Considérez deux professeurs. L’un tout aussi brillant que l’autre. Cependant, l’un parvient à transmettre le savoir aux étudiants tandis que l’autre s’en sort très mal. Au-delà des différences de personnalité, il y a un autre facteur déterminant à cela : l’un des deux professeurs comprend bien mieux le matériel enseigné que l’autre.
Quand une personne peut-elle dire qu’elle connaît vraiment un sujet ? C’est seulement lorsque la compréhension est si puissamment intégrée en soi qu’il est très facile de faire appel à cette connaissance. Aussi facile que d’appuyer sur un « bouton Entrée » mental. L’esprit, le cœur et le corps agissent à l’unisson. Les pensées affluent, le cœur dynamise et le corps parle, aussi bien par le son que dans l’expression.
Les enseignements du ‘hassidisme ‘Habad expliquent la base kabbalistique du traitement cognitif et émotionnel de nos connaissances. L’esprit puise les données dans l’inconscient et les interprète. Le cœur entre alors en action et suscite une réponse émotionnelle aux données. Le corps est ensuite motivé par la charge émotionnelle à partager les connaissances à travers un acte relationnel.
Ces trois étapes – esprit, émotion et relation – sont appelées dans les enseignements ‘hassidiques : « ‘Habad », « ‘Hagat » et « Nehy ». Ces trois termes sont les acrostiches des énergies séfirotiques les constituant respectivement. Dans le processus ‘HaBaD, les trois énergies de ‘Hokhma, Binah et Daat créent le flux d’interprétation et de séquence de pensées. Dans le processus ‘HaGaT, les trois énergies de ‘Hessed, Guevoura et Tiféret forment l’état de compassion et d’intelligence émotionnelle. Dans le processus NeHY, les trois émotions dirigées par l’esprit, Netsa’h, Hod et Yessod constitue l’engagement à la relation.
L’esprit est comme une boussole, fournissant une direction et évaluant la pertinence dans l’instant. Les émotions deviennent la force motrice qui dynamise la sagesse de l’esprit. Et les tendances relationnelles n’ont plus l’immédiateté de l’esprit ou des émotions, mais recherchent l’amour et l’engagement à différents niveaux.
Un enseignant peut comprendre (‘Habad) son sujet, et même avoir un goût pour celui-ci (‘Hagat). Mais à moins qu’il n’y ait un engagement sincère (Nehy) envers la réussite/les connaissances/le bien-être de l’étudiant, la transmission du savoir ne sera pas entièrement réussie. Et c’est à travers ce processus d’engagement que naît une compréhension beaucoup plus profonde du sujet.
Cela est vrai de toute étude. Si une personne étudie avec l’intention consciente de partager ses connaissances avec quelqu’un d’autre, l’information pénètre plus profondément et devient plus connectée à l’esprit et au cœur de l’étudiant.
L’étape finale de l’instruction est sa concrétisation dans la parole et le comportement, appelée en termes kabbalistiques l’étape de Malkhout.
Ces sept éléments sont à la base des voyages que le peuple juif entreprit en voyageant de l’Égypte vers la Terre d’Israël. Elles constituent les étapes de raffinement d’une nation émergente qui entamait son rôle principal d’enseignants au monde – enseignants d’une sagesse sacrée.
MAÎTRISE : Tentez une expérience : ouvrez un livre et lisez quelques pages. Après avoir lu, essayez de vous rappeler le sujet. Maintenant, recommencez l’exercice avec un autre livre, mais cette fois, faites-le avec l’intention claire de partager l’information avec quelqu’un que vous aurez choisi au préalable. Vous trouverez votre capacité d’évocation bien plus puissante dans cette seconde lecture. Imprégnez-vous toujours de l’information avec la volonté consciente de la partager si vous souhaitez la comprendre profondément.
MÉDITATION : Écoutez quelqu’un vous parler. Prenez conscience de la façon dont votre esprit interprète ce que dit la personne. Prenez ensuite conscience de vos sentiments en réponse à ce qui est dit. Enfin, demandez-vous : quel est mon engagement envers la personne qui parle ? Essayez d’être pleinement conscient de ces trois étapes au cours de conversations successives et prenez conscience à quel point vous vous reliez plus profondément à la personne qui vous parle suite à cet acte de conscience.
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