde auquel on puisse s’accrocher, qu’il nous est seulement donné de transcender. Demandez à un sage de la Torah et il vous dira que ce n’est pas vrai.
Tel est le sens du treizième des treize principes de notre foi, la croyance que ceux qui ont vécu la vraie vie vivront à nouveau, de manière réelle et corporelle. C’est un rejet du temporalisme, une confirmation qu’il est des choses dans le monde qui comptent vraiment, qui ont un sens sans fin et un but absolu.
Chaque fois qu’un acte divin est accompli, toutes les personnes impliquées sont élevées au-delà du temps. Sauvez une vie, vous êtes Noé qui sauve le monde entier. Nourrissez les voyageurs fatigués, ce sont les anges qui rendent visite à Abraham et Sarah. Et Abraham et Sarah les accueillent avec vous.
En fait, tous ceux qui avaient de la vérité dans leur vie sont ici avec nous aujourd’hui. C’est seulement que nous faisons tellement partie de ce fleuve de temps que nous ne pouvons pas lever la tête pour voir au-dessus de lui.
Ce n’est que lorsque la fausseté du monde sera arrachée et que tout sera élevé au rang de vérité que nous nous reverrons, et que nous serons de nouveau réunis.
Lorsque vous souhaitez prendre le contrôle de votre vie, le point de départ est le Temps : où avez-vous placé les heures de votre journée ?
Mais vous ne pouvez pas contrôler le Temps tant que vous n’avez pas pris le contrôle de vous-même : où avez-vous placé votre cœur, votre esprit et votre âme ? Qu’est-ce qui est important pour toi ? Pourquoi êtes-vous entré(e) dans ce monde ?
Lorsque votre temps d’étude, votre temps de prière, votre temps pour votre famille, votre temps pour le monde sont ancrés dans tout votre être, alors tous les vents du monde ne peuvent pas les faire vaciller.
La sagesse vit dans le futur et c’est de là qu’elle nous parle. Il n’y a pas de sagesse du passé.
La sagesse a précédé le monde et la sagesse est son destin. À chaque instant qui passe, la sagesse rajeunit à mesure que nous approchons du moment où elle naît et respire l’air du jour.
Nos mères et pères de jadis, les sages, tous ceux dont nous apprenons la sagesse ne sont pas les gardiens du passé. Ils sont des messagers du futur.
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