Rabbi Israël Friedman de Rouzhin, connu sous le nom de « Saint Rouzhiner » (1796–1850), dit une fois la parabole suivante :
« Un homme rentre du travail à la fin de la journée, affamé. Il s’assied à table, attendant son dîner. Sa femme apparaît et lui dit qu’il doit être patient car le dîner est retardé. Alors il attend.
Après avoir attendu ce qui lui semble être une éternité, elle place une assiette devant lui. Il jette un œil et tout ce qu’il voit est un œuf dur et une pomme de terre. Inutile de dire qu’il est assez perturbé. Il a attendu patiemment alors même qu’il avait tellement faim, et tout ce qu’il reçoit, c’est un repas tout à fait banal ! S’il avait eu quelque chose sortant de l’ordinaire, il aurait alors compris le retard. Il quitte la table déçu.
Ainsi se termine la parabole, dit Rabbi Israël. Passons à la leçon qu’elle nous apprend...
Chaque matin, D.ieu attend que les Juifs disent leur prièreChaque matin, D.ieu attend que les Juifs disent leur prière. Les assidus s’empressent de prier, conscients de l’immense privilège qui est le leur de pouvoir s’adresser au Roi des rois.
Si l’on prie à l’heure, alors même si la prière n’est pas récitée avec la plus grande concentration, le fait même qu’elle soit récitée en son temps la rend désirable à D.ieu. Lorsque la prière est dite un peu tardivement, mais avec une grande concentration, D.ieu la désire également, la dévotion supplémentaire rendant l’attente « rentable ». Cependant, si la prière est tardive et sans la concentration qui s’impose, elle est comme le repas banal qu’a reçu le mari de la parabole. On peut s’attendre à ce que D.ieu regarde une telle offrande de travers ! »
Dans l’assistance se trouvait un Juif âgé qui avait écouté très attentivement les paroles de Rabbi Israël. « Avec tout le respect que je vous dois, cher Rabbi, rétorqua-t-il, la réaction du mari serait dure s’il n’y avait pas une véritable harmonie à la maison. Mais quand un mari et une femme s’aiment vraiment, ils comprennent quand l’autre a passé une dure journée. Peut-être que la fin de la parabole devrait être que le mari remercie gracieusement sa femme pour le repas simple et lui demande de lui parler de sa journée. De la même manière, D.ieu est toujours prêt à entendre nos prières... »
« Absolument, répondit Rabbi Israël avec un sourire. C’est exactement la réponse que j’espérais entendre. »
« Avec vos paroles sages et compatissantes, vous avez sauvé beaucoup de vos frères d’un jugement sévère. C’est dans ce but que votre âme est descendue dans ce monde, conclut le Rabbi. »
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